La France est en deuil, parait-il. Jean d'Ormesson et Johnny Hallyday ne sont plus. A vous dire vrai, ils n'ont jamais pour moi existé. Jeannot et Jojo n'étaient pas de mon hameau. Et si tout s'arrête pour célébrer leur mémoire, je n'ai rien gardé d'eux. Ah si, quelques refrains d'Hallyday, deux ou trois. Mais j'ai toujours trouvé ça sirupeux. Rien de rock, au sens de Chuck, par exemple.
Johnny et Jean représentaient à mes yeux la France des années 70, celle du béton et du rance, rien d'émancipant. Les années Pompidou, où tout était un peu trop étriqué. Avec leurs pendants, Sylvie Vartan et Jean Dutourd. A la vue basse et de petite amplitude. Parlons plutôt de phénomènes de société en ce qui les concerne, qui reflètent nos trente dernières décennies.
Celle d'une France qui n'a plus beaucoup d'intellectuels de haute volée, mis à part Finkielkraut, Morin et Onfray... Qui n'est plus en pointe de la pensée depuis Derrida, Debord, Foucault, Deleuze et j'en passe. Quant à écouter des copies du rock de Memphis, j'avais davantage d'affinités avec les rythmes nerveux de Dick Rivers et les paroles ciselées d'Eddy Mitchell que pour le barnum yéyé d'Hallyday. Passons.
Je ne suis pas décliniste, juste lucide. A l'image de son équipe de rugby à XV qui coule doucement depuis dix ans, la France a du mal à se renouveler. Il n'y a qu'en politique qu'elle y parvient en élisant un président sans parti, lequel rendra un hommage national à M. Jean-Philippe Smet. Ah, si, heureusement, quelques Nobels ces dix dernières années : Barré-Sinoussi, Montagnier, Hoffmann, Fert, Haroche, Chauvin, Tirole, Sauvage... Mais seuls Le Clézio et Modiano sont célébrés du grand public. Tout est dit.
35 commentaires:
Rupture donc avec les sujets précédents. Bien.
Et reprise en plein dans l'actualité.
A part reformuler ce que tu dis, je ne vois pas quoi rajouter à ton texte. Je suis parfaitement en phase avec tes opinions, idées et sentiments. Alors, silence pour ce soir.
Ah ah, André, on ne va pas se faire que des amis mais tant pis. Ceux que nous avons sont solides et résisteront aux coups de vent.
Je brise le silence pour signaler que 50% des chaînes diffusent du Johnny à 100%.
Au-delà de toute appréciation sur ses qualités humaines et artistiques, je trouve çà absolument sidérant.
Quand Lévy Strauss est mort, on l'a signalé et Arte a dû faire une rediffusion...
Je m'interroge sincèrement et sérieusement sur ce que tout cela signifie. Et, en premier lieu, sur le rôle et l'intérêt des journalistes...Je te pose la question en tant que professionnel...Toutes ces heures pour répondre exactement à un besoin réel du public? Ou bien, juste pour alimenter la machine à produire des images et du verbiage?
Le sentiment d'une grande angoisse devant un vide sidéral...Comme une boulimie permettant de se remplir jusqu'au vomissement afin de ne surtout pas penser... Une sorte d'appel, d'aspiration puissante, un peu à l'image de celle décrite par Simone Weil dans "La Pesanteur et la Grâce"...Mais, là, restant en permanence au niveau de la pesanteur...Aucune élévation...Que du lest laissant corps et âme cloués au sol...
Tout cela étant, malheureusement et me semble-t-il, à l'image de ce que le monde est devenu et devient de plus en plus. Certainement des forces existantes de tout temps mais mises de plus en plus en avant et débridées par un système dévoreur et avide en permanence de chair fraîche..Comme dans la Bible et le feu dévorant des Dieux, de Dieu lui-même...
Cette tache brune qui se répand partout et ne laisse rien, n'oublie rien et ramène tout -hors tout système de valeur- à une unité commune, un PGCD, comme on l'apprend en mathématique. Tout devient égal devant Mère Public...Et, je le ressens, pour me dégager de cette soirée, cela ne présage rien de bon du côté de notre Rugby!
André, ah... belle prose. Le professionnel laisse aux médias mainstream leur choix de plaire au plus grand nombre. Pour ma part, connaissant les ressorts commerciaux, je prends du recul du plus loin que je peux et vais me concentrer ce soir à essayer de comprendre par quelques lectures pertinentes pourquoi Daech a fait exploser une mosquée en Egypte. Histoire de m'endormir moins con.
Et écouter du Ferré.
"Les gens, il conviendrait de ne les connaître que disponibles à certaines heures pâles de la nuit, avec des problèmes d'hommes, simplement."
Excellent...C'est du Ferré que je connais moins...D'où vient-il?
Excellent...C'est dans quel Léo Ferré? Je connais cette phrase mais je n'arrive pas à la resituer...
Richard
Effectivement..Et oui..
"Richard! Encore un p'tit pour la route?
Bien sûr...
Le Richard en question était son manager, il me semble.
Oui, je crois aussi...Comme Jojo pour Jacques Brel.
"l'homme, cette corde tendue au dessus de l'abîme " Philippe Labro citant Nietzsche pendant son évocation de Johnny ... Très chouette cet hommage populaire . Bon je ne te cache pas Richard que j'ai été très surprise par ton billet pas très doux . Enfin quoi ! Qu'avaient-ils fait de mal nos deux Jeannots ? Jean l'aristo et Johnny le populo ; deux visages aimés des Français si prompts d'habitude à la détestation .
Moi j'ai bien aimé D'Ormesson pour ses écrits très accessibles au plus grand nombre, cette bonne humeur et sa pétillance à l'écran ; ça nous changeait un peu des faces de carême . La culture peut être gaie parfois, quand elle se présente ainsi on peut espérer que le plus grand nombre s'y intéressera . Oui c'était parfois un peu facile, mais si agréable . Et puis faire redécouvrir Chateaubriand ( Lis "le voyage à Jerusalem") moderniser la lecture de Montaigne... Sur ton autre blog j'ai parlé d'un texte dont la justesse de ton m'avait plu mais je peux t'en citer cent autres !
Johnny c'est différent : pas vraiment mon chanteur préféré, pas mon style de musique mais au hasard des hommages radio je me suis aperçue que je connaissais la plupart de ses chansons, je ne sais pas comment ... peut être par imprégnation de l'air du temps ?
Parfois en respirant on ingurgite quelques atomes inconnus . Sentiment d'une perte ce matin en voyant les images tv oh pas énorme, mais une perte quand même, un petit bout de vie qui s'en va .
Enfin c'était je crois, deux gentils, et ça finalement c'est ce qui me restera . Reposez en paix les Jeannots .
Tout çà est vrai et j'ai ressenti les mêmes choses, mais je ne suis pas dans mon être, mon âme, mon esprit, mon corps, un "supporter". Je dois certainement manquer de passion et je suis apparemment plutôt une exception que la norme. Parfois, je peux le regretter. Je suis et j'admets le fait d'être pour ou contre, aimer ne pas aimer etc., mais j'ai beaucoup de mal avec la dévotion.
Ce manque d’enthousiasme, d'abandon est peut-être une difficulté à céder aux passions, je ne sais pas. Quoiqu'il en soit, je pense que tout çà, c'est trop...Mais, par ailleurs, les politiques, malins, eux, savent y faire...Macron, en particulier, très fort!
Je viens rarement décliner ma pensée, voir mon esprit, sur "Comme Fou" rejetant le principe même du partisanisme "la méfiance face à la loi est due au fait que la loi est toujours la construction des hommes et, à ce titre, suspecte de partisanisme, de pression, d’instrumentalisation" (R. Dessens). En cela je préfère Chateaubriand "Aussitôt qu'une pensée vraie est entrée dans notre esprit, elle jette une lumière qui nous fait voir une foule d'autres objets que nous n'apercevions pas auparavant" conduisant au principe même du mode de la pensée et de l'esprit. Je vous lis André et Richard et je ne partage cette idée réductrice que vous avez vis à vis de Jean d'Ormesson et de Jean Philippe Smet. Aussi machiavélique que ce soit notre Président, le peuple a répondu avec plus d'intelligence, d’honnêteté et de simplicité en pareille circonstance. Probablement que la lumière n'a pas fait son oeuvre et que son rayonnement a été obscurci par un parti pris bien pensé, bien écrit mais soufrant de peu d'impartialité de votre part. Je n'irais pas jusqu'à réduire votre pensée éculée au principe sulfureux du gauche droite pour satisfaire votre acrimonie envers nos "Jean" qui sont des hommes avec leurs qualités et leurs défauts. On n'entre pas par hasard à "l'Académie Française" par ce qu'on naît aristocrate. Hypokhâgne, Ecole Normale Supérieure, licencié en Lettres et Histoire, Agrégé de Philosophie, Écrivain, son talon d’Achille fut Paris Match puis le Figaro (éditorialiste et directeur général) probablement aux yeux de certains. A contrario de "Jean Philippe" sans palmes académiques mais griffé de "la Légion d'honneur", lui qui a comme diplôme essentiel "guitariste, chanteur, interprète". Deux entités diamétralement opposées chez nos deux "Jean" un peu comme "Jean Imbert" certes diplômé de l'institut Paul Bocuse (payant) mais qui n'a pas suivi le chemin normal de la cuisine française. "Tout mène à Rome" même Hannibal avec ses éléphants en traversant les Alpes ! Alors, j'ai plagié Johnny sur "Côté ouvert" en criant mon amour pour le rugby et en faisant une poésie de rue avec quelques titres parmi le millier de connus. Sot que je suis de l'avoir fait et de ne pas avoir lu "Comme Fou" une probable contraction de "Comme un fou" ! Comme quoi, le parallèle de l'esprit ou de la pensée est un raccourci bienfaiteur parfois. Le rugby académique, dans sa décrépitude actuelle, n'a point d'homme de valeur pour lequel un peuple, une nation, descendrait dans la rue spontanément comme en janvier 2015 ou comme hier (faisant le choix de Johnny et non du téléthon et pourtant n'est ce pas une cause nationale ?) avec un hommage républicain. La vie est faite en sorte qu'un esprit sans pensée et son contraire ne fera jamais place à un sot sans idées ni lumière. A mon humble avis, de cataloguer à ce point les individus est un manque profond de respect pour l'être humain, pour sa pensée voir son esprit. ce qui aboutit au sectarisme cloisonnement de la pensée universelle comme Daech. Je conclurais donc mon propos par Théodore Roosevelt "Les grandes pensées ne parlent qu'aux esprits réfléchis, mais les grandes actions parlent à toute l'humanité."
Merci pour Daech, Tautor. Je vois que tu manques à ce point de retenue. Mais bon, je survivrai.
Je lis votre soutien aux deux Jojo. Pas de souci, tout est permis. Y compris de ne pas les apprécier. D'Ormesson, sous ses airs gentils, était un censeur de première au Figaro. Passons. Johnny, tout le monde dans les médias se foutait de sa gueule tellement il était bête et là les mêmes médias en font des tonnes. Sans parler du racolage et de la récupération présidentielle. Bref. Je ne suis pas étonné.
J'écris juste que je n'aimais ni la lecture de l'un ni les chansons bêlantes de l'autre.
Et surtout pas la dévotion (André a trouvé le mot juste) qui entoure leurs disparitions et masque mal une profonde vacuité de notre société.
Richard,
Je savais que tu allais réagir et ça me plait. Daech c'est toi qui en parle et toi seul et je t'ai répondu. Bien à toi, au travers de tes lectures de comprendre pourquoi ils s'attaquent à leurs frères musulmans. Je n'ai pas cette ouverture d'esprit car pour moi ces gens là sont dans un mécanisme de pensée mensongère et blasphématoire et loin d'un état d'esprit probant. 1789 a donné raison au peuple et le peuple a parlé pour les "Jean". Mais je relirais tous les auteurs, en temps et en heures, pour comprendre pourquoi le peuple est descendu dans la rue faire la révolution. A la base, ce sont bien des révolutionnaires dogmatiques et penseurs d'une idéologie politique qui est la nôtre aujourd'hui, refondue par Napoléon et qui leurs a coûté la tête pour la plupart d'entre eux. Alors je me dis que la rue appartient au peuple et que comme toute décadence il a besoin d'illusions pour nourrir une pensée abstraite comme furent les jeux de Rome. Hélas Rome n'existe plus mais les gladiateurs sont là dans notre rugby pensé sans esprit.
Richard tu es quand même très sévère avec notre époque,vacuité dis-tu parce qu'elle célèbre un chanteur bête ( je cite) . Connais-tu Georges Milton ? Il a chanté les plus gros tubes des années 30 avec des titres aussi intelligents que "elle me fait pouet pouet " ou "T'en fais pas Bouboule", " Totor t'as tort " , "Papa vient d'épouser la bonne" "avec les pom-pom avec les pompiers" et j'en passe . Ouais ces niaiseries en même temps qu'Aragon, Eluard, André Breton, Paul Nizan, Louis Bergson, etc etc je te laisse continuer la liste .
Je ne vois pas en quoi la célébration excessive selon toi, d'un brave gars qui a fait du bien à ses contemporains peut impacter le jugement sur notre temps et sa valeur intellectuelle . Sur d'Ormesson je ne réponds même pas mais t'invite à le lire un peu plus notamment les 1ères oeuvres comme La gloire de l'Empire ( une uchronie ) "L'Empire n'avait jamais connu la paix. Il avait fallu l'édifier, et puis il avait fallu le défendre. Du fond de son histoire montait la rumeur des haches et le sifflement des javelots et les cris des mourants, le soir, après la bataille. Les forêts du nord et de l'est, les hautes montagnes du sud n'avaient pas suffi à le protéger des attaques et des invasions...."
Tout est faux, cet Empire n'a jamais existé et pourtant ...
Hello Tautor ! Toujours tonique. Je parle de Daech qui tue par centaines des Musulmans éclairés, les soufis. Mais je ne pense pas que refuser la doxa ambiante autour des héros du showbiz et des médias fasse de moi un "intégriste", ah ah. Même si je reste fidèle à mes principes artistiques qui font que je préfère un Ferré ou un Brassens aux hurleurs de rock français. Et un Le Clézio ou un Modiano aux lignes d'un marquis qui fut l'un des pires censeurs de la presse française, un réac de première catégorie. Alors, penses-tu, des funérailles nationales pour ces deux-là, tu rigoles ou quoi ? Je reste chez moi, je ferme la télé et la radio, tout cela ne me regarde pas, comme chantait le grand Georges.
Gariguette, c'est sans doute parce que j'ai approché les deux lascars (Jeannot et Jojo), parlé avec eux pendant mes années radio, que je n'ai pas une passion pour eux et leur œuvre. Après, chacun ses goûts et je vous laisse libre d'aimer ou pas. C'est votre droit. Mais reconnaissez le mien. "Je ne fais pourtant de tort à personne ne suivant mon chemin de petit bonhomme mais les braves gens n'aiment pas que on suive une autre route qu'eux." Ah j'rigole. Mais plus il y a de gens dans la rue pour des funérailles nationales et de politiciens pour vanter untel ou untel la main dans la corbeille de fleurs, plus j'ai tendance à m'éloigner. Sorry. On ne se refait pas. Allez, bon dimanche.
Richard,
Nous sommes de la même année de naissance, comme quoi un grand vin vieilli différemment d'une bouteille à l'autre !
Tiens pour avis un virtuose du piano !
https://www.youtube.com/watch?v=XiloNpJ8k_Y&index=6&list=PLk3tL9beKyZDSa6Y_KfuXMppWFq0bQl_y
Tautor, qu'importe le flacon pourvu que l'ivresse l'emporte, comme La Rochelle face aux Wasps. Mon regard est sans doute un peu différent dans la mesure où connaissant le monde des médias et la récupération qui est faite des événements, grands, petits mais surtout fabriqués, je prends un peu de recul. Cela dit, médias ou pas, je n'ai jamais aimé Hallyday, préférant les originaux du rock. J'ai dû en écouter quand j'avais 9 ou 10 ans et puis après très peu. Il y a quelques titres que j'aime bien, genre "quelque chose de Tennessee" mais c'est peu, j'avoue. Mais je n'empêche personne de célébrer sa disparition.
Hallyday, c'est clivant. C'est comme les Beatles et les Stones. Moi j'écoutais Deep Purple, Yes, King Crimson, Caravan. Je me souviens de soirée entre amis où il fallait choisir entre Beatles et Stones, et la surprise dans le regard quand j'avouais n'avoir jamais été fan de l'un ou de l'autre... Même si là, j'avoue, ce n'est pas la même bière. L'apport musical des Beatles (Sergent Pepper) est immense, l'impact et les références des Stones (Sympathy for the devil) impressionnants.
On s'éloigne, mais finalement pas tant que ça : j'apprécie assez le droit à la différence. "on n'est pas là pour se faire engueuler..."
Je pense qu'on s'emballe un peu trop.
Il ne faut pas tomber dans le propos cisaillant et, surtout, essayer de ne pas mélanger les genres. D'un côté, les deux artistes -et personnes- que l'on apprécie plus ou moins, de l'autre les manifestations et les gens qui en sont passionnés; je parle pour les admirateurs de Johnny, le cas de D'Ormesson me semble différent et traité quasi normalement: les honneurs dus à son rang.
J'ai connu Johnny, même génération, et n'en ai pas été friand....Comme Dalida, Claude François etc...Aujourd'hui, ils sont devenus des icônes...Pas pour moi.
J'aime ce que Trenet appelait le Music Hall et Jojo en faisait parti. Par ailleurs, je suis "bon public" et reconnais les qualités des uns et des autres...Mais transférer sa vie sur celle d'un autre, en être totalement dépendant, comme les supporters de foot, en particulier, et leurs organisations -rien de tout cela n'existait "de mon temps"...on allait au match, on vibrait pour son équipe, et on rentrait chez soi- m'est plutôt inexplicable.
Alors, oui, ces débordements de trois jours 24 heures sur 24, ça me dépasse littéralement. Ce qui me sidère, ce n'est pas la "qualité" des deux personnages (comme Piaf et Cocteau en leur temps), mais l'ampleur de la manifestation démultipliée par tous les moyens techniques d'aujourd'hui. Aller, plus d'analyse.
Je lis, dans le programme TV Magazine du Dimanche, une interview de Jacques Dutronc que l'on ne peut pas supposer de ne pas aimer son ami Johnny:
-"Johnny représente beaucoup pour moi...Tous les jours on m'annonce une mauvaise nouvelle. Mais, s'il arrive quelque chose, je préfère pleurer dans mon coin, je ne veux pas que l'on me voit. Il y a des professionnels pour ça et je n'en fais pas partie".
Bien écrit, André. Bien senti. Après, tu le sais, j'aime bien provoquer...
Ma minuscule chronique ne contrebalancera pas un océan de célébrations. Mais bon, ça fait du bien quand même de ne pas marcher dans l'autre seul. je vois que nous sommes deux sur ce trottoir... A plus
Tautor, pour te répondre sur Elton (là aussi, sorry, pas ma cup of tea, décidément), disons que mon épouse, avant de me connaître, écoutait Elton. Depuis elle est branchée sur Oscar Peterson...
Voici un génie du piano, en revanche, sur un thème assez simple. Suis allé l'admirer à Boulogne il y a quinze jours, avec Chucho Valdes, en duo. Enorme !
https://www.youtube.com/watch?v=DsKBnkI_6Tk
Pour conclure, enfin je ne sais pas, mais je dois dire que tout ce que j'ai vu sur les gens, les gens présents dans les rues, les admirateurs, les passionnés, les amoureux, ceux qui chantent et rechantent, qui pleurent .... j'en connais, bien évidemment un paquet autour de moi. Et bien ces gens sont souvent touchants. J'aimerais presque par instant plonger dans cette foi, cet amour, cette sincérité, cet abandon. Être comme eux..Mais non, ce n'est pas moi, je ne pourrais pas...Et puis, toutes ces manifestations populaires, on sait malheureusement où tout cela mène...Lire ou relire "Masse et puissance" d’Élias Canetti (prix Nobel de littérature). Référence amusante au domaine de la "Variété" quant on pense que son frère, Jacques Canetti a été le directeur "Des trois Baudets" et le découvreur et directeur artistique des Brassens, Brel, Béart, Leclerc, Fanon et tant d'autres.
Tout ça pour dire que je ne permettrais jamais de juger brutalement, globalement ces manifestations. Elles ne m'intéressent pas, ne m'attirent pas....ne me concernent tout simplement pas.
j'écoutais aussi du prog'rock comme Richard (et beaucoup de classique mais le progrock a beaucoup à voir avec la musique classique) pas du tout concernée par Johnny et pourtant comme toi André je les trouve tellement humains ces gens bouleversants
à lire : http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/12/08/31003-20171208ARTFIG00321-petite-sociologie-de-johnny-hallyday.php
André, Richard,
comme l'arc en ciel, chacun trouve sa couleur en fonction du seuil de perception, une affaire de culture en quelque sorte !
Pour clore le débat de puristes, je reviendrais à mes premiers amours
https://www.youtube.com/watch?v=LoTQF_Z_3lQ&t=27s
Gariguette, ils appelaient ça aussi l'école de Canterbury. Ah, toujours ces troisièmes mi-temps....
Lu l'article de Gariguette: intéressant.
Pas pu ouvrir celui de Tautor...
On y voit que Johnny occupait une position centrale. Mais c'est aussi le fait de toute une partie de la chanson française ciblant des états, des émotions communes à tout un chacun. Les Piaf, Aznavour, ...Johnny, donc, nous parlent de sentiments simples et quasiment primaires que tout un chacun a pu ressentir. Dans une langue directe et avec des mots simples et imagés. C'est le minimum, la base de la pyramide. Au fur et à mesure de la recherche dans l'expression, dans le désir de poétiser, de philosopher le discours, on s'élève doucement dans cette pyramide jusqu'à atteindre des domaines exprimés, d'une part, des moyens d'expression d'autre part plus sophistiqués et, donc, moins rassemblant a priori que les états amoureux basiques par exemple.
Après, la recherche dans l'expression me parait importante. Un Trenet a certainement créé une rupture. Johnny, non. Il a, par contre, en reprenant les standards américains, fait entrer un nouveau monde dans notre société traditionnelle; en ce sens, on peut dire qu'il a été novateur.
Mais pas au niveau de ce qui m'intéressait et m'intéresse encore, c'est-à-dire la chanson française ou, même, ses correspondants style Dylan, Cohen, Atahulpa Yupanqui et des dizaines d'autres encore....
Aujourd’hui, et pour le dire sans trop réfléchir, j'ai été fasciné par Les Rita Mitsouko, Camille, Stomae, Arno,Dominique A...Tous particuliers, originaux dans leur contenu et leur expression.
Alors, Johnny, bête de scène et catalyseur de mondes successifs, certainement, mais, à l'image d'une Dalida, entraînant dans son sillage tout un public disons sentimental, cela ne m'a jamais réellement enthousiasmé. Touché, parfois, oui, comme tout le monde, mais pas élevé.
Tout-à-fait...
Louis Pauwels, quand j'étais jeune, m'avait beaucoup déçu à sa lecture alors qu'on ne m'en disait que du bien. Son "Matin des Magiciens" m'était tombé des mains.
Par ailleurs ,je ne connais pas F.Pauwels -sur Wikipédia, un peintre belge- et Michel Clouscard que de nom et, disons, de réputation; jamais rien lu...Pas une ligne!
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