vendredi 9 octobre 2015

All Blake

C'est un des joyaux de la Couronne. Plongée dans la pénombre pour ne pas abimer les toiles. Mais c'est nous qui nous y abîmons. La salle William Blake est située au premier étage de la Tate Britain, en face du Mi6. Elle regorge de petits formats d'une rare intensité sur fond de velours mauve. Pas besoin d'être gigantesque pour entrer en profondeur.

Cette toile s'intitule "Agonie dans le jardin". C'et bien anglais. Le défunt est enlevé par une créature moitié démon, moitié ange. Le titre me fait penser à l'élimination du XV d'Angleterre sur sa pelouse. Une lente agonie sur l'herbe grasse. Arraché à son Mondial par les Diables Rouges et quelques Chérubins australiens.

Le Titien, Pérugin, les grands s'y sont tous essayés... Blake, aussi. Des disciples et des oliviers. L'abandon prononcé. Mais vice et pureté mêlés, ciel et damnation dans un même élan. Sombre et rougeoyant, le tableau ; d'une densité absolue. Un choc.

C'était pourtant facile : au lieu d'aller voir Everest au cinéma, Stuart Lancaster n'avait qu'à se rendre comme moi à la Tate Gallery. Il aurait su comment composer son équipe. L'évidence lui aurait sauté aux yeux. Moore, Blake, Turner. Trois piliers. Voilà ce qu'il lui fallait. Ils ont leur salle à eux. Et même plusieurs. Impossible de les éviter. Nous sommes mêmes nombreux à les rechercher et à les trouver au soutien.

7 commentaires:

Seb en Ovalie... a dit…

Ou au lieu de ce faire éliminer comme des peintres les gonzes du XV de la rose aurait dû après avoir tâter de la Gallery, et motiver ses joueurs en allant voir "Sicario" cela aurait rendu cette équipe radicale et implacable...Avec Lancaster on pouvait penser qu'on retrouverait "Les professionnels" mais depuis samedi son équipe est dans les choux, gras de la presse qui ne voit plus que "Règlement de comptes à OK Corral"...Chacun sa toile...

richard escot a dit…

Pas mal, sec, tonique, précis. Du bon Seb.

Antoine a dit…

Je croyais que Moore était talonneur ?

Jean Michel, Pomasson a dit…

Oui, enfin pour Lancaster, c'est plus une agonie. C'est petit meurtre dans un jardin anglais. Et plus entre amis. "i am prest with torment" nous dit-il n'ayant point senti péril en la demeure. On passe vite d'un "What power art thou" à la cold song...le draughtman devrait décidément toujours reprendre ses esquisses.

richard escot a dit…

Antoine, effectivement, et je valide. Bien joué. Jean-Michel : grande classe. Du nectar. Messieurs, vous me faites sourire depuis la salle de presse de Twickenham. Entre samedi et dimanche, je vous promets un Comme Fou très anglais qui devrait vous faire plaisir.
See you soon

Sylvie a dit…

Hello la Comme fou , en retard d'une guerre - panne de box- mais comment pourrais-je laisser passer William Blake ? Je l'ai d'abord connu par ses gravures fascinantes sur l'Univers et l'idée qu'il s'en faisait, assurément mystique et visionnaire . Puis ses poèmes, et les paroles de Jerusalem un psaume parmi les plus connus des Britanniques, charge violente contre l'industrialisation excessive . Enfin sa biographie d'homme torturé, travailleur acharné foudroyé par ses visions . Belle image que celle des piliers Ritchie, j'ajouterai simplement que l'une des plus belles galaxies - merci Hubble - se nomme les Piliers de la Création . Un beau titre pour les oeuvres de Blake, non ?

richard escot a dit…

Tu aurais aimé cette salle Blake, l'ambiance, le feutré, la pénombre... Ou tu aimeras, si tu vas à Londres un de ces jours.