Quand on naît il y a deux siècles dans une ville nommé Concord, on ne peut que s'intéresser au bien commun. Avec Thoreau, le mythe de la désobéissance aux lois de la cité a été réactualisé, et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen amplifiée jusqu'à questionner le gouvernent quand il décide seul ce qui est bon pour tous et chacun. Quand vous remplirez votre déclaration d'impôts, rappelez-vous que Thoreau refusa de régler les siens au motif que l'argent ainsi récolté par les élus servaient cette mauvaise cause qu'est la guerre à son voisin.
Déconsidéré par ses contemporains, Thoreau n'a été soutenu de son vivant que par un groupe d'amis fidèles - les ancêtres de la Comme Fou ? - avant d'inspirer deux des plus grands hérauts de la revendication sociétale : le Mahatma Gandhi dès 1906 et Martin Luther King à partir de 1955. «Faire ce qu'on estime juste», souhaitait-il. Le refus organisé, assumé et public de se soumettre à une loi, un règlement, une organisation ou un pouvoir à partir du moment où ceux qui le contestent le juge illégitime, contraire à l'éthique, inique, dangereux ou immoral, était pour cet ermite le devoir de tout être humain doué d'entendement. Et d'inventer alors «la majorité de un» si un seul «a raison contre ses concitoyens.»
Particulièrement médiatisée depuis deux décennies pour lui conférer le plus d'audience possible et influer sur l'opinion publique, la désobéissance civile pacifique est devenue un concept d'action politique. C'est par et grâce à elle qu'en France sera légalisé l'avortement. Aujourd'hui, il suffit de regarder autour de soi : Greenpeace, Droit au logement, nuit debout et les Zadistes utilisent la désobéissance - civique celle-là - pour se faire entendre.
Revendiquer, c'est aussi aujourd'hui comme hier rester immobile quand certains nous incitent à nous mettre en marche. Ralentir, c'est remettre à la vitesse du pas humain l'avancée technologique dépourvue de conscience et de recul que des apprentis sorciers nous imposent au nom d'un progrès qui n'est souvent que transformation. Prenons le temps de ne pas décider dans l'instant, de ne pas nous soumettre au dictat de l'immédiateté, de peser en soupesant. Si l'absence de mouvement est une impertinence alors reprenons Thoreau par les normes.
7 commentaires:
Cela fait un bien (comme) fou de lire quelque chose d'aussi juste dans ces temps troublés.
Hello le Tigre
comment vas tu ? Et ce magazine de grosse balle orange, c'est du dunk ?
Prendre Thoreau par les cornes et zou direction le sous-bois, les odeurs de feuille nouvelle et le gibier- petit ou gros-qui s'effraie presque toujours devant nos humeurs génétiquement modifiées...
"Clodoaldiens", flûte... je suis moins mobile du tronc...
Ce sont les cactus, peut-être, n'est pas ? Dutronc dans le sous-bois.
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