Je n'arrive pas encore à me faire à cette idée. Pas de vous avoir abandonné depuis le début de l'année, non, mais que Flair-Play se retrouve sur une voie sans issue. Flair-Play est né d'échanges informels lors de déjeuners Au Bistrot d'Henri en comité choisi par Gilles du Bure, Etienne de La Boétie et Michel de Montaigne, parce que c'était nous, parce que c'était lui. Elle a germé, cette idée, dans l'esprit de Christophe, notre neuf hédonique ainsi surnommé par Benoit. Et voilà qu'avec Sébastien, Antoine, Vincent, Léon et Nemer s'est formée la fine équipe.
Flair-Play avait un ton à lui, différent, décalé. Intercalé, même, en bout de ligne. Il devait d'ailleurs entrer à l'heure de jeu. Mais voilà la fin de la partie a été sifflée. Trop tôt. C'est toujours trop tôt quand s'éloigne un rêve qu'on aimerait prolonger, suivre, accompagner. Flair-Play et donc Intercalé proposaient au rugby une autre façon de l'écrire. Il y avait de l'altérité à chaque page, à chaque passe, une regard imprimé tourné vers l'Autre pour embrasser tout le rugby, toutes les pratiques, tous les horizons, y compris et surtout ceux que nous n'avions pas encore eu le temps d'explorer.
C'est pour cela qu'il était indispensable que cette belle équipée continue d'avancer. Mais le trésorier n'a pas pu offrir un nouveau jeu de maillot. L'équipe est rentrée chez elle. Enfin pas tout à fait. On va se retrouver. Comme au début de la partie. Ensemble. Pour partager de nouveau autour de mets et de mots nos passions communes et celles, différentes, qui nous enrichissent chaque fois que nous prenons place à table. Nous allons continuer à intercaler dans nos existences ces tranches d'amitié à savourer.
10 commentaires:
Et oui...Le public rugby n'a apparemment pas assez de surface et d'ouverture d'esprit pour apprécier une certaine façon d'appréhender les choses et de penser un peu plus largement que la simple compétition qu'on lui propose.
C'est d'autant plus dommage que, dans un autre domaine qui m'intéresse, le cyclisme, certains ont réussi à sentir l'air d'un temps nouveau, d'un renouveau peut-être, et à créer, et à faire tenir, une sorte de double de "Flair Play" ou d'"Intercalé" qui est le remarquable magazine "200".
Il est possible aussi que l'activité cycliste, plus solitaire, soit, de nature et de façon évidente, moins grégaire et soumise aux orientations et aux intérêts supérieures (et supérieurs) que le monde, très souvent conforme du peuple du rugby.
A suivre...
Le cyclisme est aussi une évasion.
Autant qu'une introspection. J'adore ce sport et cette activité.
Je ne peux pas m'empêcher d'établir un lien entre l'ex "Intercalé" et le toujours vivant "200". Au-delà d'un paquet de similitudes que je n'ai pas le temps de développer aujourd'hui, la plus éclatante à mes yeux est la présence de deux jeunes philosophes -et beaucoup plus pour l'un et pour l'autre- dans chacun des magazines.
Christophe Schaeffer d'un côté (10 avril 1968) et Yann Kerninon de l'autre (28 août 1972). Je connais un peu plus Yann Kerninon et ses propos et réflexions toujours éclairants, amusants, profonds, enthousiasmants. Ils ne jouent pas tout à fait le même rôle, l'un étant moteur dans son journal, l'autre plutôt accompagnateur, mais ils me semble qu'ils ont une certaine communauté de pensée dans leur vision du monde.
Se connaissent-ils?
C'est là que je regrette de ne plus être parisien pour organiser les rencontres dont j'étais friand dans ma jeunesse...Au risque de quelques échecs parfois, d'ailleurs! Mais c'est la loi du genre, n'est-ce-pas?
Alors, qui sait?
Je viens de recevoir mon code pour le numéro 7 d'Intercalé - pour moi ce sera toujours Flair- j'ai la collection complète . Mes 6 précieux incunables +1 .
ET à le "feuilleter" ce 7e je me dis "quel gâchis !" D'avoir osé sublimer le rugby, d'avoir osé écrire autre chose que des statistiques et des compilations ou des compte-rendus, bref d'avoir osé considérer le rugby comme une vraie culture et philosophie de vie était donc inexorablement voué à l'échec ? C'est comme tuer le French Flair une 2e fois .
Je suis persuadée que les atomes constitutifs de Flair se réuniront de nouveau un jour . D'ici là, lire et relire sans arrêt chaque numéro, véritables chefs d'oeuvre de justesse, d'humilité et de grâce .Encore merci aux artistes de ce beau projet . Oui, merci .
Puisque nous parlons écriture et production littéraire, nous parlons en regard de lecture.
Je suis parti, le 25 janvier, pour l'opération du 26 et les trois semaines suivantes de rééducation, chargé de 3 livres achetés la veille chez un jeune bouquiniste de livres d'occasion près de chez moi. Homme et produits de qualité.
J'ai choisi Haruki Murakami, le premier lu, "Des hommes sans femmes" (2017). Je connais plutôt bien H.Murakami et l'apprécie clairement...En particulier son "Kafka sur le rivage"...Pas mal. Des nouvelles...; genre que j'aime pourtant assez peu.
J'ai attaqué, ensuite, vers la seconde semaine de rééducation, "Une Odyssée américaine"(1973) de Jim Harrison. Pour moi, "Dalva" reste le summum. Là, amusant. Un peu répétitif: et dans le livre lui-même et dans les obsessions de J.Harrison....Et puis je suis rentré chez moi...D'une part je ne lis pas vite -du tout- et, d'autre part, le temps, au centre de remise en forme, est parfaitement structuré et rythmé. Il laisse, finalement, peu de temps libre pour les activités personnelles.
J'ai donc attaqué mon troisième choix chez moi. A mon retour.
Il s'agit de "Sula" (1973) de Toni Morrison dont je n'avais jamais rien lu. Je la connaissais, bien sûr, comme femme, personnage, écrivaine, Prix Nobel de littérature 1993...Des passages à la télévision, il me semble...J'ai été saisi par tous les aspects de son écriture: style libre, imagination débordante, observation de l'humain, des noirs ici, des problèmes raciaux, politiques sans fin, rejoignant par là beaucoup des préoccupations de Jim Harrison d'ailleurs...
Et puis, hier soir, je lis dans Télérama un "Coup de chapeau" à Toni Morrison, couplé à un dossier sur Martin Luther King. Remarquable, ce dossier...Il fait froid dans le dos...Et Sula en dit tout autant...Cinq ans après l'assassinat de M.L.King.
C'est toujours intéressant et curieux ces évènements croisés, ces coïncidences, ces conjonctions, comme on le dit pour des astres, ce regroupement de faits a priori hasardeux mais qui, subitement se figent, comme une réaction chimique et se mettent à former quelque chose de signifiant. Là aussi on pourrait convoquer Aristote et son grain ou l'épi ou l’œuf ou la poule, ou l'homme ou la structure... Est-ce bien des forces qui se conjuguent et que j'observe, ou bien ne serait-ce pas moi qui fait le lien....Et pour finir...(?) je reprends le titre du dernier livre de M.L.King:
-"Where do we go from here?"..."Et maintenant, où allons-nous?".
Et bien moi André, je viens de chez moi et j'y retourne, comme dirait Pierre Dac... Me refaire une petite santé pour attaquer Treignac en pleine forme.
Mais de belles lectures que les tiennes. Du choisi. Pour ma part, je relis l'Ethique. Et vais beaucoup au cinéma pour me changer les esprits.
Ai vu The Captain, l'usurpateur. Fameux.
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