Rien n'est jamais stable. Ici, les "méchants" ne sont pas vraiment ceux que l'on croit, sans parler du "vilain", double noir d'un Jack Reacher qui serait incapable de réfréner ses pulsions. La traque, racontée sans pathos, presque froidement, s'avère intense, rebondissante, complexe, servie par des dialogues ciselés, un jeu d'acteur précis, des plans soutenus. Bref, un régal dans le genre policier noir. Un peu de Seven, un zeste de Zodiac, une touche de Prisoniers, les ressorts d'Insomnia...
L'Australien Ben Mendelsohn exprime avec finesse toutes les facettes d'un talent qu'il a grand et ce dès les premiers plans, sans fléchir ensuite. Utilisant le registre de l'outsider, Shailene Woodley (Divergente) monte crescendo minute après minute pour finir par prendre toute la place, au point qu'on demanderait presque immédiatement une suite à ce Misanthrope, subtilement réalisé par l'Argentin Damian Szifron, auteur d'un bijou de comédie noire en six volets - Les nouveaux sauvages - sorti en 2014.
Entortillé, le scenario envoute, et pour soutenir le sujet, la photo s'enfonce dans les tons sombres. C'est appréciable, la musique nous enveloppe à bonne distance, jamais prégnante, si ce n'est en quelques occasions bienvenues. Essayez, vous trouverez difficilement un défaut dans cet opus que j'ai déjà envie de revoir, où sont aussi traités de nombreux faits implantés dans cette société que nous avons construite et qui - attention aux dérapages - peut nous détruire.
6 commentaires:
Au regard de la tuerie, mysanthrope titre un peu mieux que catch a killer. Après n'ayant point vu le film, je ne sais pas combien de degrés... Et la trame serait donc plus mysanthrope contre philanthropes. A priori grosse mise en scène ricaine comme toujours, n'ayant rien à voir avec les policiers français plus feutrés quelque part.
Sinon il n'y a pas que le ridicule qui tue, il y a les armes aussi en vente libre dans cette Amére hic aux rêves déchus qui trumpe plus trop son monde, où le wokisme peine quand même à s'imposer.
Mais ça arrive malheureusement partout témoin encore cette agression d'enfants à Annecy.
Tu devrais jeter un oeil sur ce film "Don't worry darling" (si tu as Canal cinéma replay) thriller psychologique que j'ai trouvé étonnant avec lequel je fais un parallèle avec le rugby et ses objectifs compétitifs et le sport haut niveau en général d'ailleurs.
Là aussi il y a une une certaine vision au travers cette fiction via cette utopie d'un cadre, une vie parfaite où tout est lissé, polissé, flouté, les hommes travaillant à cet ordre des choses, les femmes tenant la barraque, certaines avec l'image de faux enfants qu'on prend pour des vrais, un monde où on trouve de "la beauté dans l'ordre, de la grâce dans la symétrie... l'illusion de l'égalité...", cadre de vie hight tech chez la middle class, une certaine american way of life. Un peu de graine de folie, graine de phonie avec des bruitages style gémissements de femmes (au début) aussi avec une superbe bande sonore des années 50 (R. Charles, B. Goodman, D. Gilepsie, Mel Tormé, Platters, E. Fitzgerald, Little Antony & the Impérials, Helen Foster & the Rovers,...) venant connoter ce "bien vivre" américain. Pas le film parfait mais qui se déguste quand même style Strawberry fields forever, à savoir, le fameux dessert concocté à Wimbledon pour le repas et en l'honneur de feu Queen Elisabeth, dans une coupelle haute évasée à dessert fraises/chantilly qui déborde sur les rebords, et pépites de meringues. Attention aux dérapages en tout genre pouvant aller jusqu'au glissement tellurique...
...Parallèle sur Côté ouvert...
Je n'ai pas Canal...
Mais je vais essayer de voir le film dont tu parles
Merci d'être si ouvert et honnête avec nous dans vos messages
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