mercredi 26 novembre 2008

"Ce sont mes confidences"

"Que peut-on donc raconter d'intéressant ou d'utile ? Ce qui nous est arrivé, ou bien est arrivé à tout le monde, ou bien à nous seuls ; dans le premier cas ce n'est pas neuf, et dans le second cela demeure incompréhensible. Si j'écris ce que je ressens, c'est parce qu'ainsi je diminue la fièvre de ressentir. Je fais des paysages de ce que j'éprouve. Ma vieille tante faisait des patiences pendant l'infini des soirées. Ces confessions de mes sensations, ce sont mes patiences à moi."
L'auteur - qu'un limier découvrira - parlerait-il du sens donné à la prolifération des blogs ?Qu'inspire cet extrait ?

32 commentaires:

Anonyme a dit…

Comme disait mon grand-père, "il vaut mieux se parler que de se taper dessus." Mais c'est surtout de savoir écouter qui manque à beaucoup. Alors, le passage par l'écrit, ça permet à tous de s'exprimer ET d'être lu/écouté. Ainsi, l'échange peut s'avérer prolifique, utile et peut nous permettre de progresser. Vers quoi ?... Seule la suite nous le dira, c'est ce qui fait le charme de la vie, cette interrogation sempiternelle, sans laquelle point d'intérêt...
PS: l'auteur, c'est qui?

Anonyme a dit…

Déjà écrire ça doit à voir avec une voix qu'on lancerait en silence et après si...un mur du son la rencontre il arrive qu'elle elle se matérialise...une voix reste sourde de ne jamais trouver l'écho d'une oreille. Un blog c'est donc une voix qui pour commencer va devant soi se cogner aux quatre murs de sa chambre capitonnée dont l'existence prouve aux éventuels visiteurs que...et tant que ça ne reste que ça un blog, c'est au mieux un livre d'heures, un cher journal ouvert aux autres, à leur effraction possible à laquelle d'emblée on consent. C'est tacite et tout.Un blog c'est à la fois un attrape- cœurs et un attrape-couillons quand sous l'émotion un peu trop son auteur s'aimeu...

Anonyme a dit…

un blog c'est aussi le forum ( même agricole)grec en version modernerie hi-tech et tout. Un truc qu'on penserait, qu'on pensait assez connement d'ailleurs, et quand on se mêle de con penser, seul à même de relancer le bon vieux sens du partage...où possibilité y'aurait, par exemple, d'entre gastronomes de pouvoir se partager,surtout par ces tristes temps où l'esprit est souvent prié de faire maigre, comme ça sur le pouce, de ces confits denses...parce que non désolé, et en sus c'est su de tous, jamais gras les confits denses...

Anonyme a dit…

Sacré Benoit... Belle prose... Un régal... Quant à la question du Cartésien (t'es qui toi au fait ?) Y'a Pierrot, Seb, Le Tigre alias Nemer, Jean-Charles, Gaby, Antoine... Qui se cache derrière le cartésien ? Et pour ton post scriptum, c'est justement ça le sens du blog... Qui est-ce ? Cherchons, cherchons... C'est un grand, longtemps méconnu, contemporain, européen mais pas français. Plutôt du sud.

Anonyme a dit…

Deux questions, donc ! Qui suis-je ? Et qui est ce fameux auteur du sud, européen mais pas français...
La réponse à la première se trouve quelque part dans ton blog.
Quant à la deuxième... ma culture littéraire n'est pas si développée que ça (et voilà un deuxième indice).

Anonyme a dit…

moi je ne joue pas...mis au parfum déjà...donc serait de la triche...

Anonyme a dit…

Nemer, je préfère le Tigre. Ca a plus de gueule. Le Cartésien, ça fait riquiqui. Et puis t'es inscrit. Pas question de changer de nom de scène...
Alors, bon, je lâche un bout d'info. Il est portugais. Et rarement tranquille. Ca devrait aller, non ? Ou il en faut d'avantage ?
Benoit, j'apprécie ton élégance. ca ne m'étonne pas, remarque.
Bon, allez, mis à part Benoit, les autres vous avez le droit de chercher un peu. Jusqu'à ce soir très tard.
Je lâche provisoirement le blog. Rendez-vous parisiens place de l'Odéon et maison de la Chine... Et il n'y a pas de contrepèterie.

Anonyme a dit…

Eh, tant que vous y êtes, allez faire un tour sur Rugbymane. "Le ravages des certes", "Barrage contre les Pacifiques", "Obstinés tôt", et le plus récent : "les gens d'automne". Vous y trouverez donc allusion à Gracq, Duras, Des Forêts, Harrison. Y'a que "Sandwich Club" dont je n'ai pas saisi le clin d'oeil.. Benoit, help please !

Anonyme a dit…

Moi je n’avais jamais rien écrit, comme tous les cancres…Et puis un jour, sur le forum du FC Grenoble, j’ai eu la meilleur « note » de toute ma vie…C’est comme ça que « A cœur ovale » est né. Depuis j’écris. Et si je le fais sur « Esprit en mêlée » c’est grâce à Catherine. Je commentais de temps en temps ses notes sur « La Choule », jusqu’au jour où elle a insisté pour que je crée un blog…
Je crois que je balance mes mots comme un gosse fait des bêtises. Un peu comme si je restais l’enfant frondeur, lunaire et revêche que j’étais…Et qui sait, cela me fait peut-être grandir… ?

Anonyme a dit…

Sinon,le cartésien c'est pas moi!

Anonyme a dit…

Le blogueur serait donc un sensuel qui se soigne ?
Bien plutôt un narcisse qui se narre...

Anonyme a dit…

juste une voix dans la nuit Antoine...une voix qui peut-être ira planter quelque part son flambeau dans l'oreille de quelqu'un - quelqu 'une. Play misty for me... Sauf que pour nous, au moins ça finit toujours mieux que chez Clint...

Anonyme a dit…

J'ai l'impression qu'il y autant de définitions du blog qu'il y a de blogueurs, non ?
C'est comme les cartes postales, les coups de fils, les mails. En plus racé.
Pour celui qui a fait de l'écriture son métier, finalement on se dit qu'il n'a pas besoin ni envie de blog. Eh bien ce qui est marrant, ce que même si tu écris des livres, publies des reportages et chroniques par ailleurs, le blog t'offre un espace et une liberté que tu n'as pas dans les médias écrits classiques.
Pour celui qui n'a que ça pour s'exprimer, bon, on peut comprendre que ce soit une bouée, un horizon, un truc vital, que ça soulage puisqu'à force d'être spectateur, il devient spect-acteur (c'est pas de moi c'est de Seguela). Avec de l'échange, genre trois ou quatre copains ou affinités ou curieux qui débarquent, se lâchent et partagent.
Rien que cela serait déjà bien. Et interessant.
Mais celui qui a à sa disposition presque tous les moyens de communications modernes trouvera dans le blog ce qui lui manque. C'est à dire un écrit sans corset. Le choix des tons, de tous les tons.
Et puis créer une petite communauté dans la grande avec un échange ping-pong qui ajoute à chaque message une petite pincée de sel, d'humour, de connivence, de contradiction.
Perso, c'est ce que j'aime dans Comme Fou. Pas tant d'écrire, car mes messages initiaux sont courts, mais de lire ce que l'idée suscite, de voir l'évolution du propos à travers l'échange vertical et chronologique.
Et j'avoue qu'avec Jean-Charles, Séb, Benoit, Pierrot, Antoine et le Tigre, ça swing pas mal, chacun dans son registre.
Sans compter tous ceux et celles qui entrent, lisent, recueillent mais n'osent pas laisser un mot au motif que "ça vole trop haut". Ca veut dire quoi, ça ?
Ce serait bien con, franchement, qu'un visiteur ne laisse pas un petit caillou, juste un coucou, sous prétexte que... que rien d'ailleurs.

Anonyme a dit…

vrai de vrai crénom de bon de diou, oui da j'va donc laisser ma divagation sur c't engin-là...un blog ça doit être une lettrine, une foutue carte qu'on adresse à la mère ( surtout pas une bouteille car la mère veille...)et que si ça répond au bout de la ligne t'as comme qui dirait gagné ta cuite à cent balles avec comme qui dirait le fie et la tripaille aussi nets que si t'avais sucé du pamplemousse chaque matin tu vois-tu...oui voilà ici on aime passer et là on tenait à vous le dire mes pizzaiolos allez au lit et tutti chianti.

Rosa Puente a dit…

Touchée... quelques mot pour dire a nouveau ce que j'ai deja dit: Je préfère vous lire que voir un débat à la télé. Mais, je ne sais pas écrire...mon "écriture" a moi, est le volume et l'encre... J'adore chacher (je le fait souvent avec moi même)
Je dois accorder que le blog est un peu comme un journal intime partagé.

Seb en Ovalie... a dit…

A mon tour de laisser mon "oblongue" sur cet espace de liberté qui me ravit.Ritchie,oui tu as raison ,je pense avoir trouver ici,ma "trompette"!Et je m'en régale,n'aura fallu qu'un petit coup de piston pour que j'envoie la sauce.Pas de partitions sous le coude,je m'introspecte et j'improvise ici,"comme fou" je laisse aller mes émotions,mes émerveillements,mes convictions et mes énervements,avec plus ou moins de justesse...Mais dans ma musique de mots,je suis toujours sincère et entier,et s'il y a quelquefois des canards (enchaînés ou pas ),ils sont en moi.Et oui,chaque phrase dévoile des parcelles de mon intimité,sans parachute,me suis lancé avec bonheur,aidé de mon complice "azerty",dans ce forum amical,au contact,et à l'écoute de l'autre je suis.Cette expérience dans la blogosphére m'enrichit,me ventile le cerveau.En écrivant et en lisant tous les articles déposés par cette dream team ça m'oxygène dur en ces temps de médiocrité ambiante.Au milieu de cette équipe de fines plumes,j'essaye modestement,d'être à hauteur,pour être un maillon de cette chaîne humaine bigarrée,tour de babel épistolaire,qui courre toujours après les mots.Fièr de faire partie de cette équipe là,le temps qui reste...

G.E. a dit…

Et bien ça va trop vite pour moi sans doute parce que je n'ai pas autant de temps libre que vous tous pour lire ce(ux) qui se passe(nt) sur le blog. En fin...
Je reviens en arrière...
D'après mes recherches, il se pourrait que la citation vienne de Saramago, il a vécu à Lisbonne et travaillé dans des bureaux pendant longtemps avant d'être reconnu comme auteur. Mais, bon, je n'ai trouvé la citation nulle part.

G.E. a dit…

En ce qui concerne le blog, j'ai trouvé en revanche quelque chose qui pourrait être appliquée dans ce cas:
"Étrange relation que celle que nous entretenons avec les mots. Nous en apprenons quelques-uns quand nous sommes petits, tout au long de notre existence nous en recueillons d'autres qui viennent jusqu'à nous par le biais de l'instruction, de la conversation, de la fréquentation des livres et pourtant, en comparaison, il y en a fort peu dont la signification, les acceptions et les sens ne suscitent aucun doute dans notre esprit si un jour nous nous posions sérieusement la question. C'est ainsi que nous affirmons et que nous nions, c'est ainsi que nous convainquons et que nous sommes convaincus, c'est ainsi que nous argumentons, déduisons et concluons, discourant imperturbablement en nous en tenant à la surface de concepts sur lesquels nous n'avons que des idées très floues, et malgré la fausse assurance que nous feignons d'avoir en avançant à tâtons au milieu du brouillard verbal, nous finissons parfois même par nous rencontrer."
JS

G.E. a dit…

Et puis, qu'est-ce que cela veut dire "chacher"? Pas de définition dans le dico.

G.E. a dit…

Pour quoi pas Fernando Pessoa? Il a passé les 30 dernières années de sa vie à Lisbonne. Selon Christian Bourgois, "il mène l'existence obscure d'employé de bureau."

Anonyme a dit…

Bon, eh bien ce n'est pas Saramago. Loin de moi l'impression que "L'aveuglement" nous guette.;-) Au contraire. Continuons de "tchacher", Gaby.
Tchacher signifie en argot "parler vite, discourir pour le plaisir, être bavard..." Tchat, en anglais. Sur un doigt brûlant, celui qui frôle Azerty...
Allez, encore un effort, blogueurs, blogueuses. Je vous donne la lettre P comme indice. P comme Portugal, P comme Prado Coelho qui a regroupé ses textes, P comme poète, P comme paganisme, pa comme...

Anonyme a dit…

Pessoa.
Exact.
Extrait du "Livre de l'intranquillite", qui doit être au chevet de tous.
Deux pages par jour conseillées.

G.E. a dit…

En anglais, 'chat'.

G.E. a dit…

Chatterbox vient de chat.

Anonyme a dit…

Chatterbox : gros bavard impétinent. Bien joué, Gab'

Anonyme a dit…

« S'il est un fait étrange et inexplicable, c'est bien qu'une créature douée d'intelligence et de sensibilité reste toujours assise sur la même opinion, toujours cohérente avec elle-même. Tout se transforme continuellement, dans notre corps aussi et par conséquent dans notre cerveau. Alors, comment, sinon pour cause de maladie, tomber et retomber dans cette anomalie de vouloir penser aujourd'hui la même chose qu'hier, alors que non seulement le cerveau d'aujourd'hui n'est déjà plus celui d'hier mais que même le jour d'aujourd'hui n'est pas celui d'hier ? Être cohérent est une maladie, un atavisme peut-être ; cela remonte à des ancêtres animaux, à un stade de leur évolution où cette disgrâce était naturelle.

Un être doté de nerfs moderne, d'une intelligence sans œillères, d'une sensibilité en éveil, a le devoir cérébral de changer d'opinion et de certitude plusieurs fois par jour.(...)

Des convictions profondes, seuls en ont les êtres superficiels. Ceux qui ne font pas attention aux choses, ne les voient guère que pour ne pas s'y cogner, ceux-là sont toujours du même avis, ils sont tout d'une pièce et cohérents. Ils sont du bois dont se servent la politique et la religion, c'est pourquoi ils brûlent si mal devant la Vérité et la Vie.
Quand nous éveillerons-nous à la juste notion que politique, religion et vie en société ne sont que des degrés inférieurs et plébéiens de l'esthétique — l'esthétique de ceux qui ne sont pas capables d'en avoir une ? Ce n'est que lorsqu'une humanité libérée des préjugés de la sincérité et de la cohérence aura habitué ses sensations à vivre indépendantes, qu'on pourra atteindre, dans la vie, un semblant de beauté, d'élégance et de sincérité. » (tiré de Chronique de la vie qui passe, 5 avril 1915, Fernando Pessoa, œuvres en prose en dehors du Livre de l'intranquillité)

Merci, Ritchie, de contribuer ainsi à notre (mon) éducation littéraire. Coelho m'avait permis, à une certaine époque ("L'Alchimiste", mais surtout le "Manuel du Chevalier de la Lumière"), de ne pas perdre de vue l'essentiel. A la lumière de ces quelques réflexions, je suis persuadé que Pessoa m'encouragera à continuer.
Ami(e)s comme fous (et folles), tous chez votre libraire préféré, pour qu'à l'avenir, nous puissions en deviser...

Rosa Puente a dit…

Tout ce que je puis vous dire, c'est que je suis fort émue ce matin en lissant ce que le Tiger nous a sélectionné, ça me parle terriblement...Je pars tout de suite à mon atelier heureuse de douter autant de tout...
Merci et bonne journée!

G.E. a dit…

Je vois qu'il y en a que au lieu de lire ou écouter les infos lisent le blog en se levant!!! Quelle dévotion!!!

Anonyme a dit…

C'est vrai, le Tigre, s'il y a un endroit où on peut changer d'avis à la lumière d'autres opinions étayées, c'est sans doute le blog. Rien qu'à lire ce qui s'est écrit - et mon avis ça va continuer - sur celui-ci, je suis bien heureux d'y encourager un peu de réflexion en passant, comme ça, le matin devant un café fumant, l'aprèm entre deux averses ou le soir, dans le silence d'une maisonnée endormie...
Sommes passés de Saramago à Pessoa avec un court détour vers Coelho, et dans toutes les langues, non ? Nous sommes des Chatterbox au clavier, dirait Gab'.
Un peu de rugby (quand même. Et puis c'est un bel alibi à la vie), de l'art, de la politique (surtout quand elle ressemble à du catch féminin). Et puis c'est aussi vous, blogueurs, qui m'apportez le sujet à venir...
Cela dit, rien que dans celui-là, il y a matière à remue-méninges... Bien aimé, Gab', ton passage Saramago et toi, Tigre, le retour de Fernando. Waouhhh. Je suis comme Rosa du matin, je vais en faire ma journée...

Rosa Puente a dit…

Bombay meurtrie, Irak...
Les chômage technique, la crise et les sans-abri, noël qui approche... C'est vrai que j'entends plus que je n'écoute les nouvelles. Je préféré vous lire et partir "en forme" à l'atelier.

Anonyme a dit…

Ben moi, c'est bien simple, ami(e)s du blog, parfois, j'évite complétement (disons une journée) d'écouter la radio, de regarder la télé et de parcourir un journal. Juste écouter de la musique et lire un bon bouquin. Genre Pessoa, Brautigan, Vizinczey... M'oxygèner. Retrouver un peu de naïveté, de candeur...

G.E. a dit…

C'est super de se perdre dans la musique ou dans un bon livre... Bien sûr ça comble de bonheur ...Mais se rappeler de ce qui se passe dans le monde devrait nous aider à ne pas oublier, dans le tourbillon de tous les jours, la chance que nous avons d'être où nous sommes, d'être qui nous sommes...