jeudi 4 mars 2010

Contribution

Entre nous, comme ça, une lecture de Claude Lévi-Strauss tirée de "Race et histoire", un étonnant petit bouquin de moins de cent pages. En ce moment mon livre de chevet. Histoire de m'endormir moins idiot que je me suis levé.
"Pour de vastes fractions de l'espèce humaine, l'humanité cesse aux frontières de la tribu, du groupe linguistique, parfois même du village (...) on va souvent jusqu'à priver l'étranger du dernier degré de réalité en en faisant un "fantome" ou une "apparition" (...) Les grandes déclarations des droits de l'homme ont cette force et cette faiblesse d'énoncer un idéal trop souvent oublieux du fait que l'homme ne réalise pas sa nature dans une humanité abstraite mais dans des cultures traditionnelles (...) L'homme moderne s'est livré à cent spéculations philosophiques et sociologiques pour établir de vilains compromis (...) [qui consistent à] rendre compte de la diversité des cultures tout en charchant à supprimer ce qu'elle conserve pour lui de scandaleux et de choquant."
Quand j'imagine l'universalité, la parité, la fraternité, ces phrases du "Professeur" me laissent à penser. Vous inspirent-elles autant que moi ?

19 commentaires:

Vinosse a dit…

CLS concrétise mes pensées... quel plaisir cet homme!

Comme lui je me méfie des philosophies! C'est bien de les connaitre, mais c'est mieux de n'y pas adhérer aveuglément: toujours se laisser une portie de sortie vers l'extérieur, vers ce que l'on ne connait pas.

matthieu a dit…

Pas sûr que tout le monde devienne adepte du lâcher-prise.

Ritchie minuscule a dit…

Il ne s'agit nullement de lâcher prise mais plutôt de réunir ce qui épars, de comprendre qu'il n'y a aucune fatalité et aucune domination, que nous sommes sur un continum qui nous échappe et qui impose une vue d'ensemble, une redéfinition de la place que nous occupons. Il est question de nommer le progrès. Clé de ce que nous voulons pour notre bonheur.

Gilles2 humble a dit…

Oui, local et universel à la fois, pas
simple, même si on tente de s'y employer...
Et puis, cher Ritchie, tu devrais savoir que ce n'est pas toi le "minuscule"!

Antoine a dit…

“Réunir ce qui est épart“ : c'est presque la définition étymologique de l'intelligence...

pierrot la tombal a dit…

CLS est un grand sage, les cultures et les croyances ont toujours étaient le lien indispensable à la socialisation des groupes humains dans un espace géographique donné... l'homme moderne essaie maladroitement de rattraper les bévues des grandes religions adeptes effrénées du prosélytisme salvateur...Et de nos jours, le dogme dominant universel est l'ultra libéralisme rédempteur, sorte d'ultra religion engendrée par ses devancières...
Pas sûr que la douce modernité naïve de l'homme suffise à nous sauver... L'homme aura-t-il encore des droits...? Le droit aura-t-il encore des hommes...?

Ritchie qui revient du ciné a dit…

Ce qui est interessant dans cet ouvrage, justement, c'est bien que nos perceptions ne sont qu'à notre échelle, minuscules. Une ou deux générations, tout au plus, alors que l'humanité avance depuis des millénaires et des millénaires, bien avant ce qu'on peut imaginer, que nous interagissons, qu'aucune société ne peut se vanter d'être au dessus des autres, y compris aujourd'hui le libéralisme ou la mondialisation, comme on veux, qui n'est que de passage et qui n'a d'universel que l'illusion de l'être. Que nous avons toujours devant nous quelque chose à définir, à créer, à inventer. L'homme n'arrive sur terre qu'au douzième coup de minuit du 31 décembre, ne l'oublions pas. Cette imagine nous place sur la planète que nous sommes en train de défoncer... et qui nous rappelle qu'elle est la plus forte, il suffit d'aller à Haïti, au Chili et sur la cote Atlantique pour s'en persuader si ce n'est déjà fait.

Ritchie qui revient du ciné a dit…

Ce qui est interessant dans cet ouvrage, justement, c'est bien que nos perceptions ne sont qu'à notre échelle, minuscules. Une ou deux générations, tout au plus, alors que l'humanité avance depuis des millénaires et des millénaires, bien avant ce qu'on peut imaginer, que nous interagissons, qu'aucune société ne peut se vanter d'être au dessus des autres, y compris aujourd'hui le libéralisme ou la mondialisation, comme on veux, qui n'est que de passage et qui n'a d'universel que l'illusion de l'être. Que nous avons toujours devant nous quelque chose à définir, à créer, à inventer. L'homme n'arrive sur terre qu'au douzième coup de minuit du 31 décembre, ne l'oublions pas. Cette imagine nous place sur la planète que nous sommes en train de défoncer... et qui nous rappelle qu'elle est la plus forte, il suffit d'aller à Haïti, au Chili et sur la cote Atlantique pour s'en persuader si ce n'est déjà fait.

rugbymane a dit…

Oui bon...lire aussi entre autres "tristes tropiques"...après on aura beau se goberger y aller de son petit tas d'imprécations philosophiques, littéraires, et avec tous les bons sentiments héroïques de la terre and so on dans so on, en remettre une petite louche, sincère ça au moins j'en suis sur, bref une petite louche humaniste, se sentir une minute par jour partie prenante de la grande fraternité humaine, au fond quand tout soudain il est temps de repasser aux "choses sérieuses", que tout ça c'était bien gentil, une pose d' homme de qualité et patati et patata... bref, là on repart rejoindre son petit troupeau de chiffres d'affaires, on renoue avec les rites secrets de sa tribu, l'entre soi ( ce qu'il convient de nommer réseau ici, ou ailleurs"la famille" ( ça qui vous renvoie illico a la mafia, soit dit en passant...) là...)parce que nous sommes en plein dedans, surtout ici, dans notre admirable pays des droits de...où le sport joue ces jours et à plein son rôle d'opium du peuple ( d'opium people) voir tout ce pataquès d'un ridicule achevé autour de l'équipe de France de foot ( ça vire à l'affaire d'état alors que c'est qu'une pauvre histoire de...sport...enfin quand même, sommes nous donc une république bananière...et le rugby qui en prend le chemin...quelle désolation...) justement on lance de faux débat sur l'identité nationale alors qu'il n'est que de jeter un œil furtif sur le dernier rapport de la Halde...éloquent..alors oui, ok Levi-Strauss c'est immense, youpi tralala, mais pour ma part et sans vouloir être le moins du monde désagréable, entre nous le devenir de l'homme, je m'en balance mais à un point...Comme dirait l'autre "l'homme est beau mais le veau est meilleur"...voilà et juste pour reprendre mon père qui philosophe entre deux vaches..."vous le voulez comme ça...alors vous l'aurez comme ça"...

rugbymane a dit…

"l'homme est bon mais le veau est meilleur" de qui? alors...pour le reste vous pourrez m'objecter que...mais j'assume " l'aigreur est humaine" et pis c tout...

pierrot la tombal a dit…

fait du bien de retrouver le rugbymane ronchon...

Ritchie tropicana a dit…

Ben oui quoi je croyais que vous vous êtiez endormis, les amis... ca fait du bien de vous lire de nouveau à la relance.
Ben oui quoi je suuis indécrottable. Un petit peu de Levi-Strauss avant de m'endormir, je me dis que ça peut pas me faire de mal, non ?
Et attendez que je vous en remette demain une deuxième couche, non mais ?

Gilles2 a dit…

A moi aussi, vous manquiez tous. Mais
je ne vous pensais pas endormis, juste
en vacances... Et, cher Rugbymane, une
fois de plus... "L'homme est beau mais
le veau est meilleur", j'adore...
Quant au rugby, hélas, de plus en plus
football-rugby... Et si nous savons que dorénavant la main prime au foot, il est évident qu'au rugby, c'est devenu le pied...

rugbymane a dit…

oui cher Gilles juste en vacances aller-retour dans mon "lointain intérieur" dirait Michaux, soit mon cher pays de Sault, mi chaud sur la plaine, juste ça de souffle épique mais pas que. et mi froid au pied des pistes où que marmaille "didier cuchèrent"...et tiens même pas l'envie de cligner de l'œil au pestacle nobe et ludique que vous savez, et puis comme pour Galles- France étions nuitamment à dériver sur L'A20 , et là quelque part par en bas ruisselait paisible la vallée de la Vézère, comme ça en voiture saumone...

Ritchie devant l'infirmerie a dit…

Ah, oui, effectivement, je confirme. Le retour de Rugbymane et le forfait de Michalak... Peut-il y avoir deux soleils de rugby ? En tout cas, la coincidence est troublante pour une comme fou avisé

Gilles2 a dit…

Sault??? Tu veux dire le Sault au dessus de St Saturnin, celui qui baigne dans un océan de lavande? Je m'
en suis grisé il y a 1 an et demi...

rugbymane a dit…

Non cher Gilles, un plateau entre Aude et Ariège, bout de Languedoc qui pourtant vibre souvent aux exploits de Fred, j'étais triste hier en apprenant la nouvelle lors d'une pause station service-café ( en lisant l'Equipe hé oui...), oui triste pour ce garçon qu'avec Clément, j'aime de manière quasi inconditionnelle ( depuis cette finale Cadets au Sdf avant les grands ceux de ASM...Toulouse hé oui) et vous aurez beau me dire, rien n'y fera...Il revenait si bien comme à chaque fois et vlan...enfin...Donc ce Pays de Sault n'est qu'un plateau rude, un Montana miniature mais Cher Gilles je ne t'en dirais pas d'avantage, et sur le plateau les vents s'aguisent...

Gilles2 voyageur a dit…

Ah, alors un Sault cathare qui évoque un Montana carhart... Une Missoula/
Michalak connection en pleine station service, et au milieu coule l'essence.
L'essence de la relance à tout crin?

Ritchie en sortir de table a dit…

Gilles, c'est beau comme de l'Antique...