mercredi 5 janvier 2011

Grande pauvreté


Le président de la République française s'exprime en peule quand tout le monde communique par textos. Du coup, il ne fait que refleter un fait de société. Quand un député socialiste ne trouve rien de mieux que de s'en émouvoir, il ne fait que donner la pleine mesure d'un parti en perdition. Mais quand de pauvres gens, membres de la communauté des roms, entrent par effraction dans un local d'Emmaus pour voler des vétements, c'est la France entière qui sombre. Qu'une société enregistre un comble de cette nature - les pauvres dépouillant ceux qui habillent plus pauvres qu'eux - m'attriste au plus haut point. Que sommes-nous devenus, après vingt et un siècle d'existence judéo-chrétienne ? Où sommes-nous placés sur l'echelle des valeurs humaines ? Et surtout où allons-nous à ce train-là ? Enfin, dernière question, pourquoi les pauvres ne volent-ils pas les riches, ceux qui spéculent en bourse, qui licencient pour préserver les bénéfices de leurs sociétés, qui délocalisent et gonflent le chomage ? Ca, au moins, ce serait moral...

7 commentaires:

Seb en Ovalie... a dit…

Ecoeurant...Pauvre de nous!Devant tant d'indigestions pas cathodiques ou écrites,hier soir j 'ai choisi d'y mettre une bonne clap.2h15m de grâce ou le temps suspendu n'est que "Poetry".

Ritchie en vers et contre tout a dit…

Oui, il faut un peu de poésie dans un monde de brutasses... Mais est-ce assez pour changer ce monde ?

Antoine a dit…

Le président parle en peule, mais en peule cachemire, lui...
La poésie ne changera pas le monde, mais si elle permet de changer quelques hommes, elle fait déjà beaucoup.
"La poésie vécue comme poésie, c'est le désir et l'agent de l'instauration démocratique, qui peut seule sauver le monde."
Yves Bonnefoy

Ritchie d'Alexandrin a dit…

Et là dessus je compte sur quelques Fous de la Comme pour distiller des phrases en rime comme autant d'armes fatales

Gilles2 désespéré? a dit…

"... Mais à nous il échoit
De ne pouvoir reposer nulle part
Les hommes de douleur
Chancellent, tombent
Aveuglément, d'une heure
A une autre heure
Comme l'eau de rocher
En rocher rejetée
Par les années dans le gouffre
incertain..."
Oui, je sais, pas gai mais très beau! C'est un instant du Hypérion (in "Le chant du destin") de Hölderlin, à lire et à relire en ces temps plus troubles que troublés

Ritchie d'outre rhin a dit…

je savais que vous alliez êre inspiré. La poésie, on vous dit. Gilles, en Allemand, ça doit être très choli, nein ?

Ritchie pour conclure a dit…

Le moins qu'on puisse dire,c 'est que ça vous a pas inspiré, la pauvreté de ce siècle...