jeudi 7 janvier 2016

Aux vents du crépuscule

Comme Fou accueille la chronique de Seb sur le film vainqueur de notre consultation ciné de l'année passée.
 
"Sept votes pour le 7e art ! Juste. Assez ? Sept mercenaires visant en plein cœur pour choisir le plus bel objet cinématographique de l'année 2015. Trois âmes comme folles faisant la belle dans la peau se sont laissées porter par Crosswind - La croisée des vents. Dans cet antre de férus de littérature et de beaux-arts, cette première place est sienne.
 
Ambitieux, maîtrisé et gigantesque, ce film nous claque ! Son réalisateur, Martti Helde, innove radicalement les codes narratifs et visuels, offrant une œuvre fascinante qui hantera notre mémoire après avoir fait chavirer nos âmes.
 
Dans ce drame qui décrit la déportation en 1941 d'Estoniens, Lettons et Lituaniens dans les goulags sibériens sur ordre de Staline, Helde utilise un procédé narratif sidérant de beauté. Sa mise en scène pudique offre des tableaux d'êtres figés au milieu duquel sa caméra, par de longs plans séquences virtuoses d'une fluidité à couper le souffle, se faufile pour mieux capter chaque geste et chaque effroi peints dans un sublime noir et blanc.
 
Cette évocation, flamboyante, de l'horreur bouleverse. Le cœur pleure en entendant la voix off clamer les lettres déchirantes d'une mère, Erna Tamm, survivante, qui ne cesse d'écrire aux vents son amour pour son homme, Eldur, accompagnée dans cette prison à ciel ouvert de sa petite Heliide. Alors ami(e)s, vibrez devant cette déchirante histoire d'amour au milieu de l'horreur.
 
Bijou éblouissant au milieu de la nuit, œuvre plastique magistrale, travail d'orfèvre époustouflant, devoir de mémoire inestimable, cet indispensable long métrage, avec ses poèmes poignants et sa puissance formelle, rend la mesure de ce que le 7e art peut offrir de plus grand, de plus haut, de plus fort." 

12 commentaires:

Sylvie a dit…

Beau texte Seb, des frissons à te lire . Ca donne envie de lire ton dictionnaire très vite .
Je suis restée sur le titre en rêvassant sur le vent du coup et grâce aussi à quelques échanges sur le blog de Richard "côté ouvert" j'ai trouvé un site agréable avec un joli texte sur les vents de l'Aude ici : http://www.parc-naturel-narbonnaise.fr/archives_du_sensible/sensible/la%20place/ecrites/sansot/pierre_sansot.html
J'aime bien aussi quand la prose est poétique .

richard escot a dit…

Ah, Sylvie, comme tu as raison concernant les textes cinéma de Seb... Pour Sansot et l'Aude, je vais y aller. Après Racing-Glasgow.

Rouge et Noir, le seul, l'unique a dit…

Oh mais qu'il me tarde de me plonger dans ton dictionnaire, cher Seb...et tous mes bons vœux l'ami!!!

ps: Ton dico en plus de celui de Christophe et de Richard, t'as vu, hein, il est là le doublé dont je te parle depuis tant et tant! Ohu! Ohu!

richard escot a dit…

Le doublé, peut-être. 2017 grande année alors... Va-t-on pouvoir attendre jusque là ?

Un fan de Joel Dupuy a dit…

Mais oui, pour ce qui est d'attendre, si tu veux je te filerai quelques astuces...Mais bon, si on est trop nombreux, y va faire chaud dans l'attente...

Seb en Ovalie... a dit…

Mr Guitry ne disait-il pas que le meilleur moment est la montée des escaliers...En attendant mes mots s'allongent sur mon écran Asus, de façon plus denses, mieux organisés et plus désirables (enfin je l'espère..) que dans cette chronique écrite entre deux courants d'airs de salles obscures qui s'ouvrent et se referment à l'envie d'émotions...à la croisée des vents...

Des reliefs de Portolan a dit…

Mais nous n'en doutons pas une seule seconde, cher Seb...que tu sauras réveiller en nous le désir...Le désir de voir...Bises.

Seb en Ovalie... a dit…

Merci ! En tout cas les amis, la matière je la travaille au corps et se "Sierra Torride"...

Janik aimé a dit…

Et tu as raison, Seb, travaille bien la cinématière, ami...

richard escot a dit…

Le rugby en Stendhal a dit :

richard escot a dit…

Tenez au fait, j'ai discuté quelques instants avec Imanol de chez Harinordoquy. Le sentiment que le jeu toulousain correspond à ce que les joueurs aiment, à ce qu'ils veulent en faire et qu'ils prennent autant de plaisir qu'ils en donnent. Ce qui n'était plus le cas lors de ces trois dernières saisons durant lesquelles... bref vous m'avez compris.

Classe Masters a dit…

On vous a compris...15 sur 15, cher Richie...parfois, "il faut que tout change pour que rien ne change", comme vous vous savez...