dimanche 30 mai 2021

Michel Sitjar en ses poèmes

Le rugby est un sport de transmission. Pas seulement du ballon, mais surtout de l'esprit. Reclus, Michel Sitjar, trois fois champion de France dans les années soixante, international à treize reprises, n'aimait plus parler de ce jeu qui l'avait fait prince des terrains et aussi des nuits. Troisième-ligne aile incisif et explosif, tranchant en défense et comme en attaque, il s'était rêvé très jeune pianiste tout en écrivant des poèmes. 

Joueur hors normes, ses inspirations débordèrent au-delà des lignes de touche pour embrasser la poésie, sa métrique et ses rimes avant qu'il ne se donne la mort, arrivé au bout de son histoire, le corps bloqué, l'esprit vidé. Son oeuvre - cinq recueils traversés par un souffle hugolien et des subtilités parnassiennes - lui survit à travers cette anthologie que j'ai aujourd'hui le bonheur d'imprimer et de présenter. 

Ainsi, sa mémoire ne s'éteindra pas avec cet qui fut il y a deux ans une choix brutal : celui de disparaître. Page après page, son esprit buissonnier ardent s'installe à demeure dans les deux cents vingt-quatre poèmes présentés, une oeuvre, et vous percevrez, en la lisant, ce qu'elle recèle d'original et d'inattendu, de puissant et d'intime. 

J'ai rapidement trouvé au soutien de ce projet éditorial plus d'une centaine d'anciens internationaux, dont la liste va de André Herrero à Dimitri Szarzewski, des journalistes aussi, des amis, généreux contributeurs sans lesquels rien n'aurait été possible. Et cette chaîne de solidarité n'est pas refermée : elle s'ouvre sur d'autres lecteurs qui découvriront ici la possibilité d'un voyage en poésie. 

Dans une chronique délicate comme il en a le secret, publiée dans Midi-Olympique du lundi 31 mai, mon ami et confrère Olivier Margot évoque cet "homme (qui) venait d'une autre planète et y retournait aussitôt. Michel fut plus qu'un joueur, il fut un sentiment (...) Préfacée par Philippe Sella, cette anthologie poétique est une merveille." Touché.

2 commentaires:

richard escot a dit…

Celles et ceux qui souhaitent se procurer un des cinq cents exemplaires numérotés de cette anthologie (au prix de 20 euros, envoi compris) peuvent me contacter à l'adresse suivante : rescot@lequipe.fr

richard escot a dit…

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