lundi 22 septembre 2008

Turner, simplement

Visite de la Tate Gallery. Au fond du réseau de salles dédiées à William Turner, une pièce tapissée de toiles blanches, ou presque. Juste recouvertes d'une huile diaphane, évanescente, parfois lumineuse, parfois opaque.
Un fond de toile en attendant mieux ou l'expression du dépouillement ultime ? La question est posée, aucune réponse n'est satisfaisante. Je reste muet devant le gouffre. Puis-je répondre ? Je préfère me laisser emporter dans ce brouillard captif.
Le but atteint serait alors le fond d'un art. Le dernier tour de main après lequel plus rien ne se peut. Une vie est-elle assez longue pour que nous ayons le temps de le trouver...

13 commentaires:

pierrot la tombal a dit…

Rien à voir avec Turner...
Mais tu peux découvrir un aperçu de "Ruck'n'Roll" ici: http://www.rucknroll.com/
Et notre premier ouvrage "A coeur ovale" ici: http://www.acoeurovale.com/
C'est marrant, posé juste à côté de mon ordi, j'ai tes oblongues...

PS: Je n'avais pas ton adresse...alors j'ai préféré te répondre chez toi. Tu peux bien entendu supprimer ce commentaire. Je ne voudrais pas passer pour un vulgaire marchand de réclame...Dans tous les cas ton avis m'intéresse.

richard escot a dit…

Disons, pour assurer la liaison, que Turner - Paul de son prénom - fut en son temps pas si lointain un excellent demi d'ouverture gallois. Comme quoi, on a toujours un Turner chez soi.
Pour "Ruck'n roll" et "A coeur ovale", il n'y a aucune raison de ne pazs cliquer. Pour voir. Et revenir. Pour échanger. Quant à Turner, l'autre, un vrai peintre, celle-là, balle en mains, aller au bout du dépouillement pour trouver la voie finale, extatique, doit être le sommet d'une vie d'artiste. Enviable. Alors élaguons, élaguons, il ne restera bien quelque chose...

benoit jeantet a dit…

Me reviennent à l'esprit, les propos devins et spiritueux de quelque Michèle ma belle, plus beatles juice que morganatique, laquelle devant votre brouillard captif se serait aussitôt exclamé " qué des Brumes?" parfois sottise gérard mansotte "minimal on est mal"...plus sérieusement le minimalisme, c'est de l'art pour l'art un peu moins cochon...

benoit jeantet a dit…

Puisque par ici on aime pousser bouchon tuturel jusqu'au traffic citationiste de qui donc est-ce ce qui va suivre "ah me répandre par terre comme une bouse et ne plus bouger. Une grosse bouse couverte de poussière et de mouches, on viendrait m'enlever à la pelle." Un auteur forcément en tête de toute short list...tant soit peu minimaliste

richard escot a dit…

Attention, Benoit se répand... Pour ma part, je suis assez peu eschatologique; par goût, dirons-nous. Et donc nullement question de donner ma langue au tchat... Sorry.

richard escot a dit…

Souris!

benoit jeantet a dit…

l'auteur, du très haut justement, vous pouvez m'en croire, non plus ne goûtait point l'eschatologie...juste il grandissait l'humain a minima...sinon oui je me repends de m'être ici un peu trop répandu...

benoit jeantet a dit…

Par conformité avec l'auteur de vinez donc qui, je ferais moins large-large voulais-je dire...

richard escot a dit…

Bon, d'accord, j'ai Louis dire qu'il s'agirait d'un gars qui ne perdrait pas le Nord, quitte à aller jusqu'au bout de la nuit. Mais je reste persuadé, dur comme fer, qu'en dînant en pleine forêt avec l'une de ses amies, Cécile pour ne pas la nommer, ou quelque prénom approchant, il n'aura pas trouvé les troncs à son goût...
Bien entendu, en tête de liste, s'il faut faire du teasing... Ou plutôt du buzz comme l'on dit dans le support.
Mais quel rapport, me direz-vous, avec le fond de toile de Turner ? Om alors, j'aurai manqué un épisode...

benoit jeantet a dit…

aucun je l'avoue, mais on citait un certain Samuel, à notre sens plus fin que Louis...Paul Turner excellent demi, et Stuart à la pile électrique...mais pour notre grand peintre et son fond de toile, étonnant de constater l'évolution de l'artiste...du réalisme vers des prémices presque impressionnistes...abstraction lyrique pour d'autres quand soudain le support s'absente...ou juste épure minimale décidément...

richard escot a dit…

Il me semblait pourtant avoir lu quelques saillies du genre lors d'entretiens effectués chez l'enfermé de Meudon, et pas de canalisations...
Mais si tu confirmes que l'Irlandais a la primeur, alors je m'incline...
Pour Turner fin de cycle, effectivement, le dénuement le plus intense m'avait troublé. Et j'ai immédiatement pensé à cette phrase: "Le plus important, ce n'est pas ce que l'on va mettre, mais ce que l'on doit enlever", une sorte de précepte de l'art japonais récupéré sur une pochette de disque - Stan Getz on bossa-nova - il y a quelques années et qui, malheureusement, ne me suit pas assez dans mes propres démarches artistiques...
Nul n'est parfait...
Au sujet de Turner, G.E. possède un interessant point de vue qu'elle ne veut pas - pas encore - nous faire partager. Attendons qu'elle se manifeste...

benoit jeantet a dit…

oui je confirme... un bout de dialogue extirpé de la pièce radiophonique " Tous ceux qui tombent"...en attendant G.E...

G.E. a dit…

Après toute cette digression, quoi ajouter d'intéressant?
Tout simplement, je me souviens m'être arrêtée devant une de toiles blanches!? puis d'avoir demandé à Jade (qui à l'époque devait avoir 9 ans) ce qu'elle voyait. La toute petite tache pastel était soit disant une vache dans la prairie, puis nous sommes arrivées à la conclusion que c'était la campagne anglaise, plus exactement, la vision de Turner de sa campagne. L'aboutissement d'une vie d'artiste?