mercredi 5 novembre 2008

Barack en tête la nuit

Eyes wide open devant ma télé. Deux heures du mat'. Obama 103 - McCain 34. Il ne lui manque que cent soixante sept grands électeurs pour devenir champion des Etats-Unis. Ma question est la suivante : a-t-il les yeux bleu ou noisette ? Interrogez-vous. Parce que lorsque nous n'attacherons pas plus d'importance à la couleur des yeux qu'à la couleur de la peau d'un possible président de la plus grande nation du monde, nous, l'humanité, aurons fait un grand pas en avant.

16 commentaires:

Seb en Ovalie... a dit…

L'émotion rend tous les regards universellement flou,car depuis huit ans on en a vu de toutes les couleurs et de toutes les douleurs...Voir cette nuit Jesse Jackson pleurer et l'espoir se lever,le coeur vibre de nouveau.L'Amérique change de peau,et c'est déjà tout un symbole...We have a dream.

Anonyme a dit…

Il a tout cassé, le Barack.
Reste maintenant à prendre à bras le corps les problèmes du monde.
Souhaitons lui bonne chance.

Anonyme a dit…

Et voilà, on se lève avec le sourire. Le soleil se lève à l'ouest. Relire Yourcenar : "L'oeuvre au noir". Je déconne. Pas tant que ça finalement. car y'a du boulot. Reconstruire un pays détruit par la Bush family.
Joli texte, Séb... C'est vrai que j'ai fait moi aussi de beaux rêves, la nuit dernière. Le jour où quelqu'un vous dira qu'il n'y a pas de "rêve américain"... Mais qui osera maintenant le dire ?

Anonyme a dit…

oui une belle soirée...Lui reste à ne pas trahir l'idéal qu'il a su personnifier...A ne surtout pas rejouer au Kennedy...jolies promesses sur fond de compromissions...pour ce qui est du rêve américain...plus que jamais il existe...A l'ouest. Toujours plus à l'ouest....Comme à Aqaba où Laurence nous enjoignait d'aller...

Anonyme a dit…

C'est vrai que ce matin en écoutant le nouveau président US parler j'avais les frissons au coin de la peau et une larme à fleur d'oeil...Je dois dire que le discours de Mac Cain a été aussi vraiment fort...C'est quand même un pays extraordinaire...
Ceci dit, maintenant il faut faire le job...

Anonyme a dit…

Sans la couleur nauséabonde des subprimes, Barack aurait-il été élu?
That is the question...

Anonyme a dit…

comme quoi rien de tel qu'un bon crack pour que la démocratie se déroule sans accroc...j'ai honte comme je recycle cette formule sérielle...comment faire pour me sortir de ce mauvais pas...ah oui dire avec ..Edgar Morin qu'après tout le sens est partout...échappé belle quand même...

Anonyme a dit…

Le mouvement qui a porté Obama au pouvoir me parait plus profond qu'une simple réaction à la crise actuelle.
Le score aurait peut-être été plus serré, et encore.
De toute façon, cette crise est aussi le fruit d'une certaine politique à l'égard de laquelle Obama incarne une forme d'alternative.
America is back.
A moins qu'America is Barak ?

Anonyme a dit…

Cette élection, nous ne sommes peut-être pas tous d'accord là dessus, est un signal davantage qu'un signe. Ce signal nous dit qu'il est temps de se rendre compte qu'on peut changer le monde, en commençant par les a priori. Qu'en moins d'un demi-siècle, tout peut changer. Tout.
Dans ce petit coin-ci de la planète, il suffit de voir que l'Europe se construit autour d'un duo franco-allemand, et que là-bas qu'un avocat issu d'une minorité dans un pays d'apartheid (c'était en 70 que les Noirs ne pouvaient pas s'assoir à côté des Blancs dans certains états d'Amérique) peut occuper le poste le plus élevé de la plus grande nation...
C'est un message pour nos enfants, un signal de conquête. Tout est à conquérir. L'avenir en premier lieu. Le leur. Pärce que le notre, franchement, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais c'est assez mal engagé. Nous ne faisons que survivre intellectuellement - et encore le mot est sans doute un peu fort). 17 000 milliards d'euros pour éviter que ne sombrent les banques qui continuent de nous ponctionner en agios dès qu'un petit découvert se montre et même pas une personne pour dire : prenons deux pour cent de cette somme pour faire en sorte que personne ne meure de faim sur cette terre. Même pas une personne pour gueuler, se révolter. Du coup, Barak à la Maison Blanche, c'est l'équivalent d'une révolution. "Yes we can". Mais pour ça, faut avoir faim. Conclusion provisoire : ceux qui changent le monde doivent avoir l'estomac vide.

Anonyme a dit…

Je ne crois pas plus en Obama qu'en Mac Cain et c'est tout sauf de la provocation. Bien sur je suis heureux et même plus encore qu'un homme comme lui, avec son parcours et le symbole qu'il porte haut, qu'il porte plutôt beau d'ailleurs, ait accédé à la fonction suprême...mais quels changements profonds pourra-t-il apporter? Tout du moins initier...L'Amérique, quoi qu'on en pense dan nos parages moisis, reste la terre de tous les possibles et en même temps celles de toutes les injustices sociales...On le mesure un peu partout dans nos sociétés démocratiques, le monde est publicitaire de fait les hommes politiques nous son refourgués comme de vulgaires paquets de lessives...A tel point qu'on ne soucie plus trop du détail des idées. Les programmes peuvent même être relookés à la dernière minute par l'appareil de campagne, comme un rédac-concepteur lisserait le synopsis d'un pub ou d 'un scénar. je n'ai d'ailleurs rien contre ça. mais dans ce monde où l'info ( triste sort fait à la vraie presse d'info promise au boucher, à l'oubli dans quelque temps on parie...je suis Don Quijote se battant contre Michel Moulins et alors...) fuse à toute allure et personne, personne à part deux trois philosophes et une poignée d'auteurs et d'artistes pour s'y tard soupeser, penser en prenant le temps de l'analyse. Ou alors vous en prenez pour une semaine. La nuit américaine. Le quart d'heure du truc alors qu'un Ellroy, une série comme the Shield et même un sitcom vous en apprend plus. Mais non, reprenez donc un peu la nuit et la semaine du truc et hop on va passer à autre chose. Aors voyons coco...un petit soap à la crise histoire de vous faire avaler la retraite à 90 ans ( désolé l'aigreur est humaine en ce matin de brume...se refaire un café et remiser le Guy Debord sur l'étagère... Alors certes vive et grande joie pour la victoire d'Obama porteuses de tant de symboles et d'espoirs mais bon, au risque de me répéter si c'est pour se renier comme Kennedy...

Anonyme a dit…

Oui pour en finir avec ça ( sorry pour le com si fautif de tantôt)ne surtout pas oublier que dans le monde politique américain mais pas que puisque on le voit avec notre vaudou national, il y a une réelle privatisation du champs politique. Coûte cher le genre de campagne à la quelle on vient d'assister, même si on peut me ressortir par-ci par-là, quelques gestes symboles d'artistes ( le hope Obama superbe d'ailleurs œuvre d'un graphiste peintre de LA aidez-moi)conséquemment les candidats ont quand même de sacrés compte à rendre à leurs puissants soutiens. et puis Obama peut-il, et déjà veut-il faire en sorte que les States change ( la seule solu pour que...) leur foutu way of life pour la défense du quel (exploitation rapido des ressources pétrolières) ils n'ont pas fini de s'embourber en Irak. De là à établir un nouveau parallèle Obama-Kennedy...

Anonyme a dit…

Je me permets de la ramener après plusieurs semaines de lecture car il se trouve que j'ai quelques connaissances sur la question (contrairement aux précédents sujets). Une réflexion de Richard m'a notamment interpelé sur le fait qu'on doit se rendre compte qu'on peut changer le monde.
Nous en sommes à la deuxième matinée "après B.O." (un vrai messie ce gars là !) et les choses se précisent... un peu. L'énergumène est pragmatique, il vient de s'entourer d'une équipe de Clintoniens pur jus. Le problème avec le système politique américain, c'est qu'on passe son temps à tenter de conquérir le pouvoir et, une fois conquis, on passe son temps à essayer de le conserver (ce qui est vrai, je vous l'accorde, pour beaucoup de systèmes politiques de nos démocraties occidentales). Néanmoins, ne présageons pas des quatre prochaines années car, depuis le temps qu'on l'attendait, ce signe, essayons plutôt de surfer un peu sur cette vague d'espoir que les Ricains nous envoient d'une côte atlantique à l'autre.
Car susciter l'espoir, éveiller les consciences, informer (correctement, surtout à la télé et sur le web, seuls médias capables aujourd'hui de toucher la "plèbe" au sens antique du terme, car c'est bien elle qu'il faut aujourd'hui convaincre, informer...), éduquer (nos enfants, d'abord) et transmettre le savoir, voilà ce que je retiens du discours d'Obama (et de vos différentes réactions). C'est aujourd'hui qu'on peut le faire, chacun à son niveau, avec ses moyens, son bagage, son vécu, sa culture. Lorsque "Barack" le béni a évoqué l'exemple d'Ann Nixon Cooper, la centenaire d'Atlanta qui a vécu un condensé de l'histoire des USA en un siècle, il ne l'a pas fait pour se féliciter des réussites passées qui aboutissent au succès présent, mais plutôt pour se projeter vers l'avenir, plus précisément celui de ses filles (et de nos enfants par conséquent). Il a posé une question toute simple, en espérant qu'elles soient centenaires à leur tour : qu'auront-elles vécues au long du siècle qui s'annonce devant nous ? C'est nous, dès aujourd'hui, qui allons écrire cette tranche d'histoire. Autant qu'elle aboutisse à une évolution positive plutôt qu'à une régression telle que celle vécue par les américains ces huit dernières années.
Alors, amis de l'Ovale et du "pré vert", on s'enlève les doigts du fût et on s'y met ! Tous ensemble, tous ensemble...
PS pour Richard : je dois avoir les crocs !
PS pour Benoit : le rapprochement J.F.Kennedy-Obama n'a aucune justification historique, contrairement à celui qui compare Robert Kennedy à Obama. Mais bon, ce n'est tout de même pas de leur faute s'ils ont pris une balle dans la tête et qu'ils n'ont pas eu le temps d'appliquer "éventuellement" leur programme. Il faut souhaiter que Barack ne subisse pas le même sort, comme tous ceux qui ont, un jour, voulu changer le monde...

Anonyme a dit…

(Dylan,last night at Northrop Auditorium)

"I was born in 1941," he said, a wavering sentimentality in his scratchy voice. "That was the year they bombed Pearl Harbor. I've been living in darkness ever since. It looks like things are going to change now."

Anonyme a dit…

Du plaisir à vous lire, tous. Avançons, continuons, creusons. Belle échange. Ravi de compter de tels intervenants dans ce forum. Vous mettez des étincelles dans nos braises...
Benoit m'a fait partager ce midi l'édito de Joffrin dans Libération. A lire d'urgence pour en reparler.

Rosa Puente a dit…

Vous savez? je n'ai pas la télé depuis 18 ans, mais si le contenu des programmes pouvait être aussi enrichissant que cet blog, je changerait peut-être d'avis!
Je suis assez d'accord avec Le "tiger" sur la com et l'éducation, chacun avec ses moyens et evitons le bourrage de crâne...
Merci à comme fou pour permettre ces échanges.

Anonyme a dit…

Rosa, chère Rosa, je devais t'appeler... Honte à moi ! Mais les affres du reportage ont fait que j'ai oublié... Je reviens de Biarritz et je repars immédiatement ce vendredi pour Brive, participer au salon du livre... A mon retour, lundi, au téléphone. Sans faute. D'ici là, faisons de beaux rêves de démocratie, et savourons... Même si ce ne sont que des rêves.