vendredi 7 novembre 2008

Une chute sur Parme

Veilleuse sur page grise, babil passagers et ronflement aéronautique. Reins cassés, cul carré, épaules tombées et les coudes gênants. Je suis transporté comme une vilaine phrase de point en point. 20 h 50 jeudi entre Paris-Orly et Biarritz-Parme. 10 000 m d'altitude croisière. Sur le siège qui me sépare de l'inconnu sur ma droite, je dépose une enveloppe siglée L'Equipe remplie de feuillets à lire. Trois minutes de discussion plus tard - "Vous travaillez à L'Equipe ? Comment vous appelez-vous ?" - le 5F me précise qu'il connait une des infirmières qui assistaient la chirurgien chargé de l'opération qui devait me rendre la vie, il y a de cela vingt-deux ans... Deux secondes trop tard, il se rend compte qu'il a franchi la barrière d'intimité qui sépare normalement deux inconnus. Que dire qu'il ne sache déjà ? Notre conversation s'arrête là, lui gêné, moi inquiet, et je cherche une chute à mesure que l'avion descend sur Parme.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Chercher une chute dans un avion qui descend...
Content quand même que tu sois encore là!