jeudi 11 juin 2009

Le roi lézard


Pour faire écho au post d'Antoine sur Carpe Diem et Baudelaire, les Fleurs du mal et la Vie Antérieure, sachez que j'ai toujours aimé The Doors. Depuis aussi longtemps que je me souvienne. Sans raison et pour toutes les raisons. Le son, les rythmes. Perceptions. Et, plus tard, les paroles. Jusqu'à ce que je lise un ouvrage qui relie Rimbaud et Morisson, je ne savais pas que Jim et Arthur étaient aussi proches. Que les poèmes de l'un avaient inspiré les chansons de l'autre. Mieux : sa vie. Ce livre, un cadeau de Gaby. Quelle chance d'avoir rencontré un tel être.

25 commentaires:

G.E. a dit…

La pauvre ignorante que je suis ne connais pas beaucoup Rimbaud (seule deux ou trois poèmes des fleurs du mal. Mais The Doors me parle quand même, c'est pour moi une musique envoutante, n'importe où et à n'importe quel moment.

G.E. a dit…

Désolée, je viens de mélanger Baudelaire et Rimbaud!!! Honte à moi!!!

G.E. a dit…

Celui que j'aime de Fleurs du Mal c'est La beauté:
Je suis belle, ô mortels! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Éternel et muet ainsi que la matière.

Seb en Ovalie... a dit…

Adulte naissant,Morrison torse nu en poster glacé,avec son visage d'ange,trônait au-dessus de mon lit tel un chaman qui guidait mes ivresses adolescentesques.Ma piaule plongée dans le noir juste éclairée de bougies et parfumée d'encens,je me délectais des nuits entières,"the doors" de mon âme grandes ouvertes,à écouter la voix si envoûtante de Jim se mêlant au son de l'orgue Vox de Manzarec.Tant de morceaux uniques qui lézardaient tout ce que j'avais entendu en dehors.Je voue à ce roi poète un culte inimitable,mes veines en sont emplies,émotions a chaque audition de la pluie de "Riders on the storm" au tir de "Unknow soldier",en passant à fond par la "Roadhouse blues" pour traîner au whisky bar pour une "Alabama song".Avec les doors "When the music over" tu embarques pour un monde musical hors norme dont tu ne connais jamais véritablement "The end",tant ces routes là sont infinies de L.A à Berlin,et parcourent sans bluff la planète,sans jamais se heurter dans "The wall".

Rosa Puente a dit…

Et ça te va bien Gaby!
C'est avec le texte du vampire, de Baudelaire, qu'on a dessiné un arbre dans la porte de la chambre de Hugo!

Ritchie on the beat a dit…

La rencontre entre Jim Morrison et Arthur Rimbaud s'effectue à travers un ouvrage de Wallace Fowlie, professeur de littérature française à l'université de Duke, et traducteur des oeuvres du poète.
"Votre livre m'accompagne dans tous mes voyages," lui écrit Jim.
Arthur R., lui, lance à vingt ans : "Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens."
A lire de toute urgence.

Juancarlos a dit…

Aucun rapport mais COCORICO !!!

Antoine a dit…

Aucun rapport avec la poésie, pas sûr, car hier, nos bleus nous ont offert de bien jolies fleurs du maul...

Ritchie stupéfait a dit…

Ah, cet Antoine ! Baudelaire de rien, il trouve toujours le lien, la juste passe, le geste idoine. Le succès à Dunedin, c'est plus une ode hissée qu'un quatrain, mais ça reste une rime riche.

Nice rugby a dit…

Je vais certainement vous paraître rabat-joie, mais associer Rimbaud et Morrison me semble douteux. Certes, l'icône du rock partage avec l'Arthur ce côté tête-à-claques, caractère insupportable; mais côté poëte! L'adolescent de Charleston baguenaude à des millions d'années lumières de la prose pubertaire d'un Morrison. La prose du troubadour des Doors n'arrive pas à décoller de cet âge ô combien ingrat pendant que celle du marchand d'Aden transcende les générations. Tant de maturité chez un jeune homme qui cessa toute écriture - exceptée celle des livres de comptes - demeure un mystère de précocité. J'aimais Morrison ado, je ne le supporte plus! Ainsi que ce culte démesuré qu'on lui voue. J'espère ne pas vous froisser mais à la "femme de L.A" je préfère et de loin celle assise sur les genoux du père Rimbaud. R.R

PS: Salut Richard, j'espère ne pas avoir douché votre enthousiasme, àprès tout comme le disait le regretté Desproges: "Les avis divergent et dix verges, c'est énorme."

Nice rugby a dit…

Finalement, ce que l'on aime avant toute chose chez Morrison, c'est notre adolescence. R.R

Ritchie aux portes a dit…

Rodolphe, à la Comme Fou, personne n'est jamais froissé. C'est justement l'esprit de ce blog que de nous enrichir des différences (c'est pompeux mais c'est la vérité). L'idée de ce message-là n'était pas de comparer Arthur et Jim. Juste de signaler que Morrisson ado et étudiant adorait Rimbaud et que plusieurs de ses textes de chansons sont inspirés des poèmes du "passant considérable". L'auteur du livre que je signale, Wallace Fowlie, est un professeur d'université qui se trouvait être le meilleur traducteur de Rimbaud aux USA. Quand il eut fini de traduire l'intégrale d'Arthur (avec comme couverture le fameux dessin de Picasso représentant le poète) il reçut, en 1968, une lettre d'un certain Jim Morrison qui le remerciait et l'informait que son ouvrage le suivait partout. Fowlie ne connaissait pas Morrison et ce n'est que plusieurs années après la mort du chanteur des Doors qu'il fit le rapprochement et décida d'initier ses étudiants à la poésie française à travers les chansons des Doors.
Ce livre est un petit bijou.
Mais jamais ne compare l'un à l'autre. Il souligne plutôt l'inspiration, la filiation. C'est pourquoi je ne peux être douché, mon enthousiasme restant intact.
Et Dusautoir fera un excellent capitaine.

Nice rugby a dit…

Richard, et si l'on associait plutôt Jules à Jim. R.R

Nice rugby a dit…

Quid de Michalak? Partira, partira pas? Voilà, il me semble un lien de filiation évident Rimbaud-Michalak, hommes, tous deux, aux semelles de vent. R.R

Nice rugby a dit…

J'avais bien compris, mais je n'ai pu empêcher cette réaction épidermique qui me vient à l'improviste chaque fois qu'on loue le "génial" Morrison et sa poésie. C'est plus fort que moi, comme fou, j'enrage, je fulmine... Le coup du père Lachaise avec ce parcours niaisement tracé jusqu'à l'idole, alors que le cimetière regorge de véritables génies, l'Apollinaire pour n'en citer qu'un! j'échange le seul "Nuit rhénane" contre toute la diatribe pseudo écriture semi-automatique d'un J.M, discographie comprise. R.R

Nice rugby a dit…

Me suis emballé, il fallait comprendre le contraire pour la dernière phrase du commentaire ci-dessus. Quand je vous disais que ça me mettais hors de moi! R.R

Antoine a dit…

A la seule évocation de JM, certains light their fire...

G.E. a dit…

KIKIRIKI!

Ritchie avec les clefs a dit…

Entrer par Morrison pour aller vers Rimbaud, telle était la voie suivie par cet universitaire, Fowlie, et c'est un peu comme écouter Santana pour découvrir Brahms (il avait pompé, le gratteux, sur un magnifique thème de symphonie). Effectivement, quand on sait à quel point le génie de Charleville a inspiré le dionysos de Los Angeles, un éclairage vient souligner le sens de certaines chansons et donne un éclat nouveau aux oeuvres des Doors.
Petite anecdote savoureuse trouvée dans ce livre qu'il faut lire, je le repète : le vrai nom du groupe était "The Doors : open - close". Rendez-vous de l'autre côté.

Nice rugby a dit…

Pour "L.A woman" Morrison enregistra la piste chant dans des toilettes. Personne ne sait à ce jour si la porte était close ou non. Les wc fermés de l'intérieur? R.R

Rosa Puente a dit…

KIKIRIKIIIIII!!!!!

Seb en Ovalie... a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Seb en Ovalie... a dit…

J'observe juste par biographies interposées que ces deux êtres à part,étaient habités de même trips,et tous les deux des adorateurs suprêmes et réguliers de "Nuit d'ivresse printanière".

Ritchie nostalgique a dit…

Un jour de 1997, j'ai accompagné James Small sur la tombe de Jim Morrison. Nous avions acheté quelques roses rouges. Je ne me souviens pas avoir fait quelque chose de ce genre (Morrison ou pas, d'ailleurs)avec un international de rugby. Ou alors aller à la pêche au thon avec André Herrero. Pêcher la saumon avec Janeczek dans un torrent des Pyrénées.

rugbymane a dit…

Au Morisson hotel, rien que là non pas que j'y louerai une chambre à l'année, mais au moins y descendre par intermittence régulière, et pourquoi donc? Et bien ma foi parce que l'adolescence. Justement et juste ça. Parce que le rock, entendre par là le vaste champs des musiques populaires et électrifiées, qu'est-ce sinon la bande son traversière de cet age universel et partant si incertain d'où le côté hésitant sans doute de ces textes, ce qui les rend encore plus poignants, parce qu'on y triche pas, et justement qu'on s'y dénude souvent avec crudité et insolence, de là cette constance en dépit du temps qui passe: car peu importe qu'on soit ou pas de cette époque, les albums des Doors ( à l'instar de ceux de Dylan, Bowie, Cohen, les Stones, les Beatles, Les Clash, Joy division, et tant d'autres, oui tant et tant...) ça se réécoute, sans cesse redécouverts en boucle, comme elles brassent ces musiques, d'où qu'elles viennent, une somme universelle de questions qu'on se pose encore, s'est posé et que d'autres se poseront encore; évoquent toutes l'ambivalence, et les révoltes qui vous saisissent à cet age du charnier de l'enfance,ce paradis perdu après quoi rien de bon ( sur ce point relire Salinger, puisque être adolescent revient à se chercher, poissés d'angoisse, toujours entre deux corps, entre deux ages, et là je rebondis après Georges Bataille entre autres, à lire sous certaine plume ce reproche, un peu court, un brin hors sujet à ce qu'il me semble, "d'adolescence attardée" fait à l'encontre de Morrisson, lequel n'aurait donc, à en croire certains, que très peu à voir avec Rimbaud, je rebondis puisque cela revient à établir une hiérarchie un peu étrange, ceci relevant d'ailleurs d'un curieux arbitraire ( en quoi la chanson serait-elle inférieure à la poésie, un film à un roman, j'ai beau retourné le problème là...) , bref, une hiérarchie entre deux domaines artistiques aux codes si différents, la Poésie et la musique Populaire donc, outre que ce lien unissant les deux artistes est tout ce qu'il y a de tangible et au nombre des influences subies ou reconnues par Morrisson on n'omettra, surtout pas, l'oeuvre du poète William Blake, et alors ce côté "pubertaire", là encore je peine à comprendre, sinon que tout ça obéit d'avantage à ce code majeur, essentiel même, de la Pop music, code édicté en son temps par Lennon lequel s'adressait ainsi donc à Bowie " dis ce qui t'importe pourvu que ça swingue", voilà, une filiation évidente entre deux artistes qui ne se peuvent vraiment comparer, l'un et l'autre explorant des champs bien différents, sinon que par le biais des correspondances. Par affinité élective, bien réelle n'en déplaise à certain, de l'un pour l'autre. Et surtout pas de hiérarchisation entre les arts ou les types d'écriture. A ce titre aujourd'hui où longtemps que la poésie a quitté la beauté, et s'est départie de tout penchant formaliste, bon nombre d'auteurs et poètes s'inspirent, en tout cas se revendiquent haut et fort de cet héritage là: ainsi écrivent-ils pour avoir été bercé par tel ou tel titre.