mercredi 22 septembre 2010

DES JEUX ET DES HOMMES


Qui n'a pas encore été voir "Des dieux et des hommes"? Alors c'est à faire de toute urgence. Deux heures de bonheur. Pur. Sûr. Sujet délicat superbement mené. Images, dialogues, regards, silence. Tout compte. J'avais presque envie d'entrer dans les ordres après un coup comme ça. Je voyais bien la "Comme Fou" partir en méditation dans une tibériade pendant une petite semaine, travailler la terre et les textes, chanter, boire et... lire L'Equipe. Oui, la lecture de L'Equipe apporte joie. Surtout la rubrique rugby pour ce que j'en ai vu dans ce film. Je ne m'y attendais vraiment et ça fait toujours plaisir. Du coup, je suis à la recherche du texte original. Vous qui l'avez vu, ce film, ou qui allez le voir (ou le revoir), aidez-moi... De quel compte-rendu de match s'agit-il ? Quizz...

26 commentaires:

Le bon, la brute et cds a dit…

Il ne s'agissait pas d'un match, mais d'un western, Ritchie! (si l'on en croit les propos du réalisateur bien sûr, tout en finesse, esprit, retenue, l'artistique grâce rosselinienne kwâââ! =)
Un morceau d'anthologie cultuelle et culturelle, là… >>>
http://www.lemonde.fr/cinema/article/2010/09/07/xavier-beauvois-pour-moi-c-est-un-western-couscous_1407838_3476.html

Rirchie selon Saint Ritchie a dit…

Non, non, je ne parle pas du match mais de la lecture de L'Equipe durant le film. Un petit morceau de bonheur, visiblement, pour Michel Lonsdale. Quant aux critiques, du monde ou d'ailleurs, franchement, je m'en tape le coquillard. Du moment que j'ai aimé, je ne demande pas à la terre entière de partager mon point de vue. C'est un film qui m'a parlé. Et ça suffit à mon bonheur...

Frederic a dit…

je n'ai (encore) vu le film donc je me tais sagement, mais il me vient une petite idée pour archéo-cinéphiles : faire un montage/collage de toutes les scènes de cinéma où apparaît l'Equipe...

En post-scriptum, avez vous vu passer au mois de juin dernier cet excellent billet ? http://bit.ly/9JLuk1
un maniaque du détail s'est aperçu que le même journal revenait souvent comme accessoire de films ou de séries pourtant très différents... à voir!

Gilles2Bure a dit…

C'est marrant, j'ai rendu aujourd'hui
ma chronique archi, intitulée "Des lieux et des hommes" (la scène se passe à Cluny!). Pas vu le film, mais très envie. Et ne pas me charrier sur mon nom, il ne s'agit pas de la bure latine (l'étoffe), mais du vieux nordique qui signifie la "maison forte" (cf burg)...
A quand les retrouvailles du vieux (moi) et des hommes (vous) pour un serein et céleste crazy ruck?

rugbymane a dit…

Oui vrai ça: à quand? Et comment? Avec qui? Et pour quoi faire? Perso pas bien envie d'aller voir ce film, Lonsdale ce rôle de curaillon, un coup duraille, un coup mollasson du crucifix, (le Wilander du truc un peu quand même...)bien l'impression qu'il le joue et le rejoue depuis trente ans...Au sujet de Beauvois (Beauvoir au moins ne se regardait pas écrire ou écrivant...), pff à mesure qu'il grossit il se gonfle d'importance..."Nord" au moins c'était simple, cru et violent après...pas tout vu donc...mais bof et re, tous ces films surcadrés... Est-ce le cas ici Christian? Voilà, vu d'ici, l'a priori que j'ai et qui me retient de. Bah j'irai te lire de toute façon histoire de...

matthieu au buzzer a dit…

Oui, oui et re-oui. Désolé, suis long à la comprenette. Ai de suite senti le coup béni durant la projection. France-Irlande, il me semble 17 février 1996, si on veut coller au plus près de l'enlèvement(1 mois). Mais la lecture ne semble pas indiquer une domination qui reflète le 45-10 en notre faveur.

matthieu a dit…

Ne suis plus sûr de grand chose. Mais ce moment de lecture dans le film est croustillant. A voir. Comme quoi, dans le film, avant d'être clérical, politique ou autre, de représenter une fonction, notre condition d'homme est là, première, et elle remonte. Et parfois pas loin derrière, plus légère, celle du petit garçon qui sommeille.

C'est déesses et des femmes a dit…

@Richie: à la Commefou, comme au rugby, on aime le combat et on ne craint pas l'adversité car on sait les valeurs de vérité portées par l'antagonisme… on devrait peut-être se mettre à concurrencer la rubrique ciné de Télérama, avec deux critiques contradictoires sur le même film, t'en penses? =)

@Benoît: Bien senti…:) Surcadré? Sous-réalisé oui! Décidément, je préfère le cinéma! \o/

Ritchie quot quot a dit…

Z'étes trop fort en cinoche, les copains Benoit et Cds. moi je fonctionne à l'impression, au sentiment naîf. alors bon, jai aimé le propos (pas facile) et tout le reste. Le côté retour en soi.
Pour L'Equipe, après une enquête approfondie des services compétents auprès de la documentation de la société en question, il apparait qu'il s'agit d'un chapo de Bierre-Pichel Monnot après un France-Irlande 1996. la phrase dite dans le film est bien dans le journal, mais personne, à la production du film, n'a demandé l'autorisation... A suivre...

Ritchie au soutien a dit…

Tiens aussi, l'ocassion d'aller sur "rugby connection" lire la critique de l'ouvrage collectivement Comme Fou "Rugby une passion". Pour le plaisir... Cela dit, le gonze qui chronique a écrit dedans alors il ne va pas en dire du mal, ou alors...

rugbymane a dit…

Christian est un critique au sens noble du terme, il m'arrive de ne pas toujours être d'accord avec ses analyses, toujours fines, pertinentes qui font sens...Mais j'aime les lire comme d'autres ici et là, ça m'impressionne toujours, j'ai des potes critiques littéraires ( écrivains aussi d'ailleurs et des plus solides il me semble, et là aussi, viens de lire des textes autour de Fresan et Bolano...et putain ça fait un bien fou...l'art il est vrai reste une question d'affect, le cinéma surtout, comme l'expliquait Daney, allez on se lève tous pour Daney si ou plait...

redondo a dit…

Benoit,
Les Daney de Visconti ?

rugbymane a dit…

Hey, Éric...Comment vas-tu? Oui Serge Daney écrit de belles et grandes choses sur Luchino " cinéaste du temps" comme le dit Deleuze, du Mann (La mort à Venise), du Proust chez lui...Serge Daney ah...mais je préfère que Christian ou un autre plus requis que moi qui ne fait que picorer, vous en parle s'il(ils) a(ont) le temps...

rugbymane a dit…

Oui il fallait bien sur comprendre a écrit, il est mort Daney...

cds chez Raimu a dit…

Yes, Benoît, Serge Daney, et aussi Michel Chion (oui je sais:) pour le travail critique au sens originel du terme, à savoir: "discerner". Discerner quoi? Le contenu réellement exprimé, ce qui se donne à voir et à percevoir par le moyen de l'image animée, la forme cinématographique…
Godard, qui n'en loupe pas une, bien sûr : «Le cinéma est un moyen d’expression dont l’expression a disparu. Il est resté le moyen.»

Demain je descends à Toulon voir ma mère qui habite toujours tout près de Mayol, j'aurai une pensée pour la Commefou ! ^^

Ritchie prosélyte a dit…

Et une pensée pour PMB, donc...

rugbymane a dit…

Lui plutôt des tontons et de Lautner-Audiard-Jeanson qu'il faut fouiller et ma foi ça me va bien aussi ce côté anar de droite estampillé qualité française...

Antoine a dit…

Y'a pas que ceux qui écrivent dans "Une passion" qui en disent du bien sur leur blog ;-)

Seb en Ovalie... a dit…

Cds on te savait de toute façon plus "Antichrist" que dévôt!!Chants cléricaux ou chants des sirènes?Chacun son odyssée intime.En ces temps parsemés de paroles politiques nauséabondes et de crise morale,si nous humains mettions un peu dans nos pensées un peu de bonne foi...1 million de personnes dans les salles obscures pour y trouver un peu d'humanité et de lumière c'est quand même mieux que d'aller a l'autel se débaucher une Zahia dans un pieu!Ce qui n'empêche nullement de déboucher ensuite entre amis du vin de messe ou d'ailleurs,pour parler entre autres,de cadrages débordements et partager les petits bonheurs de la Vie avant d'affronter dignement "Le grand silence"...

Ritchie en retard a dit…

Désolé, M. 22 mètres, cela m'avait échappé... Navré. Mais je me suis rattrapé, donc. Effectivement, texte bien senti qui cerne parfaitement le propos de cet ovurage collectif. Merci.

Ritchie oeucuménique a dit…

"Des hommes et des dieux" n'est donc pas un grand film. Actons le. Pourquoi pas, après tout.
Et puis si Redondo et Cds le disent, c'est sans douter que c'est vrai.
Sauf qu'entre un grand film et un film qui touche quelque chose à l'intérieur d'un spectateur, qu'y a-t-il ? Que peut-on y placer ? De l'analyse ? Sans doute.
C'est vrai, ce n'est pas un "grand" film mais il est suffisant pour apporter un petit quelque chose à plusieurs centaines de milliers de gens, ce qui n'est pas rien.
Il fait résonner en nous un carillon (hum, hum) : peut-on mourir pour une cause ? Et si je devais mourir, ce sezrait pour laquelle, de cause ?
Que va-t-on chercher en soi quand tout nous a abandonné par ailleurs ?
Au final, je ne suis pas certain qu'il faille absolument intellectualiser le labour, le goût d'un Bourgogne, la vibration d'un chant, l'éclat d'un coucher de soleil, l'odeur d'un livre et nos pas dans la neige.
La vie est un festin de miettes...

Gilles2 sentencieux a dit…

Ah, Bolano..! (j'ai pas la tilde sur ma bécane, désolé). Un choix de mélomane...
On est "anar" tout court pour les hommes d'ordre de droite. On est "anar de droite" pour les hommes d'ordre de gauche. Les hommes d'ordre
sont tous identiques. C'est mieux (et
plus difficile, c'est vrai) d'être un
homme debout...

cds à Besagne a dit…

Mes con-sidérations cinémato-graphiques, à une longueur de drop de Mayol vide, donc faut pas vous étonner des trajectoires =)

@Seb: tout le problème est là, dans les pro et les anti, dans la confusion entre un film qui se présente comme du cinéma et un fait-divers monstrueux ayant suscité une énorme émotion populaire... Et l'imposture est là aussi, un téléfilm de FR3 Maghreb qui surfe sur le sentimentalisme et qui ne met en scène aucune pensée sur le sujet qu'il promet de traiter, à savoir "des hommes et des dieux"...

à Ritchie, je te réponds après le match... si je peux ! ;-)

cds après Bourgoin a dit…

Oui Ritchie, mon hypothèse est que c'est l'inverse qui est vrai, c'est à dire que mon jugement se veut absolument esthétique, alors que tout le monde intellectualise ce film, au sens où il évoque un fait-divers qui s'est réellement passé, et donc provoque une confusion entre l'émotion populaire qu'il (r)appelle et le récit cinématographique en tant que tel. Il joue donc sur le sentimentalisme en provoquant une intellectualisation/abstraction de la dimension sensible qui fait le film de cinéma digne de ce nom, la différence entre un vrai film de cinéma et un téléfilm du dimanche soir produit sur des bases documentaires.
Ce film ne contient aucune pensée ni émotion authentique, quand les spectateurs se déclarent émus, touchés, etc. ce sont des affects qu'ils y ont projeté eux-mêmes, par rapport à la confusion entretenue avec la "réalité" mais en vérité, sur le plan purement esthétique (ce qui signifie étymologiquement sensible) rien ne se passe vraiment, je m'y suis personnellement ennuyé de bout en bout, car l'écriture est en tant que telle déficiente, le jeu d'acteurs approximatif, le traitement du sujet bâclé... Il n'en restera rien car il ne contient aucune pensée "sensible" justement, aucune "vision" de ce que peuvent être des hommes et des dieux, et encore moins l'idée du destin qui s'en infère. Alors si ce film avait été annoncé comme une illustration pour le reportage d'une émission genre "le droit de savoir" à 22h45 sur FR3, je dis pas, mais présenter ça comme du Rossellini, c'est simplement insensé... Un peu comme si André Rieu était présenté comme une sorte de Miles Davis...
Pauvres moines, pauvre cinéma, quel dévalement l'industrie du divertissement culturel leur a fait subir là!

cds après Bourgoin a dit…

Oui Ritchie, mon hypothèse est que c'est l'inverse qui est vrai, c'est à dire que mon jugement se veut absolument esthétique, alors que tout le monde intellectualise ce film, au sens où il évoque un fait-divers qui s'est réellement passé, et donc provoque une confusion entre l'émotion populaire qu'il (r)appelle et le récit cinématographique en tant que tel. Il joue donc sur le sentimentalisme en provoquant une intellectualisation/abstraction de la dimension sensible qui fait le film de cinéma digne de ce nom, la différence entre un vrai film de cinéma et un téléfilm du dimanche soir produit sur des bases documentaires.
Ce film ne contient aucune pensée ni émotion authentique, quand les spectateurs se déclarent émus, touchés, etc. ce sont des affects qu'ils y ont projeté eux-mêmes, par rapport à la confusion entretenue avec la "réalité" mais en vérité, sur le plan purement esthétique (ce qui signifie étymologiquement sensible) rien ne se passe vraiment, je m'y suis personnellement ennuyé de bout en bout, car l'écriture est en tant que telle déficiente, le jeu d'acteurs approximatif, le traitement du sujet bâclé... Il n'en restera rien car il ne contient aucune pensée "sensible" justement, aucune "vision" de ce que peuvent être des hommes et des dieux, et encore moins l'idée du destin qui s'en infère. Alors si ce film avait été annoncé comme une illustration pour le reportage d'une émission genre "le droit de savoir" à 22h45 sur FR3, je dis pas, mais présenter ça comme du Rossellini, c'est simplement insensé... Un peu comme si André Rieu était présenté comme une sorte de Miles Davis...
Pauvres moines, pauvre cinéma, quel dévalement l'industrie du divertissement culturel leur a fait subir là!

redondo a dit…

Raisonnons par l'absurde, s'il n'y avait pas eu ce fait divers, que serait ce film ?
On le dit grand artiste, comparons le alors à Dreyer filmant le grain de peau, le regard de Falconneti, à Tarkovski la quête d'Andrei Roublev, à Bresson les affres et la grâce du curé d'ambricourt.
Et là, tout comme il y a quelques très rares Fernandez-Lobbe, il y a beaucoup de joueurs qui ont les numéros 6,7,8.