vendredi 12 novembre 2010

La fête des mots


11 novembre, fête des mots. Je ne sais plus à combien nous en sommes, de Crazy Ruck. En tout cas, attablés, nous étions sept. Comme les mercenaires de la Comme Fou. Seb très XV de France avec le tenue bleu nuit, Antoine en tenue cosy, le Tigre en chemise à carreaux, Cds en tee-shirt bleu foncé mais alors très très foncé. Matthieu avait oublié la consigne, tout comme, last but nos least, Gilles2. "Mais moi j'ai du sang bleu, alors ça compte aussi..." dit-il, cadrage-débordement qui lança les débats. Que s'est-il donc dit ? Du rugby, de la politique, du sociétal, un peu de presse écrite, beaucoup de cinéma sur la fin, Cds, Seb et Ritchie partants en croisade pour des dieux. Et des hommes. A moins que ce ne soit l'inverse. Et une pensée pour le Goncourt. Beurk. Et un clin d'oeil pour le Prix Médicis, n'est-ce pas Séb ? Tu avais bien vu...

62 commentaires:

Frederic a dit…

Vous êtes très beau !

Frederic a dit…

siouplait, pas taper, pas taper !!

j'vous jure que je ne recommencerai pas à violenter l'orthographe comme dans ma phrase précédente...

Ritchie au Bled a dit…

Fote avouée à moitié pardonnée...

Seb en Ovalie... a dit…

Aucun souci Frederic ici on ne botte qu'entre les perches ou en touche,mais jamais l'arrière-main capricieuse sur l'azerty!Comme à chaque rencontre,très bons mets aux corps chez la "maison" du Tigre,bleu de chauffe près du coeur et bleus à l'âmes,à sortir.Ravi d'avoir dégusté les anecdotes folklorico-rugbystiques de monsieur Loyal Ritchie et de savourer les belles réparties d'Antoine "bien dans son assiette",au milieu de certaines joutes verbales assez ruck and roll!Dommage que nos emplois du temps respectifs nous privent de troisième mi-temps.Mais bon déjà que sans la conduite ministérielle de Ritchie mes clients auraient attendu sacrément le coup d'envoi,alors que la 3eme symphonie de Beethoven égayait nos esgourdes,donc faut pas pousser,avant les commandements!Tu as l'ouïe fine,moi la vue perçante,chacun sa perception mais la longueur de nos ondes est harmonieuses et nos moments,eux,riches en apprentissages...En tout cas magnifique apéritif et mise en bouche avant que nos coqs abordent cette périlleuse "Tournée".

Antoine a dit…

Quelle belle rencontre à VII ce fut !
Toujours le même plaisir, même si on a regretté les absents.
C'est la Saint Christian aujourd'hui, mais hier, c'était déjà un peu sa fête (attention, viril mais correct !) ;-)

matthieu a dit…

C'était un bon moment, un chouette moment, succulent. Très rugby d'ailleurs, à 7 ou plus. Pardon à VII, XIII ou XV.

cds en fait :) a dit…

Tiens, c'est vrai, Antoine, c'est ma fête aujourd'hui ! :)
Du coup, compte tenu de l'excellent moment passé ensemble, de la compagnie et des mezzés — et pour faire plaisir à Seb — je suspends jusqu'à minuit mon jugement sur Xavier Beauvois (qui n'est, entre nous soit dit, qu'un nain posteur qui ne sait ni raconter une histoire, ni construire une image digne de ce nom, ni diriger des acteurs :) et sur son film "Des gnomes et des vieux" que j'ai ressenti non seulement comme une insulte à l'art cinématographique, mais aussi comme une injure à la mémoire de ces moines massacrés…

Comme quoi, hein, je ne suis pas si méchant qu'on veut bien le dire ! :D

Viril, mais correct! Comme Pelous pour prendre un ballon sous le bras d'un adversaire (scène mimée par Ritchie et Le Tigre devant notre tablée attentive et concentrée… ;)

À bientôt les amis !
(Gilles si tu veux une invitation écrite, tu me le dis! :)
(Matthieu, ça t'a touché, Biutiful?;)
Et Benoît, où il est passé?

La bise,

Christian

Richie qui prolonge a dit…

C'est vrai qu'il faut en garder sous le pouce, Pelous...
Putaing, c'est vrai quoi, moi je regrette qu'on ne s'éternise pas davantage...
Séb, le prochain coup, copain, tu vas devoir rentrer en RER (Ritchie est resté)...

matthieu a dit…

oui, Christian. La vie du Uxbal est touchante. Mais bon, un homme malade dans une vie glauque, orphelin du père assez tôt, plus que du fait divers, ça relève de la vie courante....
Non, non... Stop. C'est pour rire. Lirai la suite de ton commentaire. Le tableau est pesant, on ne rie pas en sortant, mais c'est bien fait et Bardem est bon.
Bon match les amis

Gilles2 rassasié a dit…

C'était délicieux, charmant, enjoué, parfois un peu dogmatique, un peu "affronté", un ruck...
Ce que je retiendrai ad vitam, c'est moi aussi, raconté par Ritchie, la façon Pellousienne de récupérer le ballon en passant par le pouce. Plus succulent encore que les mezzés!

Antoine a dit…

On va finir par croire qu'on a mangé sur le pouce !
Mais non, on a pris notre temps pour savourer nourritures terrestres et spirituelles.
Au plaisir de vous lire en attendant de vous revoir.

Gilles2 a dit…

Oui, cher Antoine, il y a comme une sorte d'injustice à l'encontre de Al Dar. Heureusement, tu es là pour rééquilibrer les plateaux...

Ritchie en avance a dit…

Ca donne presque envie d'y revenir... 16 Décembre ?

rugbymane a dit…

Ouaip. le 16. On reparlera de cette tournée. Bien aimé Porical. Hier. M'a surpris alors que pas fan du tout. Floch? Le Caviste. Frankie Vincent et Burt Reynolds apparemment y connaissent pas. Non je taquine, rien de méchant dans mes propos. Pour être sérieux ce que j'ai préféré c'est la classe de Fabien. Ce manteau gris hum. La classe. Rien que pour ça et aussi et surtout pour ce qu'il démontre avec Montpel', franchement il mériterait de. Les anglais aussi. Relookés avec le maillot du Stade Toulousain, le seul, l'unique, où quand l'habit arrive presque à faire le moine. Oui mais Tindall pour cloner Jauzy, penser à lui greffer des mains. Bref. Vivement Le retour du top 14.

matthieu a dit…

En revanche Cueto : époustouflant. Peut-être à cause des Aussies. Ai bien aimé l'essai de Médard. Passe au pied orécise de Estebanez, haute et longue pas plus pas moins, et lui qui peut attendre à la chute ce ballon qui ne le fuira pas une seconde fois. Chat échaudé le Maxime. Sinon, oui, "a little boring" le match. Mais l'essentiel est là dit-on n'est-ce pas ?

rugbymane a dit…

Ouais Cueto so cute. Et Max c'est Max comme Garba c'était Garba; comment Clément c'est Clément. Et quand tu veux Fred à nouveau ce sera Fred. Les aussies, comme un peu toutes les teams du sud, sont rincées. Du coup bonnes à prendre. Mais à moins de se naturaliser quelques pilier argentins les aussies...Pourtant derrière c'est la meilleure ligne de trois quarts au monde. enfin...

Ritchie au taff a dit…

Y'avait une orgie de rugby ce samedi. Tout est dans votre quotidien de sports préféré, le seul cela-dit... C'est plus facile comme ça.
Les Argentins sans forcer, l'Angleterre succulente bourrée de maladresses mais c'est bien à ça qu'on reconnait les gens biens. Des All Blacks impressionnants d'envie et d'allant. Des Gallois qui vont être chiants à jouer avec un shane génial comme d'hab et des Sud-Afs usants à force de percussions. Comme quoi tout change et rien ne change. Il y a aussi quelques Aussies clonés. On croit voir revivre Mark Ella et George Gregan. Incroyable.
Et pendant ce temps, on pouvait voir Uruguay-Roumanie sur Eurosport. Si, si... Et demain, pendant le Top 14 il y aura de la Fédérale 1, avec Béziers, Tyrosse, Lourdes, Nice et Marseille. Du jamais vu toute cette médiatisation. ca me fait de gros week-end, moi...

richard escot a dit…

Putaing, et Houllebecq en parka dans le Figaro Magazine. Re-Beurk. Portrait de BêterBééDer

Rtichie qui lit un peu a dit…

Et Houllebecq qui pue du bac en couverture du Figaro Magazine qui sent pas meilleur. Re-beurk ! Portrait signé BêteBééDer.

cds le retour a dit…

Je me re-connecte et hop, que lis-je ? : "un peu dogmatique"?
C'est curieux, mais il me semble bien me reconnaître dans cette appréciation donnée par Gilles…:)
Enfin, je me reconnais… un peu.
Car en vérité, les VII présents (dont je ne suis pas exclu:) s'en sont parfaitement rendus compte je ne suis pas "un peu dogmatique", je suis absolument dogmatique.

D'ailleurs m'aurait-on demandé d'enseigner si l'on était pas sûr que je sois résolument dogmatique? En vérité je vous le dis, un qui enseigne et qui ne serait pas dogmatique n'enseignerait rien du tout.

La question est : quel dogme sers-je ? (encore qu'il faille se méfier d'une erreur possible sur le prénom…)

Eh bien je sers le dogme de la vérité dans l'œuvre d'art. Rien que ça ! :)
J'ai une confiance absolue dans la théorie esthétique des penseurs et des grands artistes (confortée par les enseignements que j'ai pu tirer de ma modeste pratique depuis une trentaine d'années…)
Pour le cinéma, par exemple, puisque c'était de cinéma dont il était question, j'en réfère à Hitchcock : "Dialogue should simply be a sound among other sounds, just something that comes out of the mouths of people whose eyes tell the story in visual terms."

Visual terms.
Écriture cinématographique dirait Gilles…;)

Le 16 ce sera déjà les ouacances scolaires, ou bien?
Zatise ze quoueschtionne!
Le 23 en tout cas je serais beaucoup plus sûr d'être du prochain ruck ! =)

Hé, sinon, qui c'est qui va tenir la position dogmatique, hein? Z'y avez pensé?

\o/

Gilles2 à cds et autres a dit…

Il y a dans tout dogme (et surtout tous porteurs de dogme) quelque chose qui m'effraie, et m'entraîne à penser à l'inquisition, au goulag, aux camps de toute nature, aux génocides, aux nationalismes de tout acabit, à toutes les églises (au sens éthymologique du terme). Donc, souvent je les fuis par paresse, par fatigue, par lâcheté, et parfois je les combats...
Mais comme tout le monde, il m'arrive également d'être dogmatique, de camper non plus sur des convictions ou une forme légère de foi, mais sur des certitudes et une forme épaisse de croyance (Savinio disait "lorsque l'on connaît une chose et seulement celle-là, on croit que seule celle là existe"!) : je peux donc tout à fait, s'il le faut, endosser l'habit
du dogmatique de service...
Pour l'enseignement, je crois au contraire qu'il faut absolument en chasser le dogmatisme et donner à choisir, à savoir, à réfléchir, à comparer... Encore une citation pour
éclairer mon propos. Elle est de Montaigne et me réjouit l'esprit, le coeur et l'âme (?) : "Enseigner un enfant, ce n'est pas emplir un vase, mais allumer un feu"!!!

cds remonté a dit…

Oui Gilles, c'est ce sur quoi compte le libéralisme, cette confusion entre le dogme et la mauvaise application du dogme. L'effroi face à la vérité est tellement compréhensible!
Il est tellement plus facile d'avoir de la sympathie pour la souffrance que pour la pensée, n'est ce pas? Comme ça, pas de danger pour la prolifération mondiale du capitalisme qui peut continuer à noyer toute action vertueuse ou toute création véritable dans les eaux glacées du calcul égoïste.
Un artiste qui n'est pas dogmatique n'est tout simplement pas un artiste, un penseur qui n'est pas dogmatique n'est tout simplement pas un penseur, et c'est bien pour cette raison qu'il y a si peu d'art et si peu de pensée dans notre époque du cynisme postmoderne. Tout le monde est artiste comme ça personne n'est artiste, tout le monde pense, comme ça personne ne pense, c'est la nouvelle technologie de la noyade inventée par le capitalisme mondialisé par le biais des médias. Noyer Inarritu dans les fadaises de Beauvois, noyer Lucian Freud dans la bêtise industrielle de Jeff Koons, noyer Cormac McCarthy dans l'insignifiance mondaine d'Ellis… Et ça marche. Et le retour de manivelle sera terrible.
Car la vérité toujours viendra convoquer les humains à s'y confronter. Le combat est le père de toutes choses. Et c'est pour ça qu'on aime le rugby. Le sport de combat collectif par excellence. :)

Ritchie sur le banc a dit…

Je m'insomnie un peu et hop que lis-je (je suis l'homme lige) ? Gilles et Christian en pleine joute conceptuelle à fleuret moucheté. Mes amis, je me réjoui de m'être levé de la couche (sans contrepéterie). Encore, encore... Et parce que Brett Ellis et non Webb est convoqué par Cds, j'imagine que Benoit va entrer en cours de jeu, impact player à la Sébastien... attention à la relance du fond de terrain, amigos

rugbymane a dit…

J'y reviendrai mais plus tard. Ce soir j'ai quarante ans les amis. Pour ce qui est du libéralisme Christian, quand on fait des films à Hollywood ou ailleurs on y participe quoiqu'on dise ou prétende après coup. Je relis les entretiens entre sir Alfred et Truffaut...Easton Ellis est tout sauf un faiseur..."Moins que zéro", je te conseille vivement de le relire. Toute l'époque, une époque vide, dure, est présentée sans fard. Tout est là. Et surtout ce qui manque. Au sujet du dogme. Tout ça. Perso les artistes qui donnent à réfléchir. Oui. Cent fois
oui. Mais l'effusion individuelle, autant dire une certaine forme de poésie, qui peut être tout à fait maladroite, non "pensée" et je dis bien une certaine forme de, cent fois oui aussi. En art la pensée importe peu, au fond, seul le style compte. La morale bien sur. un travelling par exemple est avant tout un question de morale la formule est de JLG. Bref. On en reparle. Je vais souffler mes bougies là. Mais si tu retouches à un seul cheveu de Easton Ellis, c'est quarante pions à suivre à Mayol...

cds ready a dit…

La différence entre la coqueluche des médias incultes (attention, pléonasme inside:) style hein-roque(t)s, tèque-nique-arte, gros-nique-arte, sans compter le plus cynique et inculte de tous, c'est à dire le Libé de bougre-de-rot (c'est à cause de Sarkozy que son fils ne réussit pas dans le rap, si si…) l'idole des bégues-bêêê-dés (à-coudre) et qu'on-sort et un véritable auteur comme Cormac McCarthy, c'est qu'il y en a un qui pense et qui écrit et l'autre qui fait semblant…
Donne-moi un paragraphe de ton Ellis qui tourne à vide comme une baudruche pleine de vent pour tous les imposteurs de la planète que j'écahngerais contre une seule phrase de Mc Carthy ! Vas-y ! Et on en reparle au joli mois de mai… :)

cds avec respect a dit…

Quarante ans, t'es un vrai scorpion toi =) Bonnannif Benoît ! :)

cds sur la lancée a dit…

Tu veux savoir ce que c'est que la pulsion de mort véritable, thématisée par Freud, déployée dans ses ultimes conséquences par Lacan, préfigurée par Hegel?
Blood meridian de Cormac McCarthy, à côté duquel un western de Sam Peckinpah fait figure d'une illustration de Oui-Oui à la ferme…
Cinq ans que Ridley Scott essye de trouver l'entrée pour en faire un film… Ce que j'appelle une Vision.

cds c'est fini a dit…

Contrairement aux idées reçues, la pulsion de mort n'est pas une forme d'envie morbide d'autodestruction ou une sorte de tendance à se laisser aller à la mort, c'est même précisément le contraire, et ce dont souffre cette époque débile entre toutes, alimentée par les intérêts capitalistes, c'est le fantasme de l'immortalité…
Quelque chose qui ne mourrait jamais… Comme dans Des gnomes et des vieux où le moine survit à sa propre mort pour se raconter en voix off à la fin du film… L'absolu contraire de la mort telle qu'elle est traitée dans le Biutiful d'Inarritu… Ce qu'a parfaitement compris un Cormac McCarthy : "Il n'y a pas de dieu, et nous sommes ses prophètes" (La route)
C'est tout ce que j'ai à dire.

rugbymane a dit…

Comme tu sais, je n'aime pas "Des hommes et des dieux", la raison on en a discuté ensemble, Christian, mais j'admets, pour cette même raison, que le film ait pu séduire...Easton Ellis n'a rien à voir avec Beigbeider, c'est un moraliste comme Scottie Fitzgerald l'était. Ce qu'il nous donne à lire en sous texte: c'est par le vide, moral, intellectuel, et comprendre la charge contre l'époque actuelle qu'il a été un des premiers à anticiper, qu'à force chacun peut disparaitre ici, sans même s'en apercevoir. Pas à toi que je vais apprendre ça: le réel c'est quand on se cogne et lorsque les pièces sont autrement plus vastes, ça ne fait pas moins mal. Autre morale, la même que celle que peine à entendre Jay Gatsby: l'impossibilité d'être à la fois dans la fête ( époque jouisseuse à tout crin, faute de vraies puissances par quoi se projeter, "Aquaba, il faut aller à Aquaba") et en dehors. Ce n'est pas rien merde. Et puis le style non de non. Ce qui donne ce truc très atone mais qui sonne bougrement. ce qui peut donner ça: " Je ne dis rien, remarque seulement qu'on a peint les murs en un jaune extrêmement brillant, presque douloureux, et que sous l'éclat du néon ils semblent phosphorescents. Sur le juke-box, Joan Jett and the Blackhearts chantent Crimson and Clover. Je regarde les murs en écoutant les paroles." Écrire c'est quoi? A mon sens quand on écrit on crée une musique puis c'est l'image qui sort ou pas du son. Après on peut tout être: oulipien, post moderne, magicien et réaliste. Ce n'est pas tout ce que j'ai à dire, mais je dois partir. A plus tard.

cds au frachan a dit…

Cher Benoît,
J'ai forcé le trait, c'est vrai, on ne peut pas réduire Ellis à Beigbeder, Ellis, je ne dis pas que c'est rien, je dis que c'est surestimé. Et par rapport à McCarthy c'est un écrivain mineur.
Pour entrer au cœur du sujet qui me préoccupe (au cours du repas, Ritchie m'a posé la question du pourquoi de ma férocité) je crois qu'aujourd'hui, l'intuition poétique de Marx s'est répandue au-delà de l'imaginable : ce qui est aujourd'hui noyé, ce n'est plus seulement l'enthousiasme chevaleresque "dans les eaux glacées du calcul égoïste.…” ce qui est noyé c'est l'esprit même de la création artistique dans la gigantesque prolifération de la production pseudo-artistique.
Beaucoup de livres produits pour être vendus, très peu de livres écrits pour être lus. Un bon livre m'apprend quelque chose sur le monde, un mauvais livre sur son auteur.
(Écris avec ton sang et tu sauras que le sang est esprit. Encore un siècle de lecteurs et l'esprit lui même puera, écrivait Nietzsche il y a plus d'un siècle…)

Pour en revenir au cinéma, dans le fond de sa structure sémio-narrative, Biutiful traite du même sujet que Des hommes et des dieux: il s'agit dans les deux récits de mettre en perspective une mort annoncée.
La différence de réception entre les deux films est flagrante : le mauvais est l'objet de toutes les dithyrambes, pur produit de l'industrie du divertissement culturel porté au pinacle, le bon est sous-estimé, banalisé, déprécié, alors qu'entre les deux il y a un monde ! Biutiful est une authentique œuvre d'art, la pensée d'un artiste, au véritable pouvoir de révélation libératrice, un incroyable potentiel de désaliénation…
Et qu'on le veuille ou non, les mauvais livres, les mauvais films, les pseudo-œuvres sont les pires ennemis des œuvres véritables… Ce sont eux qui minimisent, diluent ou annihilent l'impact des bons. Qui les noient dans leur masse gluante. Donc fidèle à mon dogme de la vérité dans l'œuvre d'art :) je m'applique d'abord à ne pas être tolérant avec les mauvais (je n'ai pas beaucoup à me forcer, faut bien reconnaître, j'ai le dégoût très sûr…;)
Car contrairement à ce que voudrait faire croire l'idéologie capitaliste, la tolérance n'est pas une vertu, c'est un prétexte à occuper toutes les niches de marché possibles et imaginables. Vous pouvez relire tous les discours et tous les textes de Martin Luther King, jamais une fois vous ne trouverez le terme de tolérance. La tolérance, c'est la faiblesse déguisée en qualité de ceux qui n'ont pas le courage d'assumer la subjectivité de leur jugement. =)

cds au frachan a dit…

Cher Benoît,
J'ai forcé le trait, c'est vrai, on ne peut pas réduire Ellis à Beigbeder, Ellis, je ne dis pas que c'est rien, je dis que c'est surestimé. Et par rapport à McCarthy c'est un écrivain mineur.
Pour entrer au cœur du sujet qui me préoccupe (au cours du repas, Ritchie m'a posé la question du pourquoi de ma férocité) je crois qu'aujourd'hui, l'intuition poétique de Marx s'est répandue au-delà de l'imaginable : ce qui est aujourd'hui noyé, ce n'est plus seulement l'enthousiasme chevaleresque "dans les eaux glacées du calcul égoïste.…” ce qui est noyé c'est l'esprit même de la création artistique dans la gigantesque prolifération de la production pseudo-artistique.
Beaucoup de livres produits pour être vendus, très peu de livres écrits pour être lus. Un bon livre m'apprend quelque chose sur le monde, un mauvais livre sur son auteur.
(Écris avec ton sang et tu sauras que le sang est esprit. Encore un siècle de lecteurs et l'esprit lui même puera, écrivait Nietzsche il y a plus d'un siècle…)

Pour en revenir au cinéma, dans le fond de sa structure sémio-narrative, Biutiful traite du même sujet que Des hommes et des dieux: il s'agit dans les deux récits de mettre en perspective une mort annoncée.
La différence de réception entre les deux films est flagrante : le mauvais est l'objet de toutes les dithyrambes, pur produit de l'industrie du divertissement culturel porté au pinacle, le bon est sous-estimé, banalisé, déprécié, alors qu'entre les deux il y a un monde ! Biutiful est une authentique œuvre d'art, la pensée d'un artiste, au véritable pouvoir de révélation libératrice, un incroyable potentiel de désaliénation…
Et qu'on le veuille ou non, les mauvais livres, les mauvais films, les pseudo-œuvres sont les pires ennemis des œuvres véritables… Ce sont eux qui minimisent, diluent ou annihilent l'impact des bons. Qui les noient dans leur masse gluante. Donc fidèle à mon dogme de la vérité dans l'œuvre d'art :) je m'applique d'abord à ne pas être tolérant avec les mauvais (je n'ai pas beaucoup à me forcer, faut bien reconnaître, j'ai le dégoût très sûr…;)
Car contrairement à ce que voudrait faire croire l'idéologie capitaliste, la tolérance n'est pas une vertu, c'est un prétexte à occuper toutes les niches de marché possibles et imaginables. Vous pouvez relire tous les discours et tous les textes de Martin Luther King, jamais une fois vous ne trouverez le terme de tolérance. La tolérance, c'est la faiblesse déguisée en qualité de ceux qui n'ont pas le courage d'assumer la subjectivité de leur jugement.

Gilles2 a dit…

Cher cds, te lisant, il me vient à l'esprit que nous ne donnons pas le même sens au mot dogme, tant il est vrai que j'adhère aux choix et aux artistes (toutes disciplines confondues) que tu élis... Pour moi, "l'idéologie capitaliste" est un dogme, comme toutes les idéologies. C'est la raison pour laquelle j'aime Dada (sans idéologie ni dogme ni doxa) et pas le Suréalisme... Je hais toute forme de "vérité révélée". Je préfère le doute (Pessoa plutôt
que... Pynchon plutôt que... etc).
Suis aussi d'accord à propos de la tolérance et j'y rajoute l'indulgence. Mais la compassion, oui! Et à ce propos, j'en ai pour Ridley Scott, lequel, une fois, a effleuré la pulsion de mort: dans
"Duellists"...
Et puis, bon anniversaire cher rugbymelographomane (moi c'était le 8!). Si j'étais dogmatique, je dirai
"il n'est de coeurs fiers, d'hommes
debout, d'esprits libres..." que les
scorpions.

cds précisant a dit…

Oui Gilles, je devrais redéfinir ce que j'entends par dogme, la vérité n'étant jamais pour moi révélée , mais le processus de révélation lui-même, subjectivant le sujet de l'expérience… (révélation signifiant étymologiquement re-voilement:)

(Le capitalisme n'est pas un dogme, son idéologie est exclusivement sous-jacente, inscrite à priori dans la réalité telle qu'elle est décrite de manière prétendument "neutre" ou "objective"…)

Gilles2 penaud a dit…

trop fort pour moi... j'suis pas été aux écoles moi, même que j'cause pas l'étranger. Même si je me souviens bien du mot de Malraux à une femme du "meilleur monde" laquelle, face à une toile de Picasso, s'esclaffait: "Oh,
vous savez, pour moi, tout ça c'est du chinois!". Et la réponse de fuser:
"Mais vous savez, chère Madame, le chinois ça s'apprend!"...

cds pas chinois :) a dit…

On en reparlera de vive voix au 24 rue Vieille-du-Temple! ;)

Ritchie marque page a dit…

C'est bien la fête des mots qui se prolonge. J'aime la Comme Fou quand elle rayonne de cette façon. Allons relire Blood Meridian, donc... Je finis Faye et je reviens...

rugbymane a dit…

Tout ce qui est durable en art, c'est le style, j'insiste, pas tant le dogme. Le style porte en soi un tout cohérent. Un tout sensible et voilà qui me suffit.

cds et des styles a dit…

Oui Benoît, à condition de bien s'entendre sur ce que veut dire style… (stylos en grec signifiant colonne) Ce qui donne effectivement à l'art sa dimension atemporelle (le Parhénon, la Joconde ou le Don Giovanni de Mozart…) c'est que l'œuvre a emprisonné dans la temporalité de son époque un bout d'éternité qui la transcende, ainsi le style, s'il est effectivement la marque d'une subjectivité radicale, n'a rien à voir avec la personnalisation opportuniste d'une expression… Quand Eschine parlait on disait "comme il parle bien…" mais quand Démosthène parlait on disait "Marchons contre Philippe!"
Et le style en art, pour moi c'est de cet ordre là, ce qui mobilise l'esprit de l'homme, et qui continue de le faire par delà sa temporalité propre…

rugbymane a dit…

Sur ce point, Christian, il me semble que nous pouvons tomber d'accord. Par style je n'entends nullement le bel écrire ou les encorbellements de quelque ordre que ce soit, mais l'expression d'une réelle subjectivité.

cds rsi (réel-symbolique-imaginaire) a dit…

La "réelle subjectivité" étant l'inverse absolu de l'auto-affirmation d'un moi…

(Ce en quoi un dogme "extime" est nécessaire, car sinon c'est le "moi" qui fait office de dogme.)

cds illustratif a dit…

Illustration du message précédent, la différence entre un "moi" (imaginaire) et un "je" (symbolique) se joue toujours dans un leur rapport au reél (en l'occurrence le "trou", le vide…) Cette différence, dans le contexte qui fait naître cette discussion, peut être représentée par ce qui distingue Lambert Wilson de Javier Bardem. Lambert Wilson est toujours d'abord et avant tout Lambert Wilson (moi, moi, moi…) alors que Javier Bardem EST le tueur de No country for old man, puis le séducteur narcisique de Vicky, Cristina, Barcelona et aujourd'hui Uxbal dans Biutiful, celui qui accouche de son propre père en assumant sa finitude jusqu'au bout.

Frederic a dit…

je ne vais pas m'aventurer dans la discussion pour éviter une balle (en cuir 4 panneaux...) perdue, mais je dis "touché" à Christian pour son illustration Lambert Wilson vs Javier Bardem !

Ritchie compo offset a dit…

Voilà le genre de face-à-face qui ne pose pas de problème pour la composition d'équipe de Marc lièvremont. Lui, il doit choisir entre Chabal et Imanol, Yach et Morgan... En espérant que le "jeu" en sorte grandi, comme disait Indira

Antoine a dit…

Cela va Bardem, lors du prochain Crazy ruck...

Seb en Ovalie... a dit…

Moi aussi j'en suis Javier!Le 16 ce crazy ruck(au complet!) se sera "Que la fête commence"!

Seb en Ovalie... a dit…

Et puis e somme la "comme fou" c'est notre tour de Bardem!Chacun sa propre vision,qu'elle soit "Biutiful" ou "Antichrist",personne ne peut se targuer d'être "Invictus".

Frederic a dit…

banco le 16 !

apéro, déjeuner, cigare et pousse-café...

(je mettrai un pardessus... à l'ancienne....)

Gilles2 en têtes à têtes a dit…

Ritchie : j'en suis le 16!
Seb : j'adore tes jeux de mots (laids bien sûr).
Benoît : oui pour le style. Le style, c'est l'homme et le dogme la bête (immonde?).
Christian : moi aussi, j'ai un Grec en
stock : Eschyle qui faisait dire à Agamemnon, "Ecoute, oui je sais, c'est long, c'est difficile, mais écoute-moi sinon je meurs"...
A tous : amitiés

rugbymane a dit…

Je serai des vôtres le 16. Fred: merci pour ton mail, mais je ne peux y répondre ( Pierrot la tombal, si tu passais par ici, merci encore à toi), ancien ordi, clavier foutu, bref, oui pour la semaine que tu évoquais, just call me ( 06 81 50 11 73). Gilles: encore perdu le tien de numéro. Oui je sais, je sais...Et à tous les autres: à bientôt mes petits chats!!!

rugbymane a dit…

Et avec tout ça j'oubliais. Fred je ne vois pas, d'où que je regarde (Et dieu sait que j'ai la vue perçante en plus), pour quelles raisons obscures tu ne pourrais pas te mêler à la discussion? Non très franchement je ne vois pas...

matthieu a dit…

Salut les amis,
Allez faire un tour sur la page wikimachin de Javier Bardem... Dans Biutiful (connais mal les autres films), de l'épaisseur chez ce gars. Mais jusque là... Disons que c'est heureux.

pierrot la tombal a dit…

Tout comme Fred, La balle de cds m'a touché en plein coeur...
Et puis aussi belle conversation à lire sans tout saisir car il me manque quelques heures de cuisson dans notre magnifique école laïque et républaine...
Mais au sujet des dogmes, juste envie de dire qu'ils ne sont pas pour moi comme des cathéadrales immuables plantées là pour l'éternité... Mais comme des passerelles jetées en travers d'une rivière pour t'aider à traverser... Après le pont le chemin continue, et d'autres flots se mettront en travers de la route et d'autres idées, d'autres mots, d'autres vérités devront être érigées... Les arts, les artistes et les oeuvres n'échappent pas à cette règle. Ce qui n'empêche personne de faire quelques voyages à rebours. Ce qui est à mon sens quelquefois bébéfique...
Voilà! Et moi qui ne voulais rien dire...
Désolé pour cette pensée bien naïve...

De rien mon Benoit!

cds reconnaissant a dit…

Mon cher Christian-(Pierrot:)
Ton intuition d'artiste ne te trompe pas, le dogme qui apparaît dans son usage laxiste et tardif comme une sorte d'opinion imposée en tant que vérité indiscutable et arbitraire, vise à son origine (Grecque) tout à fait autre chose… Le dogme désigne une vérité reconnue car éprouvée par et dans l'expérience, ainsi son extraction didactique (parfaitement fondée) va dans le sens de l'accomplissement de l'homme. (C'est la même racine que l'on retrouve dans le latin docere, qui veut dire apprendre…) Donc ton image de passerelle est très bonne.
La question qui pourrait se poser aujourd'hui est : y a-t-il déjà eu un temps sur Terre où la vérité était plus déconsidérée que dans notre époque de capitalisme tardif et triomphant?
Sous des motifs prétendument tolérants, jamais jusqu'à présent les êtres humains n'avaient connu époque plus cynique, plus menteuse, plus tricheuse. La politique en est un symptôme évocateur : le soi-disant champion de la gauche désigné par la médias n'est-il pas le président en titre du Fonds Monétaire International ? (coopté par Nicolas Sarkozy en personne!)
Heureusement l'art (quand ça en est!) voit beaucoup plus loin, et avec beaucoup plus d'acuité et d'implacabilité. Illustrons notre propos par le Rashomon de Kurosawa. Le film, tiré du livre éponyme, met en effet en scène quatre versions différentes d'un crime par les quatre témoins — dont celui qui l'a perpétré (ainsi que le fantôme du défunt, convoqué par un chaman!)
Or ce film est bien sûr toujours interprété de travers par la sophistique postmoderne pour laquelle “il n’y a pas de vérité” “il y a autant de vérités que de points de vue” “tout se vaut”, etc. nourrissant ainsi le principe néo-orientalisant d’une idéologie pseudo-Rashomonesque donc, où la réalité (ici synonyme de "vérité") se dissiperait dans la multiplicité des points de vue… (chacun son opinion, sa vérité, etc…)

À l’opposé de cet obscurantisme new-age qui est rappelons-le l'idéologie sous-jacente du capitalisme mondialisé, la position de Lacan (et sur ce point, les positions de Žižek et de Badiou sont en conformité avec celle du psychanalyste) est de réaffirmer :
1/ il y a une vérité
2/ elle ne peut pas être dite “toute” (elle est par conséquent un “mi-dire”)
3/ ce “dire” est une opération qui met en cause un sujet, non un critère en soi.

Car la philosophie (véritable, celle qui pense, et non pas celle des imposteurs et des poseurs actuels auto- universitaro- ou médiatico-proclamés qui ne sont à proprement parler que des sophistes faisant fructifier leur fond de commerce) se pose dès son origine (grecque) comme la pensée qui fait arrêt sur une vérité. C’est d'ailleurs sur ce point que s’opère sa rencontre d'une part avec l'art, et d'autre part avec la psychanalyse préoccupée elle par le symptôme considéré par Freud comme "moment de vérité" du sujet (celui qui dit "je"…)

Le sujet, on l'a vu, s'oppose radicalement au moi, il accepte le vide indispensable à l'éclosion la vérité, et c'est ainsi que des deux films récents sur la chronique d'une mort annoncée que tout oppose, il y en a un qui ne dit rien car il est déjà plein à ras-bord de fatuité, de narcissisme, d'auto-contemplation (et dont l'acteur principal est le symptôme), et l'autre qui dit quelque chose d'absolument essentiel car il épouse le dogme de la vérité dans l'art représentée par cette finitude humaine, et son acteur incarne le personnage de la manière la plus émouvante qui soit, celle qui parvient à faire bouger quelque chose de figé en soi.

pierrot la tombal a dit…

Merci cher Christian pour cette ultime analyse éclairée...

Gilles2 fatigué a dit…

bien sûr, que tout n'est pas égal à tout, ce serait trop simple (ou du moins très rassurant)... Quant au post-modernisme, s'il est vrai que le
mdernité c'est "ici et maintenant", alors on en reparlera demain...
Quant à Rashomon, chef d'oeuvre absolu
ce qu'ilintroduit c'est le DOUTE et c'est en cela qu'il est grand ...

rugbymane a dit…

Je sors à peine de "Biutiful." Cent fois remise cette séance. Pour un tas de raisons. La vie quotidienne, tout ça. Bref. A mon humble avis de cinéphile, voilà un film totalement factice. Et puis passablement insupportable avec son coté crâneur, esthétisant et surtout sa portée soit disant "programatique". Du pathos en veux-tu en voilà. Du cinéma en voilà pas. Ou peu. Si peu. Tout ce qui peut encore m'agacer dans ce cinéma dit "d'auteur" alors qu'on sent à chaque plan tous les grands moyens déployés. Je vous l'avoue tout net une œuvre qui prétend penser par elle-même au lieu, le cas échéant, de donner à penser, pas pareil mes petits chats, voilà qui me hérisse et pas qu'un peu. Ce film, ah ça pour penser il pense. Et moi pendant ce temps-là je me demandais quand il allait en finir, vu qu'un film lorsqu'il démarre en vous disant " mon petit gars je m'en vais t'imposer ma maitrise en deux coups les gros", moi j'ai envie de me tirer illico. Chaque plan est d'une telle lourdeur. mais alors d'une lourdeur. C'est surchargé. C'est pathos qu'on replâtre couche après couche. Certains films ont des gueules atmosphère. Celui-là est un gros truc lacrymal boursoufflé à lui tout seul. Bardem en Saint voyou y perd son regard. Le cinéaste joue aux dominos. C'est gras. Atrocement gras. Pfiou....

rugbymane a dit…

Je vais dire quelque chose de très désagréable. Par moment et puisque il s'agit un peu quand même d'un film sur le martyr ( affirmons plutôt qu'il s'agit de filmer une idée de la mort collée aux basques), par moment j'ai cru revoir une fresque à la Zeffirelli, c'est dire. Parfois certains films échappent, pour tout un tas de contingences inhérentes au tournage en lui-même,au cinéaste, et c'est là qu'une forme de grâce peut apparaitre. Le cinéma quand ça laisse une part au hasard, et bien parfois ça donne de grands trucs. Là c'est gars. C'est la bataille de l'eau de Lourdes. Bresson à coté c'est Max Pécas. sinon je ne vois toujours pas en quoi la littérature post moderne est cynique. Mais alors pas du tout. Il faudrait s'entendre sur le post modernisme.

cds consterné a dit…

Tu es passé complètement à côté de Biutiful, ce n'est absolument pas "un film sur le martyr" (comme le dit son titre), c'est même précisément le contraire.

rugbymane a dit…

Écoute Christian et sache au moins que c'est avec douceur que je m'apprête à t'écrire cela, bref, donc écoute. D'une: tout à fait entre nous, ce genre de film boursoufflé et vide, creux à force d'enluminures, c'est à l'avenir bien volontiers que je passerai à coté; de deux: sauf à considérer que ton point vue, et tu sais, te l'ai dit, comme je prends plaisir à lire tes avis tranchés à la machette, bref, sauf à considérer que ton point de vue est omniscient et que ceux des autres quand il n'abondent pas dans ton sens, ne sont rien que nullité crasse, valent pas tripette, tout ça, la source de cette discussion risque de se tarir très vite. Quand on rencontre une œuvre d'art, on entre en dialogue avec son auteur. Et cet auteur là, sur ce se coup-là, je n'y vois que tricheries, pathos et fausseté. Voilà. Mais moi j'admets, sale petit suppôt du capitali...enfin le truc là tu sais, oui moi au moins j'admets la possibilité du tien.

cds critique a dit…

Benoît, il n'est pas question d'omniscience, ni même d'altérité, il n'est question que de cohérence formelle.

L'éloge et le blâme sont des opérations sentimentales qui n'ont rien à voir avec la critique.

J'appelle critique lorsqu'on essaie d'écrire quelque chose de concret, c'est à dire de sensible et de sensé sur une œuvre, sur son récit, sur sa narration, sur ses plans et les les effets de sens qu'ils dégagent, une parole qui vise un certain réel, qui essaie de toucher ce que tente de toucher l'œuvre elle-même, si elle en est une…

pierrot la tombal a dit…

Merde! comme dirait Ritchie, ça relance grave dans nos 22...voire même comme un sentiment de rucks sauvages à 5 mètres de la ligne...
Y a peut-être aussi un joli parfum de générale!

Ritchie close the store a dit…

On donc dire que Benoit, cds, Seb et moi avons quelques opinions personnelles sur le sujet du cinéma mais que nous ne sommes pas obligés de tout partager. Et c'est comme ça que c'est bien. "Loin de me léser, ta différence m'interesse et m'enrichit, ami".
Sur ce, fermons ce message, non ? Mais c'était "vachement" riche, et tout et tout...