Crésus habitait la cité de Lydie. Cyrus s'empara de la capitale, tînt Crésus captif mais ne voulait laisser une armée saccager une aussi belle ville, ni l'obliger à l'occuper. Pour maîtriser les conquis prêts à se rebeller, "il établit des bordels, des tavernes et des jeux publics, et publia une ordonnance qui obligeait les citoyens à s'y rendre." Les Lydiens, au lieu de fomenter une révolte, s'amusèrent tant et si bien que Cyrus retira une grande partie de ses soldats et put garder la ville intacte, à sa botte. "Les Latins formèrent alors le mot par lequel ils désignaient ce que nous appelons passe-temps, qu'ils nommaient Ludi, par corruption de Lydi". Ludus. Ludus pro patria, gravé sur le bouclier de Brennus. Que le vin coule à flot et que les femmes dansent nues sur les tables. Rugby et troisième mi-temps. Du pain et des jeux. Le Stade de France, la roue de la fortune, Le journal du hard... Notre époque n'est pas révolue, c'est la même depuis vingt et un siècles... Ca calme, hein ?
Tiré de "Discours de la servitude volontaire".
Etienne de La Boétie
25 commentaires:
J'ai connu une Lydie, mais ce n'était pas une fille facile !
J'ai en horreur les gens qui font la olà dans les stades ...
Un texte qui doit mettre le ola sur le vilipendage de notre époque soit disant de bas-fonds.La globalisation des moeurs et des esprits ne date pas d'aujourd'hui,l'humanité se construit indubitablement comme "Un jour sans fin"...
Avec Max qui nous offre des gladiateurs en simili-cuir et des pseudo-déesses brandissant un ballon doré (touché par Crésus ?) au SDF.
La (grande) boucle est bouclée...
Et n'oublions pas les paroles de G.T. di Lampedusa :
Il faut que tout change pour que rien ne change.
Ainsi donc les locutions "ludus pro patria" et "panem et circences" seraient donc peu ou pro équivalentes, toutes deux nous ramenant au Stade de France et au Journal du Hard... ??
Et répétons en cœur:
"Berbizier, un' chanson !"
En forme, les copains, en forme... Ben oui, et imaginez la tête du gonze qui doit écrire dans un quotidien de sports sur des matches disputés dans des stades, avedc des buvettes autour et des pom-pom girls et qui ensuite relit La Boétie...
Des fois il se dit qu'il ferait mieux d'aller planter des salsifis dans le New Hampshire...
Richard, c'est ce qui s'appelle fréquenter concomitamment La Boëtie et la béotie...
Bien joué, je savoure. Ca s'appelle comment, au fait, cette inversion de voyelles, dans la langue française ?
Métathèse.
(merci google).
Merci Antoine... Bon allez, faut s'mettre à bosser un peu, non ?
Antoine, j'aime bien quand tu mers ta thèse à l'envers... Pour le reste, souviens-toi que nous étions les lions, les guépards, et q'aujourd'hui est venu le temps des hyènes et des chacals...
Vinosse, Derrida sur Arthaud, ce n'est pas philo sur art, moins encore universitaire sur peinture, mais un intellectuel (la pensée!) intelligent et sensible à propos du "Momo" fou et génial... Et puis, il y a, ne t'inquiètes pas, d'autres Lydie(s) en ville..!
Lydie, c'est vrai, c'est un beau prénom...
Je critique le duo antagoniste: philosophe (ou prétendu tel) contre peinture... ( ou art ).
Pendant longtemps l'artiste a précédé le penseur, depuis presqu'un siècle, la tendance se serait inversée, au grand dommage de l'art en général.
Quand je dis penseur, je vois large !
Un peu comme pour ceux à qui l'on confie le micro pendant les matchs comme hier soir... Y me font grandement chier les guillemin, lombard et autres ...
Ils sont d'une platitude!
Exercice Oh combien difficile que de discourir sur un match de sport micro en mains. Un des amis de la Comme Fou a voulu s'y essayer un jour et après avoir refait dix fois ma même prise en a conclu : 1) qu'il n'était pas fait pour ça; 2) que ce n'était pas si simple, en fait ; 3) que désormais il aurait beaucoup d'empathie pour ceux qui exerce cette activité.
Pour moi, un intelllectuel est quelqu'un qui créé de la pensée (au contraire de l'universitaire qui, au mieux, la recycle).Il arrive qu'un artiste soit un intellectuel et ce, sans dire mot... Mais surtout, tout marche au même pas dans les territoires de création, tout s'invente au même rythme quelle que soit la forme que prend l'invention...
Pour le baroque, par exemple, qui en est à l'origine? La philo avec Galilée et Spinoza, la science avec Keppler, Leibnitz et Newton, l'art avec Bramante, Borromini et Rembrandt...? Hiérarchie de talent oui, pas de discipline. Pour en revenir à Derrida/Artaud, dans un registre différent, le "Artaud le Momo" d'Artaud et le "Artaud le MoMA" de Derrida sont tous les deux éblouissants...
L'intelligence, n'est-ce pas, étymologiquement, la capacité de relier ? Relier les concepts, mais pas que...
Alors donc la mêlée serait l'endroit le plus intelligent du monde puisqu'il faut se (re)lier ?
Cela me rappelle le jeu des métiers auquel nous jouions autrefois, métiers
qu'il fallait mimer. Ceux qui nous faisaient toujours rire (nous avions 8/10 ans) étaient médecin et bourelier
Pas relieur ?
Rieurs..!
Medecin, je peux imaginer, mais bourrelier, pourquoi était-ce si drôle ?
T'expliquerai la prochaine fois à Al
"dard"...
Je reviens... Je reçois à l'instant une photo d'un camarade (les amis, connaissez vous le grrrrrand photographe de rock Richard Bellia ? www.richardbellia.com/), prise récemment à Clermont, qui montre l'envers du fameux Bouclier qui illustre ton billet...
Au recto : "Ludus pro patria", le nom des héros...
Au verso : "Réplique Interdite - Droits Réservés"
http://flic.kr/p/9dScRj
Le texte du verso, auquel ne manque qu'un "made in China", nous ramène sur des propos mercantiles et mesquins qui me laissent comme un goût...
Réplique interdite... C'est pourtant des répliques sismiques que nous sommes en train d'enregister au Yemen, en Jordanie, en Algérie... Tous Tunisiens, disions nous ici même...
Zont interet à se dépécher à disputer la Coupe du monde de foot au Quatar au train où vont les choses...
Un vieile homme dit, avant d'aller à la manif, en sachant qu'il peut se faire tuer par les forces de l'ordre : "la liberté a un prix"
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