vendredi 25 septembre 2015

Bien d'accords

Il faut l'avouer : la déco est à chier. La World Juice Rugby a vendu cette Coupe du monde en Angleterre comme le retour aux sources: le filet d'eau est bien mince. Le Digbeth Branch Canal coule au milieu de Birmingham. Les vieux docks pourris et abandonnés des années 70, réhabilités dernièrement, auraient pu être embellis rugby. Que nenni. Mais c'est un magnifique endroit pour se balader, goûter une bière, bouquiner, prendre le vent dans le nez.

Pour ce qui est aussi de l'ambiance : zéro. Pas de bonus offensif. Un gros ballon bouffi déposé sur la place centrale, en face du Symphony Hall et du centre des congrès. C'est gonflé, non ? Olive blanche dont on se demande si elle ne va pas balancer un vent... La World Company Juice Rugby aurait pu au moins imposer quelques figures plus stylées aux villes hôtes.

Birmingham mélange les années 60 de la brique rouge alignée quand la cité industrielle alimentait l'Angleterre en produits manufacturés, et les années 2000 de verres, de béton et d'acier. Les deux univers architecturaux s'accordent bien. Comme les affiches de concert qui réhabilitent la musique alambiquée - on disait prog rock - que nous écoutions à l'époque où Gareth Edwards enflammait l'Arms Park. J'ai lu que Jethro Tull est un opéra interprété par Ian Anderson. On n'est jamais mieux servi que par soi-même. King Crimson en concert, lui, est sold out.

Sa set list se termine par Court of the Crimson King et 21st Century Schizoid Man. Bien vu: les Boks sont cramoisis de honte. King Crimson n'a pas joué dans les Midlands depuis 1973. J'avais quatorze ans et je ne connaissais même pas leur existence, focalisé sur Deep Purple. Ils étaient six autour du roi Robert Fripp. Ca a dû être génial.

Puis est arrivé hier tard dans la nuit l'essai de Johan Deysel. Face aux All Blacks. Combien de points Cane, McCaw and Co ont inscrit ? Je m'en fous. En revanche, la pénaltouche, le renversement d'attaque et le super plongeon de Deysel donne du sens à ces matches qu'on dit disproportionnés. Et qui ne le sont plus.

7 commentaires:

Seb en Ovalie... a dit…

Thank you Sir Escot pour ces billets d'humeurs, en forme de cartes postales entre les murs de poussières, et les évocations ruck and roll. Alors que les namibiens ont gardés leur honneur et éviter une trop profonde mise en bière, je te salue de façon houblonnée une Spitfire à la main gauche (comme je jeu français)en m'apprêtant à écouter THE ALBUM "In Rock" au delà de "Minuit dans le jardin du bien et du mal". Go ! Je Clint sur Play et ça part fort "Speed King" ! GOOD NIGHT (into the fire?).

richard escot a dit…

Il est là oui le type ! Présent...
Bon Seb, tu serais horrifié de voir ce qu'est devenu le rugby. Conférence de presse minable des Samoans au stade d'Aston Villa. Horrible. 2 journalistes, dont Ritchie. Et quand on a voulu poser des questions sur Census Johnston, à dix mètres ! Le coach était Ok pour me parler mais pas l'empêchée de presse. Une Néo-Zélandaise d'origine samoanne qui fait tout pour faire chier le monde. Elle a fait l'unanimité contre elle auprès du staff média de Villa Park. J'ai failli pêter un câble. Ca devient de plus en plus comme le football. Dégouté.

Seb en Ovalie... a dit…

Ecoeuré...Moi qui avait l'habitude de penser que "Les diamants sont éternels" je fais des Bond en te lisant agent double héros...pff Une coupe du monde en mode tabloïd pour notre L'Equipe,qui restreint la profondeur du champ lexical, et dans les coulisses un nouvel ordre qui laisse sur le champ de bataille (pas George l'autre..)des équipes de communiquant donnant envie de rejouer certains sketchs en version "Les nouveaux sauvages", voilà l'enfer du décor...

richard escot a dit…

Ce sera ma chronique suivante. Vers minuit. Comme d'hab. Mon Seb, j'ai l'impression que toi mis à part il n'y a plus grand monde sur le site. L'élan des début s'étiole.
Je voulais allez écouter du Dylan à Birmingham mais j'ai terminé de bosser trop tard. Alors je me suis vengé sur la salle de muscu. Putain, le rameur, c'est hard. Je comprends pourquoi c'est l'activité sportive prisée des universités. T'as pas besoin de fonte. 15 mn, 2,5 km à ramer, 900 watts par coup de rame et t'es détruit...

Seb en Ovalie... a dit…

J'ai suivi le même programme de préparation physique que nos bleus pour être sûr de tenir le rythme et d'aller sans trop ramer jusqu'à la fin de la compétition (contrairement à eux!)avec des séances de soulever de pintes, à chaque coup de pelle une gorgée, j'ai pris exemple sur le Huit GB qui glisse sur les bassins en or, et je fais un peu de rameur à mon niveau (c'est à dire le torse en avant) en écoutant Vangelis accompagner "Les chariots de feu" !

richard escot a dit…

Bon ben heureusement que tu es là, hein. Parce qu'en dehors de toi, ya plus grand monde de la comme fou qui échange. Et on n'a même pas terminé la première partie. Oups.

Vincent, ... a dit…

Ressac normal non? après la montée en pression, l'envie d'y croire, l'attendrissement devant les exploits des Jappies, des ....shvilies, puis la déception de constater que cela n'avait pas inspiré not' bleusaille, toujours aussi désespérément propre sur elle et mortellement anodine ...
Et comme on ne plus compter sur les héros d'un match, redevenus ennuyeusement ordinaires, il ne reste plus qu'à regarder distraitement les blacks faire des gammes devant une équipe de fédérale.

A ce stade, la Juice Corp aurait dû prévoir des concours de rot Guinness ou Heineken, des lancers de pompom girls devetues ou des distributions promotionnelles d'antidépresseurs : ce qui prouve qu'elle est encore très amateur et devrait s'inspirer davantage encore de sa grande sœur Fifa...

Toutefois, la préparation du match contre le redoutable Canada va enfin nous tenir en haleine pendant que s'expédieront les affaires courantes et anglo-galloises, par exemple...