lundi 5 octobre 2015

Artiste pinte

Il nous faut retrouver le fontaine où nous aimons nous abreuver. Le rugby anglais, défait, n'a plus que des démons. Ils ressortent tous. Les supporteurs, eux, se cachent sans bruit. Plus un seul maillot blanc orné de la rose dans les rues. Du vert irlandais, ça oui. Et surtout du celeste y blanco en serge fin. Avec un soleil sur le col.

Du col, il faut s'en pousser un peu. Pour cela, rien de mieux qu'une Guinness. Imaginez. Vous sortez de voir Argentine-Tonga. Plein soleil, ambiance festive, du jeu partout, des relances en voilà, des impacts en veux-tu. Et vous tombez au pied levé sur une pub d'abribus. Chez nous, au pays des mille fromages, on y place Sébastien Chabal. C'est notre barbe. Chacun sa poésie.

Les Anglais, eux, s'inclinent au rugby mais ne perdent pas le sens des valeurs. Dans les abribus, ils font l'éloge du jarret en forme de pinte. C'est la mousse du coach. La bière se mange sans fin. Alors j'y suis allé pour croquer. Seul, au début c'est sympa, mais c'est comme de tout, faut pas en abuser. Ca a du nez, un pub. On y entre et on se sent immédiatement chez soi.

J'ai failli apercevoir Maradona. En fait, il n'y a que moi pour ne pas lui avoir claqué la paume dans le dos, au petit gros. Le public dans les tribunes puis les Pumas dans le vestiaire lui ont chanté leur adoration. Il est plus fort que la nation, El Diez : il a son hymne à lui. D'un seul coup, plus personne ne parlait de rugby. Don Diego assis en Angleterre pour voir du jeu à la main orchestré par Sanchez, ça valait dix sur dix.

6 commentaires:

Seb en Ovalie... a dit…

Il est vrai l'ami qu'il aurait été délicat au milieu des pintes de dhoublonner les points en mettant vin sur vin ! La traction de la journée, Don Diego venu rouler en mode cubi en soute, pour retrouver un peu d'ivresse sans vitesse d'une certaine "Youth" plus en touriste qu'en Zorro, les pumas n'ont pas besoin de lui pour rentrer leurs griffes bien équimentier, à la virgule près, et nous offrir des offrandes sorties de mains de Dieu du stade. Une après-midi bucolique fiesta tango avant de retrouver des trèfles (à quatre feuilles) de choux Dimanche alors que la presse british funèbre a enterrer avec démesure le "Sweet long Sweet chariot" dans la lagune. Dans nos tabloids il y aura de quoi mousser pendant la semaine avant la bière de messe, et dites nous que nos bleus sont comme des coqs en pâte avant de maltraiter ces verts (porte bonheur en coupe du monde?)faites nous rêver, dribler vos mots, soyez comme "Le Gaucher", dégainer vite et juste comme Armando venant de Lanus sacrifier définitivement, en terre mexicaine les anglais après une course de relance folle de 50 mètres qui fait que même à Leicester en 2015 on chante encore les louanges, en levant les mains au ciel de "Maradona", saluer comme un messi(e), malgré l'absence de "No smoking orchestra" !

richard escot a dit…

Ah la tu te régales toi... Et nous aussi. Je n'aurai malhureusement pas le temps d'aller voir tous ces films cette semaine...
Au fait, et Kosturica là-dedans ?

Anonyme a dit…

Oui mais quand même ... Parler de Lanus et de Diego, ce sacré trouduc !!

richard escot a dit…

Anonyme ?

Seb en Ovalie... a dit…

Kusturica toujours bien placé, en fanfare dans la liste Millenium A des 100, en version "Underground" !

Sylvie a dit…

L'artiste pinte et la mousse du coach, ça va me faire la journée, Ritchie. Ah cette faculté de mixer la binouze et l'écriture, à part Jim Harrison, je ne vois pas qui a pu le fa.... ah mais non il y a aussi Bukowski, et James Ellroy, et l'Antoine Blondin ... En fait les écrivains sont tous des grands assoiffés ; une Guinness et l'azerty en fête ! A chacun son poison, aucun n'est interdit, le propre de l'amateur d'alcoolittérature c'est l'expérimentation parfois périlleuse, mais que ne ferait-on pas pour écrire juste ?
Pas de délire alcoolique non on reste dans le raisonnable ; ce moment où l'alcool aidant , l'esprit s'échauffe et devient plus lucide, c'est le moment des plus beaux aphorismes ...Blondin qui définit l'apéro ainsi : des verres de contact .
ou Bukowski
C'est ça le problème avec la gnôle, songeai-je en me servant un verre. S'il se passe un truc moche, on boit pour essayer d'oublier; s'il se passe un truc chouette, on boit pour le fêter, et s'il ne se passe rien, on boit pour qu'il se passe quelque chose."
Et que dire du rugby pendant une CDM, la bière légère qui monte juste assez au cerveau pour le stimuler ... Je trouvais les papiers de tes confrères plus gais Ritchie, en lisant le tien, j'ai mieux compris la raison de cette unanimité dans le commentaire . Ils sont tous pompette, un p'tit coup dans l'aile la vie est belle !
Enivrez-nous !