mercredi 28 octobre 2015

Trop

Ca n'a pas trainé. Une semaine après. Par le plus doué de la génération 2000. Peut-être un peu trop vieux pour la décade suivante. Dans votre tabloïd préféré de sports mardi. Il avait "retrouvé des sensations physiques (...) une seconde jeunesse (...) Dans une grande forme." Les trois mois intensifs de vélo sur les sommets avaient donc du bon.

Le plan de jeu ? "Il a été mis en place par tout le staff." Validé par les joueurs, qui ont apporté leur touche, ajoute Fred Michalak. Saint-André, Lagisquet et Bru sont peut-être des truffes. Personnellement, j'en doute. Ils savent donner du ballon à leur équipe. Alors, l'échec ?

"Quand les joueurs ne font pas leur boulot dans les zones de ruck pour sortir les ballons... Moi, j'ai le sentiment qu'on n'a pas fait le boulot. On avait un temps de retard dans les rucks, sur les attaques adverses. C'est vraiment de notre faute."

Le vie du groupe ? "On s'est éclatés". L'investissement ? "On a été un peu trop dans le scolaire." L'engagement ? "On a été trop gentils. Et ça, c'est de notre faute." Le jeu ? "On aurait dû jouer en essayant de faire mal aux autres." Conclusion ? "Cette Coupe du monde, on l'a tous ratée."

Croisé un international voyageur de "gros" calibre, une soixantaine de sélections, à Heathrow sur mon chemin de retour. Il a suivi l'aventure. Extraits, off : "Les joueurs n'ont pas été méchants, pas agressifs, trop attentistes. Il n'y avait pas de leaders. Le Goret (PSA) n'a pas été assez dur avec eux. Lagisquet et Bru ne parlaient pas du même rugby. Ca me fait mal à mon équipe de France."

Tirons maintenant un trait. Enfin un pointillé. Car on se retrouvera, ami(e)s de la Comme Fou à Vincennes (cf ci-contre) le samedi 7 novembre. Antoine a besoin de savoir combien nous serons pour assurer l'apéro chez lui. Seb, Benoit, Ritchie... Qui d'autre ?

15 commentaires:

Sylvie a dit…

On avait donc "Les Fleurs bleues" ? Plongées dans "L'aveuglement" le plus total, errant dans "Les grands cimetières sous la lune" pour un "Voyage au bout de la nuit". C'était "Le grand sommeil" ou "Les faux monnayeurs" ? On aurait dû faire "Le procès" après "Le quart" . Michalak ce n'est pas"L'homme sans qualités" ... plutôt "Le Général de l'armée morte" . Pour l'instant avant "La modification" restons "Sur la route" et écoutons "Les contes de la folie ordinaire " de "La conjuration des imbéciles" ....
PS : fièrement propulsé par moi même avec l'aide du Dictionnaire de Benoit et Ritchie ...

richard escot a dit…

Ah ah... Pas mal. D'habitude c'est grand écran. Là, c'est pages qui volent. Mais bon, concernant Michalak on se demande pourquoi il n'est pas intervenu plus tôt, non ?

benoit a dit…

Voilà. D'une: Fred Michalak ne se départira jamais de son élégance, malgré le poids de l'age et ce corps meurtri ( S'il s 'est blessé si souvent à l'épaule, c'est parce qu'en défense, contrairement à ce que j'ai pu lire, ici ou là, il ne s'enlève jamais de devant.)Et qu'il vienne, aujourd'hui et dans les circonstances que l'on sait, défendre ce staff qui a cru en lui ( moi, rien que pour ça, je n'ai pas envie de le vilipender, ce staff. J'ai eu un vif plaisir et une émotion à ne pas croire, en revoyant Fred ( un joueur unique, un peu incompris parfois, "c'est un joueur à risques..Combien de fois ai-je entendu ce genre de..pfff, et les mêmes de regretter dans la minute qui suivait, la disparition du " french flair" ( et tout cela bien sur sans savoir de quoi ils parlaient, parce qu'on s'enrhume pour des riens à propos de ça, le "french Flair", et tellement génial par moments) tenter ces choses qu'il est le seul à savoir-pouvoir faire. Alors bien sur...)ne m'étonne pas.
De deux: il pointe ce manque patent de férocité dont nous avons, il me semble, toutes et tous été témoins. Redit et souligne l'essentiel, à savoir que sans le minimum requis d'agressivité, le rugby, ça n'existe pas.

Je lui souhaite vraiment tout le meilleur pour sa fin de carrière. Ah oui...J'aime ce joueur, depuis le début- ses débuts, et j'ai pour lui une tendresse particulière.

richard escot a dit…

Vous n'avez pas remarqué la tendance générale à ne rien dire sur ce qui s'est passé. Ou pas passé, d'ailleurs; Seul Michalak. Tous les autres, hop, la retraite internationale, le Top 14, et allez, on passe à autre chose. Incroyable. Un trait.
Il n'y a que les élus et les édiles qui montent sur leur fronts respectifs pour balancer des grenades.
ca promet

benoit a dit…

Oh que si je l'ai remarqué et constaté ici ou là, ce silence assourdissant. Un tel, chignon au vent, heureux de retrouver ses " potes " de club ( à croire qu'en trois mois et quatre ans, il ne s'en est pas fait un seule en équipe de France...)Pour ça que je trouve admirable que Michalak, lui au moins, dise, avec justesse, ce qui a pu faire que...Les autres sont sans doute tenu à l'omerta édictée par Don Sergio...dont, d'où je regarde les choses, c'est à dire de très loin ( pur fantasme, de ma part, sans doute)l'ombre a plus que planer et peser...mais je n'en sais rien, je n'étais pas là.

richard escot a dit…

Blanco, pas comme neige. Il ne fait rien peser. Si ce n'est... ses excès de poids.
Ce qui me fait peur c'est ce qui va sortir de fumier des joutes verbales dans l'année à venir.

benoit a dit…

ça peut faire peur, en effet...mais est-ce qu'il en sortira au moins quelque chose...à part la satisfaction de quelques ambitieux lesquels, si jamais si...se contenteront de ne rien faire en organisant, à grands coups de moderneries hi-tech, le vide autour?

benoit a dit…

Après toute cela reste du langage ( on aimerait tant, puisqu'on en parle, que les cracheurs de courte haleine laisse un peu la place à d'autres, mais...Pour moi le rugby demeure avant-tout une histoire de geste, de posture) et comme l'écrit si justement Rousseau" Ne pas dire ce qui est vrai et dire ce qui est faux sont deux choses très différentes...mais dont peut néanmoins résulter le même effet..." Et dans le cas où l'effet est nul...

Sylvie a dit…

Si je l'ai dessiné en Général de l'armée morte, c'est en raison de ce quasi désert autour de lui (que vous avez raison de souligner Benoit) . Alors pourquoi cithare ? Parce que la grosse caisse ce n'est pas le genre de Michalak, je le vois davantage s'éloigner de la foule (déchaînée, bien sûr) pour réfléchir, peut être même consulter des amis, d'autres joueurs ... Et puis se lancer seul, comme sur le terrain . Rien à gagner, mais rien à perdre non plus alors ...
Il ne s'est rien passé Ritchie, la vida es sueno, l'examen de conscience, l'auto flagellation c'est bon pour les journalistes :-)
On a vu la férocité des Aussies, l'agressivité des Blacks, l'âpreté des Boks et il faudrait que nos bulldozers admettent qu'ils sont des chamallows ? Pas facile .
Non il ne s'est rien passé, tu as dû rêver "Nous sommes de l'étoffe dont les rêves sont faits, notre petite vie est cerclée d'un sommeil" (la tempête)

benoit a dit…

La tempête... et oui Sylvie " Spectacle sans substance, illusoire et changeant ( si peu en l'occurrence, je me permets de...)que ne suit nul vestige en son cours d'un moment." Et voilà...que ça qui reste... si on veut bien que ça reste...et pas si sur que...

Tautor a dit…

Sa vie de joueur créateur, itinérant du jeu, Michalak l'a du à son instinct et à lui seul. Champion de France Crabos en 2000 avec Poitrenaud et Durand à la mêlée, il devint rapidement l'idole incompris des staffs successifs, difficile à canaliser dans un schéma de jeu stéréotypé. Il a cette lucidité naturelle de dominer un match d'un seul coup d’œil ! Sa vie a été de trouver et d'épouser l’entraîneur qui serait capable de restituer sa vision du jeu .... Hélas il vient s'échouer sur Laporte et Saint André, œcuméniques visionnaires du jeu à la toulonnaise et de l'EDF! Autant dire que sa vie, au delà des blessures, fut un challenge de chercher ce qu'il n'a jamais trouvé à savoir l'instinct collectif rythmé par un entraîneur à l'intelligence situationnelle adaptée à sa vision du jeu ! Probablement, un très bon joueur mais pas un très grand joueur comme Larkham , Carter, Bennett ou le fantasque Barry John mon préféré ...
Tautor

richard escot a dit…

J'espère qu'il finira mieux que Barry, que j'ai rencontré à deux reprises. Alcoolique, bouffi, tremblant de délirium tremens. Terrible. Bennett, en revanche, gentleman gallois tiré à quatre épingles qui va sur la tombe de sa fille tous les jours. Terrible aussi. Mon ouverture ? Tannhauser

benoit a dit…

Il finira comme il a commencé, sur un malentendu génial que tout le monde aura plaisir à réécouter, plus tard...Puisque c'est le propre des choses rares et des jolies choses...on les apprécie toujours quand c'est trop tard.

benoit a dit…

Oui...Barry, j'ai du lire, mais rectifie sans faute si ma mémoire qui a tendance à me jouer de vilains tours- cette rencontre dans les oblongues, ou bien ailleurs...Poignant...

richard escot a dit…

Yes. Oblongues.