L'armée entre dans Paris, l'état d'urgence est déclaré. Tout le monde est surveillé. On dirait un mauvais film américain. Je ne pensais pas connaitre ça. Dix mois après l'exécution des journalistes de Charlie Hebdo. A quelques centaines de mètres de la rédaction du journal satirique. Entre ces deux rafales l'escalade. Elle fait froid dans le dos. L'horreur absolue multipliée par dix. Dix fois plus de morts. Des commandos de malades coordonnés sillonnant les ruelles pour attaquer Paris, ville lumière, au cœur.
Quand nous sommes allés à Bruxelles en week-end, l'année dernière, mis à part le centre-ville historique, nous avions traversé des quartiers habités de femmes voilées et de barbus enturbannés pour trouver un hôtel. Une vision si dérangeante, une ambiance si délétère, que nous avions décidé de rentrer illico sur Paris. A l'époque, quand nous évoquions cette expérience, nous étions, mon épouse et moi, traités à mots couverts de racistes. Aujourd'hui, la piste belge du terrorisme religieux est avérée.
La France combat Bachar Al-Assad, aux côtés des Etats-Unis. Pendant que la Russie, l'Iran et le Ezbollah soutient le dictateur syrien. Au milieu Daech (ISIS) profite du chaos pour construire un état islamiste à cheval sur plusieurs états. La clé, c'est donc Al-Assad qui la tient. Mais il ne veut pas partir, il ne veut pas permettre de transition politique. Pendant ce temps, que fait le Conseil de Sécurité de l'ONU ? Et L'Europe unie ? Il est bien tard. Seuls les Russes et les Iraniens combattent au sol. Oserons-nous envoyer des militaires français, maintenant, se faire descendre par Daech en Syrie et le Lybie ? Sans compter qu'il va falloir convaincre l'Irak, le Qatar, l'Arabie Saoudite et les Etats Arabes Unis, qui ont aidé Daesh, de ne pas intervenir.
Avant d'aller sur les terrains syriens et lybiens, commençons par nettoyer devant chez nous. Nous qui avons été longtemps laxistes, va-t-on enfin éradiquer définitivement l'islamisme salafiste radical en France ? Expulser les imams va-t-en guerre qui prêchent la discorde et l'intégrisme ? Cibler et neutraliser les 4 500 suspects qui vivent sur notre territoire et sont estampillés "S 14" comme "Sécurité - jihad" ? Et renforcer sérieusement la laïcité (cf. Baby Loup) ?
Tous les services concernés savaient qu'il y aurait des attentats massifs en France avant la fin de l'année. Personne ne savait ni quand ni où. Mais comment, oui. C'est-à-dire que ce serait un carnage. Ce n'était juste qu'une question de temps. Nos services de renseignements étaient et sont incapables d'endiguer ce type de menace, mais personne ne le peut. La lâcheté n'est pas traçable. Les fous assassins transitent, s'infiltrent, se cachent. Il ne faut pas mépriser notre ennemi. Pour l'instant, c'est lui qui gagne. Car nous sommes maintenant en guerre.
21 commentaires:
Les maux sont trop violents, je n'ai pas les mots, pour exprimer mon cœur et mon âme brisées d'effroi...Juste je me plonge dans la musique qui adoucira les heurts, qui séchera mes larmes au plus près des bougies, je thérapise comme je peux, mais jamais je n'oublierai ce "Requiem pour un massacre"...
Terrible. Effrayant.Je suis glacé par l'effroi.
Quel avenir pour nos enfants ?
Et le Bataclan. L'un de mes lieux de rêves, où j'ai assisté à tant de concerts.
Ça fait mal.. Très mal.
Notre ami Motoraide devait aller au Bataclan aujourd'hui pour écouter son groupe préféré... Comme quoi la vie tient au fil d'un jour...
J'entends sur France télé que des joueurs prient sur la pelouse en foot amateur, que des entraîneurs sont fichés comme salafistes intégristes...
Bonsoir, j'ai trouvé un commentaire d'un américain relayé par Télérama je vous le copie Blackpoodles - Santa Barbara
"La France incarne tout ce que les fanatiques religieux haïssent : la jouissance de la vie ici, sur terre, d'une multitude de manières : une tasse de café qui sent bon, accompagnée d'un croissant, un matin ; de belles femmes en robes courtes souriant librement dans la rue ; l'odeur du pain chaud ; une bouteille de vin partagée avec des amis, quelques gouttes de parfum, des enfants jouant au jardin du Luxembourg, le droit de ne pas croire en Dieu, de ne pas s'inquiéter des calories, de flirter et de fumer, de faire l'amour hors mariage, de prendre des vacances, de lire n'importe quel livre, d'aller à l'école gratuitement, de jouer, de rire, de débattre, de se moquer des prélats comme des hommes et des femmes politiques, de remettre les angoisses à plus tard : après la mort.
Aucun pays ne profite aussi bien de la vie sur terre que la France.
Paris, on t'aime. Nous pleurons pour toi. Tu es en deuil ce soir, et nous le sommes avec toi. Nous savons que tu riras à nouveau, et chanteras à nouveau, que tu feras l'amour, et que tu guériras, parce qu'aimer la vie fait partie de ce que tu es. Les forces du mal vont reculer. Elles vont perdre. Elle perdent toujours."
Voilà ça fait un peu baisser la pression, pas le chagrin .
Etat d’urgence, état de guerre…On en a tous entendu parlé…je suis même né sous état d’urgence… 1961… Déjà la guerre, déjà l’état d’urgence déjà des attentats aveugles, meurtriers oui mais voilà on a oublié…Bien sur il y eu 1982-83-86-95-2012 et hier encore en janvier déjà…déjà…Et puis avant-hier alors que la France profitait de ce week-end encore chaud, en plein match de foot…deux explosions…puis une troisième signal …tout de suite appeler ma fille…Le petit Cambodge était sa cantine…heureusement pas ce soir là…Pour cause de match les gosses ont préférés faire un setting dans son appartement pour regarder le match entre amis ! Et puis le bataclan elle connaît aussi pour y avoir fait des vestiaires jusqu'à l’année dernière. Les vigiles, elle les connaissait …Les premières victimes du Bataclan. Et puis une de ses amies en ce moment dans le coma une balle dans la tête reçue en terrasse du petit Cambodge…Drôle d’apéro…Et puis il me revient cette image de guerre que je croyais refoulé au fond de ma mémoire au cours d’un tournage au Tchad, nous fûmes pris pour cible par des zaghawa armés de Kalachnikov… Déjà… le bruit si distinctif de cette arme…que jamais plus je ne confondrais avec un pétard ! A la merci d’hommes armés et puis, et puis ….être vivant donne le sentiment étrange d’être à la foi de la coupable et d’égoïste… cette peur qui s’empare de tout votre corps quand cela commence et puis la stupeur, le calme, l’incompréhension… Pourquoi moi, pourquoi eux… trop de questions, peu de réponses, juste le sentiment que chaque jour se gagne, se mérite… Ne rien regretter tout savourer, ne rien oublier non plus…Penser aux autres, penser à soi…être un parmi les autres et faire parti de tous…Depuis plusieurs personnes me parle de ce quartier ou un ami ou un ami d’un ami y été ou devait y aller…Je me sens coupable de ne pas avoir été là et heureux que personne de mes proches ou moins proches n’y ai été… Egoïste et coupable…Alors que ce profile la minute de silence je repense à Malraux en 64 au panthéon « ce qui nous réunit aujourd'hui - c'est peut-être simplement l'accent invincible de la fraternité »
le Stade Français à été aussi touché...
Rémi Monfils a échappé de peu à la mort en terrasse du Carillon. Quand à l'ancien joueur du Stade Français Aristide Barraud il a été lui blessé rue de Charonne...
http://www.lerugbynistere.fr/news/attentats-paris-remi-bonfils-stade-francais-echappe-mort-1611151032.php
http://www.lerugbynistere.fr/news/un-ancien-joueur-stade-francais-blesse-balle-paris-sortir-1411151041.php
au milieu de l'effroi, du vacarne et des va-t-en guerre, le Pr Pelloux m'a troublé en nous informant que des exercices d'urgence attentat avait été menés le matin même dans les hôpitaux urgentistes parisiens, exactement comme à NY le 11/09, à Madrid en 03/2004 ou à Londres en 07/2005 . Par ailleurs, il semblerait que ces terroristes soient incapables d'opérer une "sortie" sans négligemment y abandonner un passeport .
Pour rester constructif, et sans aborder les questions qui fâchent, il en est 3 que j'avoue ne pas comprendre qui ne soient pas posées dans le giron démocratique français :
depuis quand aucun débat de ou sur la politique étrangère de notre pays n'a été abordé à l'Assemblée Nationale ?
Le Qatar, c'est quoi, comment ça fonctionne et pourquoi on y va à genou?
La Syrie, après l'Irak, la Tunisie, la Lybie et l'Egypte n'est-elle pas le dernier pays laïc "arabe" méritant un printemps ? Organisé par qui ?
Sylvie, magnifique initiative que d'apporter ici ce bouquet de saveurs qu'effectivement j'avais lu sur Twitter.
Olivier, témoignage poignant et personnel, familial et historique, qui nous permet d'entrer par le cœur.
Zarma, de bien pertinentes questions, de troublantes coïncidences, et l'envie, vite, vite, d'aller mieux comprendre l'orient moyen.
Un bonheur d'intelligence de vous lire
“Vous n’aurez pas ma haine”
Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’aurez pas ma haine. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu pour lequel vous tuez aveuglément nous a fait à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une blessure dans son coeur.
Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j’ai peur, que je regarde mes concitoyens avec un oeil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu. Même joueur joue encore.
Je l’ai vue ce matin. Enfin, après des nuits et des jours d’attente. Elle était aussi belle que lorsqu’elle est partie ce vendredi soir, aussi belle que lorsque j’en suis tombé éperdument amoureux il y a plus de 12 ans. Bien sûr je suis dévasté par le chagrin, je vous concède cette petite victoire, mais elle sera de courte durée. Je sais qu’elle nous accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans ce paradis des âmes libres auquel vous n’aurez jamais accès.
Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus fort que toutes les armées du monde. Je n’ai d’ailleurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car non, vous n’aurez pas sa haine non plus.
Antoine Leiris
Je viens de trouver ce magnifique texte sur face de plouc et je me permets, sans autorisation, de le reproduire ici.
Moi qui tourne en boucle depuis trois jours dans un magma confus d'idées sombres, j'ai trouvé ce texte, et cet homme, lumineux.
Je vous laisse juges.
Hello,
Meurtri au plus profond comme vous tous, ne sachant pas trop à qui me vouer dans la réflexion et la noirceur d'un événement qui dépasse l'entendement, je vous invite à écouter ceci. Rare d'intelligence même si l'horizon ne s'éclaire pas vraiment. Mais c'est peut-être aussi une manière de voir plus loin...
http://www.dailymotion.com/video/x26sp1d_dominique-de-villepin-a-propos-de-l-etat-islamique-6-minutes-d-intelligence-et-de-lucidite_news
Témoignages pour aller plus loin, plus haut. Merci Laurence, merci Christophe...
Christophe, après avoir chacun selon son approche allumé des cierges à la gloire du Mongol ("l'argent appelle l'argent"), nous nous croisons sur la route de la soie ... Le monde est petit, et c'est toute la grandeur des mortels qui le peuplent que de s'essayer de s'affranchir de leurs horizons, sans pour autant se laisser porter par le seul vent . De Vilepin est trop féru d'Histoire pour céder à la complaisance abrupte de l'orienter ostensiblement ou dans l'ostracisme ; il ne confond pas ses vues sur l'orient moyen avec celles du grand en loges de par chez nous .
S'il n'était fin politique, il aurait pu aller jusqu'à suggérer de relire la lettre de V.Hugo à Butler (non, pas Walter !) en remplaçant l'Ancien palais d'été par Palmyre .
Dans la trouée de la nuit
Il n’est pas de lueur plus vive
Que des horizons d’amitié
Du M.ongol à M.andela
Le rugby est la vie
Avec la lettre M
Plutôt que N
Azerty en berne d'un côté pas de l'autre .... soit
le Général Scwartzkopf, commandant en chef de la coalition de l'opération "Desert Storm" en Irak, à la question suivante:" Le pardon est-il envisageable pour ceux qui ont aidé les terroristes ayant perpétré l'attaque contre les Etats Unies le 11 septembre 2001 ?" a répondu
" Je crois que c'est le rôle de Dieu de leur pardonner ... nous, notre boulot, c'est seulement d'organiser la rencontre ".
La politique étrangère est abordé dans les nocturnes quand tout le monde dort sauf ceux qui sont d'astreintes pour la tirelire !
Question géographie pour le printemps l’Israël après les pays "laïK" arabes c'est à côté mais question histoire sera ce "la Mer Rouge" ou "la Mer Noire" ?
le Qatar à genoux posons la question à Zlatan ?
Quant à Pelloux pas encore Pr juste Dr mais bientôt Ministre ....
seule équation non résolue "des larmes et du sang pendant combien de temps ?"
je referme l'azerty jusqu'à jeudi ....
Jonah is dead et les nuages déversent sous le vent de la peine de "La pluie noire"...
Le texte que je lis et relis souvent c'est celui -ci ( je ne mets que la 1ère phrase en anglais ) No man is an island .....« Aucun homme n’est une île, un tout, complet en soi ; tout homme est un fragment du continent, une partie de l’ensemble ; si la mer emporte une motte de terre, l’Europe en est amoindrie, comme si les flots avaient emporté un promontoire, le manoir de tes amis ou le tien ; la mort de tout homme me diminue, parce que j’appartiens au genre humain ; aussi n’envoie jamais demander pour qui sonne le glas : c’est pour toi qu’il sonne ». John Donne ( 1572-1631) . Depuis vendredi le glas sonne sans cesse, et encore ce matin avec la disparition de Jonah Lomu ; non pas une île, tout un continent ... oui c'était tout cela Lomu, un morceau de nous qui part.
Et il y a un long nuage blanc au dessus du Vercors au moment où j'écris .
Si Ritchie tu l'acceptes, voici une modeste contribution à trop de disparitions. J'en avais la nécessité... Einstein et Deleuze attendront (!)
http://www.valeu-r-ugby.com/2015/11/un-colosse-aux-pieds-d-argile.html
Hello Christophe, moi c'est le contraire, Deleuze et René Girard (on en parlera pour savoir si tu le sélectionnes toi aussi) sont mes portes de sorties. Trop de noir autour de moi.
Sorry, Durkheim
Ah John Donne...du bien, Sylvie, de lire le nom de ce poète...Le reste...se passe, à mon humble avis, de commentaire...enfin... il me semble...réagir à chaud devant ces meurtres perpétrés de sang froid, ne me semble pas, ah non alors, la meilleure " chose" à faire...Mais, dans le fond, chacune et chacun réagit, bien sur, en fonction de...Et c'est une chance pour notre démocratie. Mais oui, allez. A vite les amis.
Enregistrer un commentaire