jeudi 3 novembre 2016

André et Alain titulaires

L'occasion était savoureuse d'un énième Crazy Ruck, quand on aime on ne compte plus, mais ça doit faire trente-neuf, à la louche. Christophe, Léon, Juanito et Antoine étaient excusés et à leurs santés le premier verre ! Ce fut donc l'occasion de rencontrer la relève, composée d'André et d'Alain, nouveaux venus encadrés au sein de la Comme Fou. De droite à gauche, Le Tigre, André, Alain, Benoit, Vincent, Seb et Ritchie.

En contre champ, le vélo d'André, posé devant chez Castel, on ne se prive de rien ; André monté de Sainté mais le cœur toujours à Paris, PUC et Stade Français, junior dans l'âme, intarissable conteur, davantage passionné de cyclisme et de cinéma que d'ovale, c'est vous dire l'intensité des échanges pris dans le filet garni de l'enthousiasme et de l'amitié.

Gonflé du pneu comme du cœur, il avait invité son complice Alain, sans doute parce qu'il craignait de se sentir seul... Ainsi vont les avants; soudés. Son walter ego ? Alain, dit Bala, dit Le Révérend. La réplique précise, le regard panoramique, l'écoute naturelle, la réflexion empathique et, parait-il, le plaquage saignant. André et Alain, le Yin et le Yang, pile et face, parfait binôme. Sélectionné à l'unanimité.

Sept pas à sec, ni mercenaires ni salopards, plutôt oie, boudin et cochon que lard. Sans oublier une pensée vers Gilles, un coup de fil à Sylvie et un toast aux nouveaux ; du rugby comme s'il en pleuvait, entre souvenirs, tendres forcément, et perspectives, bleues d'évidence. Pas de joutes mais des rebonds multiples, des passes au mieux placé, pour finir au cigare Café de la Mairie, là où tout avait commencé pour l'apéro cinq heures plus tôt.

André nous a régalé avec l'ABC du rugby de Charlie Saxton traduit en français en version 1960 sortie d'on ne sait où, une curiosité quoi. Et du Rugby de René Deleplace, modèle 1966. Grand cru. L'ensemble bien rangé dans son cartable. Emmanuel Bove et Thomas More étaient aussi au rendez-vous : l'Utopie à relire quand Le Piège se profile. Vitas Gerulaitis (ah l'échange fond de cour entre Le Tigre et Vincent), Leila Slimani et John Maynard Keynes, aussi, nous a accompagné un moment.

Des heures comme celles-ci on aimerait qu'elles ne se finissent point. S'ajoutent à l'infini, au delà de la nuit. Il fut question, dans les arrêts de jeu, de littérature et de cinéma, d'Honoré Champion et de Gibert Jeune, une belle paire aussi que celle-là. Retrouver notre ancienne vie après être sortis des parenthèses enchantées, c'est aussi trouver l'opportunité de s'écrire et se lire pour à bientôt se dire.

28 commentaires:

Gariguette a dit…

André c'est super d'avoir pu rencontrer la fine équipe ! Ce que je ne m'explique pas c'est qu'apparemment il ne fut point question d'Henry Miller, à leur place je t'aurais torturé - gentiment- pour te faire avouer les raisons de cette passion . Allez André dis nous tout !

Unknown a dit…

La relève !

richard escot a dit…

André, il va revenir. Mais après, Sylvie, tu le sais les mots écrits ne sont pas les échanges de table. Et puis il a le temps, André. Il reviendra. Et toi tu seras là. Crazy Ruck vs. Comme Fou. Tout est histoire de terrain.

richard escot a dit…

Oui, la relève, Antoine, et elle se garde bien.

Seb en Ovalie... a dit…

Ah oui Gariguette on a plus parler des colosses de Marcoussis que du "colosse de Maroussi" celle là je la chope à Antoine car les absents ont toujours torts mais nous les Aymond quand même !!! ^^ Une bien belle rencontre où André avait une faim de "bœuf" mais tant qu'il n'a pas mangé le Tigre pas de péril dans le Bengale, désolé chacun son Lang, je me comprends ! Et comme je me tenais à droite du "Révérend" ce fut un plaisir d'écouter religieusement les nombreuses anecdotes d'André de Bourvil où d'ailleurs car avec (ou sans) chaussure c'est la grande vadrouille sans coup de pompe. Pour un pneu j'en oublierai presque de dire que j'ai retrouvé dans mon cerveau épineux le nom du réalisateur Rozier dont St Sulpice nous avait subtilisé le nom, coquin de sort ! Hier vraiment, comme à chaque "crazy ruck" c'était "Jour de fête" !!

Unknown a dit…

Normal de parler littérature avec la garde et Richard

Gariguette a dit…

Bien vu Antoine, surtout bien trouvu ! Je me souviens qu'on appelait ce manuel "la miche et gaga", mas aujourd'hui que de nostalgie !!

André Boeuf a dit…

De retour, hier soir, dans mes appartements, j'ai trouvé photo et commentaires.
L'ami Fritz, oui...N'est pas Lang qui peut! Ni, non plus, oncle Henri, et Arthur Koestler, ou les deux Lawrence, D.H et T.E....Et Laurence Durrel, l'ami Anglais, et John Cowper Powys, le Gallois, pourquoi pas? Sans oublier Albert Cossery, celui d’Égypte...Stop. Arrêtons là cette énumération peu digne des envols parfois délirants de ce cher Henry dont nous n'avons, effectivement pas parlé. Nous n'y avons même pas pensé...
Le pneu, le vélo.. André Raimbourg, je vais parfois lui dire bonjour sur sa tombe à Montainville, dans les Yvelines, lorsque j'ai encore l'occasion de rouler avec les anciens coureurs, toujours amis du temps ou je vivais dans le coin. Et, pour poursuivre sur le sujet du pneu, je dois dire que j'ai juste crevé en arrivant, pile poil au Café de la Mairie, en parfaite coordination avec le Révérend, à 11h45. Réparation, du moins changement de chambre arrière. Malheureusement, le babillage entre Bala et moi a fait que j'ai oublié la plus élémentaire des précautions, autrement dit de vérifier l'intérieur du pneu. Ce n'est que, ayant abandonné dans les larmes mes généreux compères, après une visite dans une magnifique maison d'édition/librairie -dans laquelle les auteurs m'ont remis et dédicacé leur très bel ouvrage (ainsi qu'à Bala, très gêné, lui aussi...Et très heureux, nous deux) dans lequel, je l'ai déjà survolé, point d'Henri, ni dans les cent sélectionnés, ni dans la liste bis; Dieu les pardonne (et moi aussi)- que mon poids a reprovoqué la lente décompression m'obligeant à stopper au niveau de la Concorde, la bien nommée. Cette fois, réparation et redémarrage dans une circulation démente. Réparation trop rapide et peu efficace, entraînant moult regonflages jusqu'à mon antre Clodoaldienne, chez un autre et très vieil ami, Jean-Yves, quasiment un demi frère, qui, lui aussi, aurait dû venir (toujours cette équipe Lycée de Saint-Cloud, Stade Français, Sup de Co, Nanterre, P.U.C...). Un ancien 3/4 aile, parfois, lui aussi 3ème ligne aile, que le qualificatif d'éliacin (comme Christian Darrouy, "l'éliacin à réaction") défini assez bien...Mais trop timide...Dommage!
Tout cela nous éloigne de Jacques Rozier et de son "Adieu Philippine" à la fois solaire et tragique.

André Boeuf a dit…

Tous ces amis, pas comme le dit ironiquement et gentiment Ritchie dans son remarquable compte rendu parfaitement senti, ressenti, sensible et synthétique, par crainte de me sentir seul, mais parce qu'il sont -eux deux, et quasiment une dizaine d'autres, depuis l'école communale- un peu et, même, beaucoup de moi-même. Eux, sans qui je n'aurais sans doute jamais pu continuer un sport -le rugby- trop, disons: militaire. Et moi, trop rebelle. Renâclant devant une discipline non consentie "a priori". Mais laissons tout cela...Et voilà d'autres amis, dans cette continuité, dans ma vie; moi qui ai toujours fonctionné à partir des "gens", des êtres humains, des relations, des échanges, des rencontres, bien que et, au fond, sans doute, à cause d'un fond très solitaire.
Voilà pourquoi j'ai particulièrement apprécié votre accueil, votre acceptation immédiate et sans réserve, votre grande gentillesse, votre écoute, votre sensibilité, cette relation absolument directe: comme si c'était ainsi depuis des années, depuis toujours...Comme si vous faisiez partie de cette terre, de ce terreau même dans lequel j'ai adoré baigner et dans lequel je baigne encore et fait par moment tout pour continuer à y baigner.
Et puis, quand même, pour finir, ce soir, te dire, Ritchie, que: non, je ne suis pas plus passionné de Cyclisme que de Rugby. Certainement pas moins, ni pas plus. Tout simplement, différemment. Comme Buridan, coincé entre deux besoins l'attirant avec une égale force et qui meurt de ne pouvoir trancher, choisir, j'ai été attiré, passionné par ces deux activités. Heureusement, pour des raisons complémentaires -ou supplémentaires,comme l'autre définition mathématique de ces sommes d'angles- le rugby l'hiver, le vélo l'été, par exemple, j'ai pu combiner ces deux sports sans trop de mal. Sans trop de réussite, par le fait et par conséquence de mes non choix. Pour les qualités intrinsèques, indéniablement, j'étais fait pour le vélo, mais pour une attirance sans nuance pour ce qui touche à, disons, l'organisation, le socius, le Rugby m'a presque immédiatement conquis. Une sorte d'histoire d'amour entre ces deux pôles qui ne m'a pas tué comme Buridan, mais à la fois comblé par cette volonté de ne rien lâcher de ce que j'aimais, et étiolé par une sorte de non aboutissement dans une de ces deux activités. Sans parler du reste....
Mais il suffit. Je fatigue et, certainement vous fatigue aussi. De mon côté, et, je l'espère du votre aussi, j'ai passée et passe encore à cet instant précis par l'écoute, sur F.I.P de l’œuvre chantée de Bob Dylan dans une nuit spéciale. Je ne sais pas s'il mérite le prix Nobel de Littérature, mais il mérite à coup sûr d'être écouté.
Bonne nuit à vous et à très bientôt;
AndréB

Gariguette a dit…

Merci André, oui il nous faut bien une nuit Dylan pour supporter l'écoeurement devant les résultats US, la nuit américaine elle n'est bien qu'au cinéma avec Truffaut, mais we shall overcome comme toujours !

Anonyme a dit…

Paraît qu'Albert de Mun n'a jamais envisagé de soupoudrer de poil à gratter le fauteuil à pourvoir d'Eugène-Melchior ; par ailleurs, après le décès de M. Rich, quel avenir pour Citigroup ou Robert Rubin, doivent se demander en priorité les 50 millions d'affamés ricains guère disposés à l'éventrement semble-t-il .

André Boeuf a dit…

Avant de parler un peu de votre livre -de toi et de Benoît- si joliment offert, je voudrais vous faire part du commentaire d'Alain, alias "le Révérend", alias "Bala". Si j'arrive, bien entendu à vous le mettre en pièce jointe...Et non, pas réussi..! Alors, je recopie. Je lui est dit, hier soir, d'aller sur le site de "comme fou", afin de lire les sentiments des un et des autres.

D'Alain Balaszynski à André Bœuf:
-"Oui, oui, le monde est comme fou ce matin, mais pas "comme fou"...et il pleut, il fait froid, et on est en novembre. Mais je m'en fous, j'ai de la vodka pour l'hiver.

Oui, c'est un bon texte, qui résume bien, en effet, un travail de pro. Je ne suis en général pas à l'aise au milieu de groupes que je ne connais pas, a fortiori quand j'y suis introduit presque par effraction. Mais là, il y a une sorte de chaleur naturelle et de simplicité qui se dégage, curieusement, de tous les participants, comme entre amis qui se connaissent depuis toujours, et n'ont pas besoin de se parler pour se comprendre.

A bientôt, vieille pipelette.

Alain"

Joli texte et bel hommage à vous tous, je trouve.
André B

André Boeuf a dit…

Gariguette me demande de tout dire à propos d'Henri Miller.
Je le ferais.
Mais, à l'instant, le temps me presse et je veux, surtout, par dessus tout, et avant toute chose -et avant même de développer mon sentiment, l'argumenter (comme si cela était utile...? Bien sûr que non, mais, par pur plaisir, bien sûr que si!- dire mon enthousiasme envers le livre de B.J. et R.E. "Le dictionnaire du désir de lire". Je le trouve, réellement, et pas par simple gentillesse, politesse ou autre béquille de ce genre, excellent, passionnant et très intelligent. J'y reviendrais.
Il faut dire que je suis quelque peu friand de ce genre de, disons, classement, rangement, organisation, réorganisation, survol, synthèse, éclairage, résumé, que sais-je encore...et, qu'à ce propos, à l’instar de Seb retrouvant après coup le nom de Jacques Rozier, j'ai retrouvé, bien évidemment sur mon vélo, quelques instants après vous avoir quitté, le nom de l'anthologie dont je voulais donner l'auteur à Benoît! C'est "Une histoire vivante de la littérature d'aujourd'hui" de Pierre de Boisdeffre.
C'est tout pour le moment. Mais à très bientôt, donc...Dès mon retour.
AB

Gariguette a dit…

Ah oui leur dictionnaire c'est un vrai nectar ! Tu as senti le grain du papier ? Cette douceur, la souplesse du livre ? C'est d'abord un plaisir sensuel, effleurer la page ... La lecture ne vient qu'après, à picorer ici ou là ... Attends, la lettre M ... j'y suis ... Oops ! y'a pas Miller !!

André Boeuf a dit…

Non, mais il y a Murakami...Mais Ryu, pas Haruki...! Surprise, quand même, quand on pense que ce dernier frôle le Nobel depuis un certain temps.
"Bleu, presque transparent" m'avait réellement intéressé, secoué, même, montrant un Japon plutôt nouveau et rebelle à l'image de celui donné classiquement -comme, par exemple, dans le merveilleux "Chronique Japonaise" de Nicolas Bouvier. Un de mes grands amis -Jean-Pierre Berthon, Docteur en Japonais, tout jeune retraité mais encore bien sollicité, et excellent footballeur et rugbyman entre autres qualités- dit que ce livre, excellent, bien sûr, est quand même une sorte de Japon idéal, quasi rêvé, presque idyllique.
Petite remarque, puisque tu en parles. A propos du livre en lui même -on pourrait dire comme certains philosophes, le livre "en soi"- j'ai remarqué, évidemment, cette qualité du grain du papier, la douceur, la qualité d'impression, la souplesse de l'ensemble à l'image du roseau de La Fontaine, mais, immédiatement, le poids! Quel poids! Quelle densité! Çà, c'est un livre qui tient en main, que l'on ne veut pas lâcher, et si, par malheur (je pense que j'ai bu un peu trop de whisky) on le lâche, il faut bien vite y retourner.
J'ai commencé à le feuilleter, comme toi, et j'en viens à ma petite remarque due à quelque vieille habitude de lecteur dont l’œil doit traquer le plus léger défaut. Ainsi, mais j'y reviendrais peut-être plus tard, les fautes que l'on peut trouver dans quasiment toutes les publications et qui ne sont pas seulement le fait de l'auteur, mais plus certainement à la qualité des maisons d'édition. En parlant avec Richard du livre "Déjà" de Jacky Adole, chez atlantica, et pour être bref en ne prenant que l'exemple dont nous avons parlé, je pense que le fait de ne pas avoir relevé l'incohérence des "six amis", en fait sept avec Adrien (le récitant) aurait dû être réglé par les lecteurs/éditeurs (à moins d'une volonté de l'auteur, mais non spécifiée dans le texte, de se situer dans le sillage des "Trois Mousquetaires" qui étaient, comme chacun le sait bien, quatre!).
Revenons aux Éditions Slatkine (ou Honoré Champion) maître d’œuvre des "Cent romans contemporains du monde entier". Immédiatement la qualité saute aux yeux. Le professionnalisme (dans le meilleurs sens du mot et qui, selon moi englobe la notion d'amateur au sens noble du terme) est remarquable. Tout ce qui est dit plus haut..
J'en viens enfin à ma remarque, instillée par ta petite "niche" à propos de la lettre "M" ou il n'y a pas de Miller. Et bien, si tu regardes bien, à cette lettre "M", page 389, il n'y a pas de Murakami, qu'il soit Ryu ou Haruki.
Bonne soirée et à bientôt (pour ce soir tout va dépendre du whisky, je pense).
AB

Gariguette a dit…

Ah non, non, non !Les 3 mousquetaires sont bien trois ! D'Artagnan n'est qu'un modeste cadet de Gascogne, il ne devient mousquetaire que plus tard dans le récit ( un peu pistonné quand même hmm ? ). Je tiens cela d'un de mes grands amis le Docteur Sauné, spécialiste reconnu en mousquetairerie et rugby toulousain . Sinon Murakami ( Ryu) se trouve p 402 dans la liste bis, excellente liste !

André Boeuf a dit…

Çà, je sais qu'il se trouve dans la liste bis, page 402.
Mais il devrait aussi se retrouver page 389 dans l'"index des noms propres de personnes cités"! Qui, d'ailleurs, est une liste merveilleuse qui permet aux auteurs par une sorte de tour de passe passe, de magie, de démultiplier leurs auteurs sans avoir l'air d'y toucher! Fort bien joué de leur part...
Par exemple, et pour continuer à tourner autour d'Henri Miller ("Le bistrot d'Henri", quand même, quand on y pense...! Quel acte manqué pour les auteurs..Surtout un certain psychologue diplômé...-mais j'ai bien assez bu...-... et quand je pense que j'allais dans le restaurant de leur père du côté de la Contrescarpe, il y a déjà quelques années -car ce dit Henri a un frère qui lui même...Stop.).
Donc, dans l'index des noms cités, que trouve-t-on à la lettre "N", comme par hasard? Et bien, encore et toujours, dans cette page 389, "Nin, Anaïs, citée page 100"! Et si Nin, pourquoi pas Henri? Surtout et particulièrement Henri Miller.
Attendons la suite. J'en ai largement sous le coude, n'est-ce-pas!
Bonsoir pour le moment.
AB

richard escot a dit…

Hello à toutes et tous,
Je vous lis sans intervenir et c'est délicieux. Petit break vital dans mon jardin à regarder l'herbe pousser. Pourquoi pas Miller ? Et bien nous en parlerons lors du prochain Crazy Ruck. Il y aurai mille raisons de ne pas le placer ne serait-ce que parce qu'il y a mille auteurs de part de le monde qui méritent autant que Miller d'être dans ce dico. Qui est subjectif. Sorte de point de départ et non d'arrivée. Ce qui manque est plus important que ce qui s'y trouve, donc. Et si c'était le but ? Le désir de lire est un coup d'envoi. Pas un coup de sifflet final. S'il entraîne le lecteur vers d'autres pistes, d'autres livres, d'autres écrivains, c'est sans doute une réussite. Susciter. Voilà. Comme dirait Benoît.
Cela dit, entre nous, depuis qu'il est sorti en 2011 nous avons eu davantage de discussions au sujet des auteurs qui n'y sont pas que sur ceux qui y sont. Au lecteur de combler les vide, donc.
A suivre...

richard escot a dit…

PS : André, pour les fautes, nous en sommes les premiers tristes, Benoit et moi. Nous espérons une ré-édition pour les corriger. Tu nous y aideras.

André Boeuf a dit…

Sans problème. J'y travaille déjà.
Mais c'est du pinaillage qui m'amuse, m'intéresse, me passionne même. Un peu, comme dirait Charlélie, vous avez introduit le loup dans la bergerie. Car il faut dire, redire et répéter que la qualité -forme et fond- de votre livre est tout-à-fait au rendez-vous: à 99%, largement! Vous m'avez "donné un os à ronger" et je m'y attelle...Complètement dans ma nature profonde d'analyser, de détailler, de démonter jusqu'au dernier grain de sable...de tirer tout le suc, jusqu'à la dernière goutte, ce que je vis, et de remonter, parfois un peu différemment pour voir et faire ressortir les lignes de forces (d’où mon intérêt puissant pour le rugby et sa complexité, et mes recherches immédiates du pourquoi et du comment, et mes réflexions étayées sur "L'A.B.C. du Rugby" -tout simplement commandé, à l'Académie de Grenoble, grâce à Conquet et Devaluez, et traduit par un éducateur, lui aussi et encore remarquable, Henri Coupon- René Deleplace etc.).
Cette nuit, j'ai été réveillé par des bribes d'images qui me poussaient à allumer et à noter au plus vite, avant de me rendormir, et de continuer ce cycle, mouvant et régulier comme de puissantes vagues montant du fond, sinon des mers, tel un Martin Éden, du moins des profondeurs de mon intérieur, alimenté par des visions (de Cody?). A ce propos, et pour juste parler de ce qui ressort de notre groupe, du nuage d'impressions qui me restent lorsque je "visualise" la journée du 3, à l’instar de Carlos Castaneda (tiens?)...et, même, lorsque je recherche, analyse, il m'en ressort la vision d'un groupe uni, mais pas uniforme, avec des points de forces, des présences plus ou moins vibrantes, discrètes, par exemple comme celle de Vincent, très réservé, malgré son parcours brillant -D.E.A. d'histoire du XX ième siècle avec mention TB; faut le faire, quand même! Il faut toujours s'intéresser aux gens discrets...., et de ce "Tigre", Habib Nemer, lui aussi si brillant -est-ce également lui, ce musicien qui joue du Keytar, leader du "Fantastic Trio"?
Mais, ce qui ressort de mes visions, c'est cette présence de Seb, extrêmement chaleureuse, attentive, me faisant penser -pourquoi?- à un Maurice Bacquet, lunaire comme lui sans doute. Et, puisque je parle de lune et, donc de système solaire, d'astrophysique.., puisque rien d'autre ne transparaît de lui que cette présence pleine d'écoute et d'humour -et d'un style littéraires fin et brillant- à ces formidables "Trous Noirs" qui se maintiennent si discrets qu'ils n'émettent ni ne réfléchissent, mais sont totalement présents, puissants, indispensables.
Je ne sais pas pour les autres, mais, pour moi, une journée à multiples entrées, foisonnement d'émotions, comme celle du 3 novembre, ne me laisse pas indifférent. Ce n'est pas de la routine, une chose que l'on fait et que l'on oublie dès la fermeture, des bans et, ensuite que l'on reparte dans la vie comme si rien ne s'était passé. Bien sûr, chacun à sa vie, ses obligations, ses intérêts, plus ou moins l'habitude de ce genre de réunions, que cela fasse partie ou non de son métier, mais, bref, pour moi, cette journée a été un moment fort dans ma vie, comme d'autres ont pu l'être. Comme pour ton histoire de la pensée humaine pour laquelle tu recherche spécifiquement les points de rupture, ce 3 novembre m'a donné beaucoup de pensées, de réflexions, d'orientations, de détermination, de souvenirs... et de bonheur.

Gariguette a dit…

Pas cherché les fautes, ça m'aurait gâché le plaisir . Juste cherché d'abord les oeuvres déjà lues, histoire de faire mes stats personnelles : 53% ( mince alors Les Buddenbrook c'est quand même plus long que Soie, tiens une idée : donner le poids des livres ou le nombre de pages, ça fera remonter mes data, je lis beaucoup de gros bouquins ) . A titre comparatif, la documentaliste de mon lycée c'est 5% de votre liste ( petit bras, la doc ! ) . A mes 53 % je me suis ajoutée les auteurs dont j'avais lu au moins une oeuvre - mais pas celle retenue par nos deux zigues - donc là on monte très vite à 60 %, - oui c'est très scientifique - puis ceux dont j'avais lu beaucoup d'oeuvres, voire toutes London, Ellroy, Dos Passos, Zweig, Yourcenar, R Banks ... allez, à la louche je me mets 80 %, après j'ai mis ceux de la liste bis - que j'aime beaucoup, vous pourriez pas la faire en dico-bis du re-plaisir de lire ?- - 58% ... on arrive à environ 138 bouquins qu'on a en commun, pas mal hein ?
Ensuite j'ai fait des mariages - le gobetween qui sommeille - le rapport entre "Neige et "Smilla " par exemple, les titres à un mot, les titres longs ... j'ai lu tous les auteurs en E F G H P Q T U (facile) Z mais ....
Après je dois bien avouer mes péchés pas mignons : pas lu les Japonais . Aucun .
Sinon André, à ta collection d'amis de Ritchie il te manque THE ludion magique, the Number Nine soi-même, Mister Christophe S.! Hi ! Hi ! Hi !
Moi je l'ai mon image Panini ;-)

André Boeuf a dit…

J'ai aussi fait, mais très rapidement et sans chiffre, ta démarche. Je te dirais plus tard mon bilan. Globalement, et à vue de nez, je dirais que je devrais tourner à 70% des deux listes. Quand à la troisième, la cachée, que je révèlerais dès que possible, je n'en sais rien du tout. Une chose cependant, et qui la fout mal pour mes statistiques -et ma culture par la même occasion (et surtout, en fait)- sur les quatre "A", je ne connais que vaguement Jorge Amado!!! Pour me venger, je note l'absence, quasiment, j'ose le mot, scandaleuse de Jorge SEMPRUN.
Je ne cherche pas les fautes: elles m'apparaissent le plus souvent par hasard, comme pour Murakami, par exemple. Alors, là, je m'y mets. D'autant plus que le bouquin me plait à 100%. Ce n'est pas dans un but négatif; juste la recherche d'une certaine perfection.
A l'instant, sur F.I.P., le énième Léonard. Et, si j'ai bien entendu, nous aurons droit, comme pour Bob l'autre soir, mais pas pour les mêmes raisons, à une nuit complète Léonard Cohen. Encore une fois, et pour un pur plaisir (égoïste? Je ne pense pas!) personnel, Alléluia!
Pour terminer ce mot je poserai une question aux auteurs, à propos de ce qui me semble une faute. Il est en effet parfois difficile de déterminer la règle de l'esprit, de la volonté, du désir, de la décision...Le cas d'école de Milan Kundera, parfaitement éclairant sur ce point.
"Kundera, Milan 99", n'apparaissant QUE page 388! Dans la liste cachée, donc. Dur à avaler, pour moi. Mais là n'est pas le propos. La "faute, donc"!
-Page 385, le titre; "Index des noms propres de personnes cités".
Indéniablement, j'écrirais: "nom propres des personnes citées", car ce sont les personnes qui m'intéressent en priorité. Mais, apparemment, pour les auteurs, ce sont les noms qui sont cités et pas les personnes. Auquel cas, j'écrirais:
-"Index des noms propres cités".
Voilà, c'est tout pour le moment.
AB

richard escot a dit…

Marrant, réveillé cette nuit par une pensée concernant le dico. Mis à part notre éditeur, Jean Pruvost, tous ceux (hors Comme Fou, parce que là ce sont des amis et donc la "lecture" du dico est différente) qui l'ont en mains évoquent immédiatement l'auteur ou les auteurs qui manquent. Ce qui est sans doute une façon de s'approprier le "désir de lire". Puis les auteurs qu'ils ont lu. Sans doute pour se rassurer. Mais très rarement, ou alors à la toute fin, les auteurs qu'ils ont découvert. Du coup je n'ai pas pu me rendormir. J'ai essayé de répondre à la question : "pourquoi ?" Je demande donc de l'aide ici. Pourquoi étalonner un "livre découverte" par rapport à soi ? Par rapport à l'absence et non par rapport à l'apport ?
André, puisque tu as si bien "senti" la Comme Fou, ainsi la caractéristique première de ce petit groupe dont tu fais maintenant partie, comme Bala et Gariguette, serait la mise en retrait de chacun. Effectivement, nous ne nous livrons pas sur nos histoires personnelles et nos Tartarinades ovales qui n'intéressent personne, en fait, mais essayons toujours de trouver le lien, le trait commun, le sujet qui relie. D'où Crazy Ruck, se jeter dans les fleurs du maul sans retenue, d'où que l'on vienne, qui que l'on soit. Manquaient entre autres Antoine, Christophe et Juanito, sacrés spécimen de ruckers.

richard escot a dit…

Pour l'index, André, c'est la main de l'éditeur. Les index, d'ailleurs. Qui sont je trouve un vrai beau plus au dico. Surtout le thématique.
Et pourquoi je me justifie, moi ? ;-) C'est vrai ça, André, tu m'obliges à me justifier, ce qui est la pire chose entre amis.

Gariguette a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Gariguette a dit…

Tu as tout à fait raison Ritchie, je me suis fait la même réflexion - sans pour autant me réveiller ! - je me suis demandée pourquoi je n'avais pas fait l'effort d'aller découvrir les romans inconnus . Là je suis en phase de re-découverte des livres déjà lus et que je relis avec plaisir ( Martin Eden, relu récemment par exemple, ça m'a encore subjuguée ) . La phase de vraie découverte viendra plus tard je pense quand j'aurais réglé ce problème de re-lecture : pourquoi relire ? Pour vérifier si nos points de vue concordent ? Pour découvrir ce que Benoît et toi avez perçu de ces oeuvres et qui m'avait échappé ?
Pour le plaisir tout simplement, celui de se dire "ah oui c'est bien comme ils disent j'avais oublié ..." de se replonger aussi dans une époque de notre vie, j'ai lu certains bouquins très jeune et avec la maturité j'en fais une autre lecture ( Le guépard par exemple, lu vers 15 ans n'a pas du tout le même goût aujourd'hui, je l'avais trouvé vieillot et suranné, à présent j'en vois les facettes plus chatoyantes )
Enfin vous avez fait une lecture des oeuvres dont je pensais a priori qu'elle serait très masculine et ce n'est pas du tout le cas ( sur Zweig par exemple dont le style est comparé à celui de Stendhal, ça m'a semblé très féminin de le penser et encore plus culotté de l'écrire ) . Pour des hommes vous êtes pas trop mâles . Et c'est un compliment !

André Boeuf a dit…

Longtemps, j'ai menti à ma mère.
J'étais, inlassablement rôdant dans les rues, et oubliais de rentrer. Alors, pour ne pas lui faire peur plus que son attente, j'imaginais des histoires qui me paraissaient tenir debout pour justifier (?), expliquer mes absences , mes oublis, mes retards. Et puis, assez vite, j'ai compris que la vérité la plus brute était encore la meilleure solution.
Encore, aujourd'hui, je me retrouve parfois dans ce genre de configuration et, au moment ou je me rends compte qu'il faut, qu'il n'y a pas d'autre possibilité que de dire la vérité telle quelle est -si il existe une seule vérité, bien sûr, mais là est un autre sujet- un certain poids s’élève et me libère aux environs du plexus. Je me retrouve clair et libre.
Je reviens de valence, de l'assemblée générale de "La Pensée Vagabonde"(voir sur internet si intérêt), maison d'édition, d'aide à l'écriture etc., dont je fais partie en temps que lecteur. J'y ai fait le panégyrique de votre Dictionnaire, de toi et de Benoît...En leur faisant remarquer que, même chez les bons éditeurs Zatkine/Honoré en l’occurrence, , certaines fautes peuvent encore apparaître....Ce qui a alimenté une bonne partie de l'après midi. Ma fonction et mon goût pour cette fonction autour de l'écriture, ma déformation professionnelle de lecteur, en quelque sorte, fait que je ne peu pas lire un ouvrage sans me retrouver dans cette peau de celui qui écrit, d'une part, ou bien dans celle de celui qui vérifie, d'autre part.
J'allume télé et ordinateur. Très bel essai de 80 mètres d'Ollivon et confirmation de ce que je pense, souhaite et espère de et pour Guy Novès.
Je regarde "comme fou" et trouve tes deux mots, réflexions, reproches...? Et je suis mal à l'aise...Je laisse un certain temps passer...Beau coup de choses dans tes mots. Du lard ou du cochon? Difficile à dire.
La première chose à dire, c'est que "qui aime bien châtie bien" et, je le répète, j'adore votre bouquin. Sa structure, sa présentation, son originalité dans le genre, ses index, en particulier. A tel point, mais c'est dans ma nature, que j'en parle, comme ci-dessus, à tous les gens qui risquent de s'y intéresser, en particulier, ma nièce, Maria, bibliothécaire à la Bibliothèque Nationale de Paris, à Richelieu 5, rue Vivienne Paris (2ième) -énorme lectrice par ailleurs et titulaire d'une maitrise, mention TB, elle aussi, sur l’œuvre d'Henri Miller, et, plus précisément, d'Henri et les villes (Paris, spécialement)- qui connaît parfaitement bien votre maison d'édition et qui doit avoir déjà commandé ce Dictionnaire, et pour elle, et pour la B.N.!
Tu as été réveillé...Je m'en excuse si c'est pour de sombres raisons venant de ma part. J'ai, de mon côté, été troublé par tes deux textes. Je n'ai pas vraiment su ce qu'il en ressortait...Pour ce qui est de "nos histoires personnelles", il est certain, qu'avec moi, ce ne sera pas le cas. Je mêle assez facilement le tien du mien! Sois seulement certain et convaincu de l'intérêt profond, réel et sincère que je porte à votre ouvrage. Disons que ma pensée était, une fois la certitude de cet intérêt, de juste -par pur déformation professionnelle- ajouter ma pierre à un édifice qui m'est particulièrement, profondément et quasi férocement intimement proche. Je n'en parlerais plus, c'est promis.
Avec toute mes amitiés les plus sincères.

AndréB

richard escot a dit…

Merci Gariguette pour le "pas trop mâles". Je prends ça effectivement pour un compliment.
Hello André, rien de lard ni de cochon juste un échange. En fait, ces quelques fautes de frappes et pétouilles sont un sujet sensible pour Benoit et moi car nous aimerions avoir livré un texte immaculé. Mais faute de temps et de relectures nous avons laissé passer des erreurs. Alors forcément là, cinq ans après, tu réveilles la douleur... Rien de grave, ça va passer, en revanche, je suis preneur de ton recensement.
Amicalement