jeudi 28 février 2019

Fougue en fables majeures

Imaginez William Shakespeare et Victor Hugo recrutés par les Monty Python. Pensez aux deux bons Jean, Giraudoux et Anouilh, passés au shaker de Tex Avery. Voyez Anton Tchekov perdre ses plumes, le Cid et Cyrano caricaturés par Gotlieb. Cette comédie lubrique-à-brac, "Les Grands Rôles"*, est un geyser d'humour et d'amour déjanté, une bombe lacrymale jetée au public par un carré magique qui ose tout.

De gauche à droite, Elisa Benezio (la fille de Corinne et de Gilles, aka Shirley et Dino), Bérénice Coudy, Valérian Behar-Bonnet (le fils de Laurent, l'écrivain des hautes mers ancré à Deshaies) et Antoine Richard. Appelés aussi "Les Mauvais Elèves", troupe foutrastique créée il y a cinq ans. Ce spectacle tourbillon sans filet est leur troisième création.

Je vous incite, vraiment, à vous y rendre. Par les temps qui tombent, une heure trente de folie sur planches a toutes les scènes pour réanchanter le monde et sa proche banlieue. Dix-huit extraits mythiques détournés, mixés, malaxés, déchirés, récolés à l'envers mais pas tant que ça, et présentés par quatorze caractères pleins et déliés, poupées russes imbriquées.

Cette mise en abîme de certaines des plus belles tirades du théâtre classique est judicieusement  lardée de séquences musicales, de pas de danse (ah, Médée cha-cha-cha) et de cris et chuchotements hors cadre. Allez-y, c'est une fougue en fables majeures jubilatoire à s'en décrocher les mâchoires. Allez-y, vous dis-je : je ne vais quand même pas vous faire un schéma, private joke que vous ne saisirez qu'après les trois coups. Et c'est tout.

* Les Grands Rôles, théâtre du Lucernaire (53, rue Notre-Dame des Champs, Paris 6e). Jusqu'au 21 avril. Du mardi au samedi (21h), dimanche (18h).

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Manque à peine Sophocle,Goldoni, Jean-Baptiste, Saint Pol-Roux, Brecht ou Ionesco, à moins que ce ne soit l'immense Christian au clavier ... tiens là, Pipiou, tu rajoutes une perruque & un peu de longueur de bras en enlevant les lunettes, en rajoutant en braille la partition, un cayrou à la place du tabouret, & tu as presqu'un aperçu de Suzie Quatro dans Can the Khan .
https://youtu.be/SPeXVzn-UcI


Anonyme a dit…

Par delà nos pires aînés, & peut-être les Alpes encore à dessiner certainement au fusain à moins que ce ne soit en bon parigot colonialiste depuis les Monts d'Arret, j'en connais un soupesant en entomololo-lologiste, le poids du "papillon" qui s'exclamerait 23 comme d'autres bourgeois condamnaient 93 avec la Con...vention ...
Le printemps dans les cimes est mort-né avec des pas l'ombre d'une hirondelle pour l'annoncer au carnage . Confiance en mère l'oie comme disait Ravel avant de s'envoler du front . Lui n'avait pas le ralenti pour vérifier que Johnston le 1er centre n'était pas tombé de l'oeuf Lorenzetti !
https://youtu.be/JSbS4oX0Bac

Anonyme a dit…

sinon bien pratique d'avoir un homonyme juste un peu trop timide, pour rappeler ce que je n'ose dire, les merdes sordides & inouies que sont richard & tautor .
https://youtu.be/4evcjAItME4

richard escot a dit…

Sinon, le commentaire du 18 mars (3h23) au second degré est absolument remarquable.

richard escot a dit…

Pas super bien saisi celui de 2h21. Sans doute le décalage horreur.

richard escot a dit…

Mais on avance, on avance. On voit bien l'humanité en marche. Lumineux.