samedi 31 octobre 2020

Sean Connery, diamant éternel

A jamais le premier - et l'unique ? - James Bond, l'Ecossais Sean Connery a quitté définitivement ce monde décapité, vendu au plus offrant et miné d'intégrisme que n'aurait pas désavoué SPECTRE, il faut l'avouer. James Bond version Connery, c'était la drague lourdingue, les jeux d'argent, les claques sur le museau des vilaines Russes et sur les fesses des agentes doubles, voire triple, des réflexions déplacées, cigarette au bec et vodka-martini avec olive dans la main, pétard sous le tuxedo. Tout cela raconte une époque, celle des années 60-70 - guerre froide - absolument irréalisable aujourd'hui. Pas tant à cause du réveil des ligues de vertus que de l'évolution de notre société. Ecossais single malt, Sean Connery se rêvait adolescent en footballeur sous le maillot de Manchester United, s'adonnant ensuite au golf sur les links, là où le vent sépare les enfants des hommes. Alors oui, bien entendu, son nom restera associé à jamais au "Bond. James Bond" de l'agent 007. Mais Sean Connery, c'est peut-être et surtout un choix cinématographique très personnel : Pas de printemps pour Marnie (1964), La colline des hommes perdus (1965), The Offence (1973), L'homme qui voulut être roi (1975), Outland (1981), Le nom de la rose (1986), Highlander (1986), Les incorruptibles (1987), A la poursuite d'Octobre Rouge (1990), Soleil levant (1993), Juste Cause (1995), Lancelot (1995), A la rencontre de Forrester (2000) et surtout l'incroyable Zardoz (1974), un OVNI signé John Boorman à qui l'on doit Délivrance, Excalibur et la Forêt d'Emeraude, quatre longs métrages qui dessinent une esthétique à nulle autre pareille. Il nous faut donc déguster derechef un Lagavulin 16 ans d'âge pour avoir une petite idée de l'accent rauque et profond, roulant et subtil de cet acteur hors catégorie, sage au milieu des premiers rôles baudruches bodybuildés, capable de jouer le père coquin d'Indiana Jones tout en désintégrant avec le sourire un butor en utilisant son pouce (Présidio) et encore, "juste le gauche, parce que le droit est trop fort". Sean Connery parti, c'est beaucoup qui s'éloigne. Heureusement restent les oeuvres, et c'est la beauté comme la force de l'art que de préserver ses meilleurs serviteurs de l'offense du temps.

7 commentaires:

Curro Romero a dit…

Sean etait devenu Sir Connery en se pointant en kilt devant la Queen..on ne saura jamais si à cette occasion elle lui posa la question habituelle..
.mais reprendre le rôle de Bond une dernière fois pour donner son cachet au fonds Ecossais pour les orphelinats cela vous classe un homme..
Il est parti sans avoir connu la fin de sa quête : l'Écosse indépendante.
C'est beaucoup qui s'éloigne.. comme tu as raison.
Mon film préféré restera celui de Sydney Lumet : la colline des hommes perdus.Un rôle plus puissant que Bond : Sisyphe

richard escot a dit…

Alors il faut imaginer Sean heureux

richard escot a dit…

La colline dans la liste. Merci Curro

Unknown a dit…

So class ,so scottish, so mister James Bond
RIP SIR SEAN CONNERY

richard escot a dit…

Who are you sir ?

Gariguette a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Gariguette a dit…

Curieusement je l'ai toujours préféré plus âgé, mettons à partir du Nom de la Rose ... En James Bond il était excellent mais je n'aimais pas trop le cynisme du personnage . J'ai bien aimé aussi "la Maison Russie" tiré d'un roman de John Le Carré où il campait un libraire amateur de jazz entrainé dans une histoire d'espionnage . Il était bien décati mais si humain !
Faire carrière en France en s'appelant "Connery" je trouve ça sympa .