Les promesses ne valent que pour ceux qui y croient. Personnellement, je n'attendais rien, alors me voilà servi tous les jours. Et ce "rien" est amplifié encore et encore sans discernement. Il faut ainsi remplir le vide, triste constat; faire état d'une rature et l'élever pour les crédules au rang de métaphore. Alimenter le Moloch en chaire fraîche du haut de laquelle pérorent des hâbleurs sûrs de leur fait. J'ai débranché.
Le monde de l'édition, comme beaucoup d'autres univers créatifs, est moribond. Dans ce contexte, les éditions Calmann-Lévy ont décidé de ne pas prolonger la collection "Un Siècle de" dans laquelle le rugby est inscrit depuis maintenant vingt ans, dix-sept réactualisations à la clé, deux mille ventes annuelles au minimum. Pas si mal. Mais pas assez, il faut croire. Pensez-vous que quelqu'un m'aurait prévenu ? Un coup de téléphone, un mail, une lettre ? Non, rien. J'ai appris ça par la bande. Pourquoi ne suis-je pas choqué ?
Alors je m'allonge sur l'herbe et, ventre contre terre, regarde pousser un à un les brins. Je vous assure : il faut prendre du temps pour soi. Un peu chaque jour. Un peu plus chaque jour. J'ai essayé et j'en arrive à une première petite conclusion évidemment temporaire : je ne suis pas persuadé que l'on ai grand chose à se dire quand on se parle à soi-même. Mais ça repose.
Mettons-nous un moment à la place de celui qui serait parti en soucoupe volante tourner autour des astres et rentrerait chez lui après avoir perdu un long moment, disons six mois, toute notion du temps tel qu'il le connaissait (mais aurait découvert l'espace qu'il ne connaissait pas). Il poserait un de ses pieds, puis l'autre (c'est interchangeable) quelque part sur Terre aujourd'hui. Tout aurait changé autour de lui ? Rien n'aurait changé.
Différent mais comme avant. Voilà ce qui nous attend chaque fois que l'on pense avancer. Nouvelle ère, lit-on. Mais ce sont les mêmes concepts présentés avec de nouvelles phrases, cette terminologie rajeunie qui nous déconnecte parfois. A changer la forme on pense modifier le fond. Rien n'est plus faux. Allez-y, faites le tri sélectif. D'un côté ce que vous espériez et, en face, ce que vous supportez.
Il est grand temps de s'allonger, de s'assoir, de se promener, de s'envoler. Tout est bon à condition de se séparer des pesanteurs bavardes et des voisinages encombrants. Il est grand temps de s'ouvrir un chemin pour soi. De retrouver sa propre saveur. D'utiliser en promenade l'énergie vitale dont nous disposons encore pour alimenter notre rêverie solitaire.
Le slogan du mois tient en deux mots : "En Marche". Et ça marche, visiblement. Pour ma part, ce sera lentement et sans but précis. Car le voyage est toujours plus important que la destination. Alors peut-être nous croiserons-nous.
Affichage des articles dont le libellé est rêve. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est rêve. Afficher tous les articles
vendredi 2 juin 2017
mercredi 3 décembre 2008
Comme des cailloux
Fermez un temps les yeux. Voyez comme rien n'est fini, comme tout est à (re)contruire. "Nous ne sommes véritablement que ce que nous rêvons, écrit Fernando Pessoa (Je sais, je sais... Mais c'est ma période d'intranquillité, que voulez-vous...), car le reste, dès qu'il se trouve réalisé, appartient au monde et à ceux qui nous entourent. Si je réalisais l'un de mes rêves, j'en deviendrais jaloux, car il m'aurait trahi en se laissant réaliser. (...) Nous ne réalisons rien en nous-mêmes. La vie nous lance en l'air comme des cailloux, et nous disons de là-haut : "Voyez comme je bouge." De quoi vos rêves sont-ils faits ?
Inscription à :
Articles (Atom)