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jeudi 29 mars 2018

Le souci de soi

Il m'arrive régulièrement de rendre visite à un vieil ami que je connais depuis peu. Connaître au sens de partager ce qui nous élève. Au mur de son appartement des tableaux de Picasso, Derain, Cross, Prévert, Signac, Calder, Renoir... Un amateur d'art, donc. Sa cave à cigare est toujours bien remplie mais son café dégueulasse, le pire qu'on puisse offrir. Mais je le déguste sans râler. Chez lui, j'ai feuilleté récemment un original de Victor Hugo en reliure d'époque. Inutile de vous dire qu'entourés de pareilles beautés, nous passons quelques heures délicieuses.

Nous nous consacrons à ce que Michel Foucault appelait "le souci de soi" et nous le mettons en commun. Nous soignons notre amour du monde en échangeant des lectures. Nous nous tournons vers nous, mais ensemble. Nous essayons de prononcer des mots vrais, de partager des idées raisonnables. Nous conversons sur nos livres, nous nous remémorons quelques vérités qu'il est toujours utile de répéter.

Nous nous nourrissons de paragraphes qui interprètent le monde, nous mettons en marche les actions à venir que la veille nous nous sommes proposés malheureusement de remettre au lendemain ; nous tentons de porter le temps dont la consistance est parfois trop lourde pour nos épaules. Cet ami a connu Albert Camus et m'en parle. Il a aussi partagé quelques moments avec Pablo Picasso et Max Ernst. Quand il dépose ces morceaux d'humanité, je m'empresse de m'en imprégner.

J'ai noté, et vais le partager avec vous, l'extrait de l'avant-propos des Burgraves qui est pour cet ami un viatique à l'heure où la vie lui est comptée avec parcimonie. Le 25 mars 1843, Victor Hugo écrit ceci : "La civilisation tout entière est la patrie du poète. Cette patrie n'a d'autre frontière que la ligne sombre et fatale où commence la barbarie. Un jour, espérons-le, le globe entier sera civilisé ; tous les points de la demeure humaine seront éclairés, et alors sera accomplie le magnifique rêve de l'intelligence : avoir pour patrie le monde et pour nation l'humanité."

On choisit ses amis au gré des voyages intérieurs que nous propose l'existence. Certains s'éloignent quand d'autres s'approchent, dans un mouvement de balancier qui nous aide à avancer et à mesurer la distance qui sépare le passé du présent, un mouvement qui nous indique ce qu'il nous faudra effectuer comme pas en avant pour initier le futur. Les faits divers qui nous entourent aspirent à nous enfermer dans la pénombre et parfois les ténèbres. Il est bon de rechercher la lumière.

samedi 27 décembre 2014

Dur à cuir

Qu'est-ce que j'apprends ? Jean d'Ormesson va entrer très bientôt dans la Pléiade ? Sans déconner ? Dans la liste des édités, que du lourd, à l'exception de quelques éclairés (de Salles, de Gobineau, de La Cases, de Monluc...). Pas de traces de Oates, Modiano, Le Clezio, et vous voudriez qu'on y place derechef Jean d'O sans que je ne dise rien ? Vous avez déjà lu un d'Ormesson ? Moi, un peu, et c'est vraiment bof. Ca a l'absence de goût du veau sauce vieille France. C'est même parfois un peu rance. Ce ringard va ainsi cotoyer Zweig, Camus, Shakespeare, Céline, Proust, Borges, Spinoza, Conrad et tous les princes consorts ? Comment cela se peut-il ? Avec du piston ? Je n'ose le penser... De la même façon, le voilà Commandeur de la Grande Croix de la Légion d'Honneur à la demande de François Hollande (celui-là, il n'en manque pas une...). Pour quelles raisons l'éditorialiste du Figaro, aussi chroniqueur people de Paris-Match, a-t-il reçu la plus haute distinction du pays ? Cherchez. Moi, je n'ai pas trouvé. On apprendra néanmoins, par ce biais, que le groupe Bolloré fabrique spécialement le papier bible 36 grammes. Et que les Néo-Zélandais fournissent les moutons pour la reliure cuir. D'ici là, bonne fin d'année, les curieux.

lundi 6 février 2012

Passe dans la nuit

C'était dimanche, ou plutôt lundi matin tôt. Quatre heures du mat', dans le froid (-8°) du Brie, loin là-bas vers l'est, chez Le Tigre. Soirée Super Bowl. Reçus, Seb et Ritchie, comme des princes d'Orient par le roi du Liban. Des mets succulents, l'accent de l'amitié, des bières comme s'il en pleuvait, pas d'enfant (on a pu crier comme des nazes et s'engueuler sans compter) mais une chienne. Au final, à la dernière seconde, un suspense descendu du ciel comme le ballon vrillé par Tom Brady pour le TD de la victoire, ballon qui a rebondi, que personne n'a su saisir, et voilà comment les New York Giants ont remporté le XLVIème Super Bowl face aux New England Patriots. Puis, même les meilleures choses ayant une fin, nous avons re-traversé la campagne endormie pour rentrer chez nous juste avant que le soleil ne se lève sur les champs enneigés du plateau de Saclay.
Belle soirée. Merci, le Tigre. Merci pour tout. Et vivement l'année prochaine ? C'est où, déjà ?

mercredi 1 février 2012

Super Bowl

Dimanche minuit moins le quart, nous avons tous rendez-vous chez le Tigre pour suivre le Super Bowl XLVI.
Un bol très new, avec les England et les York. Ca sonne Gracieuse Majesté mais bon, ce sera certainement l'une des plus belles finales de foot américain ever. Patriots (mes favoris) vs. Giants, spécial dédicace USA. Depuis 2007, c'est le rendez-vous incontournable de la Comme Fou.
Manning face à Brady, c'est Michalak-Wilkinson puissance quinze, Messi-Ronaldo puissance onze. Quatre heures de show et de la bière pendant les pubs. Seb et Ritchie sont déjà en partance pour le grand Est parisien une fois France-Italie validé.
D'autres ami(e)s seraient-ils sur les rangs pour assister au spectacle ?

mercredi 9 février 2011

Green Card


Dimanche 6 février, nous étions dans le salon. France-Ecosse en guise d'apéritif. Gentil, sympa, enjoué, léger comme une chips. Et puis à minuit trente, Steelers vs. Packers. Du lourd. Dans ta gueule. Quatre heures au taquet. Et même un essai d'ailier... Le Tigre avait installé le repas libanais. Vous imaginez. Séb avait débouché le champ' pour fêter le titre mondial de hand. J'avais juste oublié que le bouquet sat m'avait retiré ESPN America. Alors nous nous sommes détournés vers W9, et Richard Tardits. Le Tigre a gardé son temps d'avance sur le commentaire. Un régal. Saupoudré des saillies de Séb. Quatre heures quinze du mat'. Je n'ai pas vu le temps passer. Six heures de balle ovale non stop. Ca joue, non ?

Au fait, victoire des Green Bay Packers, outsiders. Ca fait toujours plaisir

mardi 7 décembre 2010

Marée basse


Et ce fut un Salon du Livre ouvert. Morose le vendredi et le samedi, formidable le dimanche, une vraie place de village, colorée, bruyante, où tous se coudoyaient, enfants, parents, anciens ; l'occasion de parler écriture avec quelques écrivains de l'école de Brive, des vrais, des dont c'est le métier, des qui en vivent ou qui essayent, qui évoquent le théatre d'Anouilh au dîner, sur le port, magnifiques poissons en sauce accompagnés de Chardonnay bien frais, et puis prolonger la soirée en parlant de rugby, de tournées, d'écarts et de fadaises, la vie quoi ! Et puis dédicacer, aux enfants surtout, pour lesquels un livre est un cadeau, une ouverture au monde, les enfants qui tournent les pages devant moi, souriants, curieux, une question qui trotte et qu'ils posent. J'étais entouré de Philippe Joubin (et son remarquable ouvrage sur les circumnavigations), Sophie Lavignasse (solide jeune femme pleine d'entrain qui a vendu ses dictionnaires du rugby avec l'accent du pays basque) et Michel Iturria (un phénomène de vitalité, ancien talonneur, des épaules de déménageurs, pas un pet de graisse à soixante-quatre ans et la malice au coin de l'oeil). Vivement 2012 à La Rochelle...

samedi 18 septembre 2010

One, two, three, four...


Semaine consacrée à la zique. C'est pas pour fêter l'anniversaire de la mort de Jimi, encore que... Non, juste la présence de mon filleul, Hugo, qui a voyagé de Rochefort-sur-mer avec sa guitare basse. Une Ibanez. Ben oui, je sais, on se s'éloigne jamais trop du rugby sur la Comme Fou. On a passé la semaine à faire le boeuf dans le salon. J'ai sorti les amplis qui dormaient dans le sous-sol, nettoyé la poussière et fait chauffer la sono. Un peu de jazz-rock, des ballades. Et puis ma Lulu, onze ans, à la flute pour une impro en la mineur, un peu à la façon de... Allez, cherchez... A vous de jouer...

lundi 8 décembre 2008

Passons au salon

Semaine dernière, trois jours à La Rochelle pour le Salon du Livre, le cinquième, fréquence biennale. Rencontres avec des auteurs régionaux de talent, visiteurs diserts, éditeurs altruistes, organisateurs souriants. Et une kyrielle d'exposants faisant oeuvre de mémoire sur tous supports. Dehors, la tempête, au propre comme au figuré ; à l'intérieur la paix, l'harmonie, la beauté des âmes. De retour sur les terres cotières qui m'ont vu grandir, visages familiers, cheveux blanchis, amitiés préservées. Y vendre des ouvrages n'est pas l'essentiel : le sourire d'un gamin devant la couverture d'un livre me fait croire que ce qui reste à créer le sera. Ici. Ou là.