jeudi 5 novembre 2009

Nobel de jour


Le Clezio, bien entendu, grand buzz bien de chez nous. Mais rien, ou alors pas grand chose sur Herta Muller, cette Roumaine devenu Allemande en exil, luttant contre la dictature, une haine du communisme chevillée au corps et à l'âme. Et que dire du Prix décerné à Obama bis pour ce qu'il souhaite faire davantage que sur les résultats obtenus après un an de pouvoir... Je suis décontenancé. A l'heure du Goncourt décerné à Marie qui le voyait venir depuis Berlin, qu'en penser ? Beaucoup de bruit pour rien. Ou alors pas grand chose. Une perte des repères, du vent dans la machine à souffler. C'est votre avis ?

27 commentaires:

Rosa Puente a dit…

Je vais aller me refugier dans mon atelier avec toutes vos opinions...ça aide de voir qu'on ne pas seule...

rugbymane a dit…

Du vent certes mais qui souffle dans la machine...et puis le Goncourt, qui la connaissait avant hormis celles et ceux qui lisent...le premier Echenoz s'était vendu à 4OO exemplaires, ses premiers romans à Marie à combien...un Prix ça sert à élargir le lectorat d'un auteur...celui de cette année je m'en félicite, pour le reste, des tas d'autres écrivains par chez nous presque inconnus, c'est triste mais qui faire...si tu en connais des émissions littéraires télé digne de ce nom, perso depuis la fin de la géniale "qu'est-ce qu'elle dit Zazie?" je n'en vois pas sauf celles où l'animateur se caricaturise et vas-y que je vous envoie présente ici " le nouvel enfant tur-bu-lent des lettres" rien que fiff la peau de mes noix, et le monde livres voir où "Mame Josiane" l'a mis...

Ritchie droit au chapitre a dit…

Depuis que Gracq l'a refusé, y a-t-il des grands et des petits Goncourt...?
Et cela-ci fait partie de quelle catégorie ?

Rugbymane a dit…

Affaire de goûts et de couleurs, après nous verrons avec l'usage et le temps...et puis l'effet des modes, un jour tel auteur est décrété Mineur, un autre on ne le lit plus...et puis qui sommes-nous pour en juger, Mauriac et Giraudoux, Déon aussi, j'aimais les lire, plus jeune, aujourd'hui ça me lasse, idem pour Camus, même le dernier Michon m'ennuie pour ce qu'il y pose constamment au grand écrivain à la française, reste que...quand même...un tel vous dira qu'il relit sans cesse cet écrivain là, une autre plutôt celui-ci, parce qu'il y a ceux vers lesquels on retourne, inlassablement, année après année. Pour mon petit cas personnel, Brautigan, Giono, Fitzgerald, Faulkner, Carson ( je vous aime)Mc Cullers, Beckett hé oui, Paula Fox..et puis je pioche, reviens de ci vers Bove, de là vers Duras ou Echenoz ou Chevillard, Rick Bass, en découvre un tas d'autres, en redécouvre autant (Djian tiens) grâce à ce blog, celui de léon ( Darty et son ( il faut lire ça)"contrat de confiance", Sophie Poirier, Sébastien Lapaque (aperçu à Colombes de loin), celui d'un autre, grâce à mes amis qui lisent...la littérature ça ne sert, entre autres, qu'à relancer la conversation universelle...celle de la 25 em heure qui jaillit du cœur des hommes, ceux qui résistent, ceux qui se laissent couler....

Antoine a dit…

Bah, disons qu'il y a des Goncourt de circonstance...

Gilles2 a dit…

Et des bêtes à Goncourt...

Antoine a dit…

Et mieux vaut un Goncourt qu'un imbécile interminable (je viens de lire Panthéon de Yann Moix : nul. Comment ai-je pu ? Je me le demande encore).
Benoit, Kaputt de Malaparte : incroyable !

Frederic Humbert a dit…

mes lacunes en littérature sont immenses... je ne saisis pas pourquoi ce portait de Morticia Addams ?

Ritchie Taupe 14 a dit…

Ah, voilà comme j'aime la Comme Fou. Lancée comme Yan David entre deux Berjalliens... ou Trinh-Duc au milieu des Montalbanais...

Léon a dit…

"Il avait la Légion d'honneur! Encore eut-il fallu qu'il ne l'eut pas méritée..." Sacha Guitry.
Gracq refusa -impeccablement lui-même- le Goncourt, et Sartre le Nobel. Notre époque manque de classe. Obama aurait du décliner. Ndiaye dédier à Lindon, Beigbeder se déclarer imméritant, mais fuck les Prix, qui ne sont que des machines à sous dans le Casino de l'édition, piège à fions. Et les fions sont des buveurs d'étiquettes : un bandeau rouge et hop! ils passent à la caisse : c'est du bling-bling noir sur blanc, çà. Des auteurs qui n'ont pas de prix, ce sont (souvent) des auteurs qui n'ont jamais eu de Prix. Même pas le Monop' (-ôle du chacun mes goûts). Ni la prise de tête au parfum de chrysanthème. Moi, sta mattino, je relis Montaigne. Et ça me fout de la vitamine C plein les cellules.

rugbymane refenestré a dit…

et moi Perec ça me fait la lippe ou lippue oulipienne...ce qui me fait aussi, petit tracas quotidien, une autre fenêtre sur le monde, tellement mieux que celle de ma cuisine laquelle matutinalement m'est comme ça tombée sur le coin de la gueule, les temps sont si durs que même ces choses-là en viennent maintenant à se suicider... sale affaire

Ritchie lou ravi a dit…

Ma fenêtre s'est suicidée... Beau titre de nouvelle.
Buveurs d'étiquette, aussi, c'est une trouvaille. Il y a des jours, comme ça, en revenant d'Orly après y avoir bu le café avec Emile Ntamack, sorte de statue de l'île de Paques, où la vie est belle en lisant ici.

rugbymane a dit…

merci c'est une mini nouvelle à lire sur rugbymane, voilà, enfin pas une nouvelle, un post bricolé...Emile il y a qutre ans de cela on avait échangé quelques mails, je n'avais pas de blog, lui oui, un soir que je traquais l'attente d'une demie finale Leicester-Toulouse (Toulouse gagne là-bas et en finale comme on sait bas "les autres" ( l'ennui pour mon petit cœur stadiste c'est toujours "les autres" ( Toulouse Lost Lost ça s'est souvent conjugué de cette façon irrégulière), autres que je respecte bien sur) bref je clique sur le site du stade, remarque une match amical disputé contre Montauban je crois bien, au centre je très jeune Médard associé au tout juste retraité N'tamack ( après cette demie contre L'USAp voilà ça c'était fini comme ça, discrètement et moi j'étais triste)alors là, de suite je la trouve belle, évocatrice cette association, j'y vois une belle passation de pouvoir,un symbole, je ne sais pas comment j'atterris après avoir avalé pas mal d'écume numérique,bref j'atterris sur le blog officiel d'Emile ( un peu bricolo, pas mis à jour mais bon), je me sais bête, mais tant pis , on peut y déposer des messages, je me fais un café, m'y attèle et c'est trop long merde, je recommence, encore trop, une sale habitude, au troisième coup après avoir serré les lacets, c'est la bonne, je lui explique que ça me fait bizarre, l'arrêt de sa carrière ( oui je sais être bêtement fan, parfois, je ne sais qu'il ne faudrait pas, mais je m'en fous)presque du même age, une partie de la jeunesse qui s'enfuit....bon j'envoie. je file écrire des trucs un peu moins ridicules, un scénar sur le rugby ( que Guillard nous venge tous, voilà qui fait chaud au coeur)...deux jours plus tard, entre autres mails, un message d'Emile. Pas un message genre " merci-bien-à-vous-amitiés-ovales", non un mail tout d'un long paragraphe. Honteux dans la peau de la compagne du pianiste de Berger, la groupie, la pam pam girl, je réponds...voilà une autre fois et puis une troisième et puis voilà. Juste pour dire que je sens une type sensible, éduqué, sûrement secret mais la fonction exige de se cuirasser tant soit peu...

Gilles2 a dit…

Ah cher Antoine! Je sais, le délit de sale gueule est condamnable... mais il me revient en mémoire une petite phrase d'Aristide Briand (je crois?) qui disait d'un de ses ennemis politiques : "Cet homme là a tellement l'air d'être un hypocrite qu'il en redevient honnête!". Et bien pour Moix, c'est pareil, il suffit de le regarder pour savoir ce qu'on va lire (ou pas). C'est une forme d'honnêteté finalement.

matthieu a dit…

"Fan de", on l'est ou on l'a tous été un peu ... Et a trente berges, revenir sur ses jeune années, ou régresser comme on dit (le vilain terme), c'est pour mieux rattraper les rêves enfouis sous le temps. On se dit qu'on ne va quand même pas leur tenir la patte à ses bonhommes, et puis on craque. Si la réponse tombe, alors on est content, et touché par l'attention qu'on nous accorde. Sinon, on se terre dans une honte toute personnelle. Pour la petite histoire, j'ai côtoyé à Lyon des gens qui connaissaient E. N'Tamack, depuis ses débuts à Meyzieu. Il avait repris contact avec eux quelques années après son départ vers Toulouse. En 2003, la week-end avant de remporter la H-Cup (contre l'USAP), le Stade en a pris 80 conte Bourgoin à Pierre Rajon. A la fin du match, N'Tamack parlait autour de ses mêmes amis, simplement. A cette époque, notre entraineur portait toujours les chaussettes du Stade aux entrainements. Anecdote bis : avant le match, A. Péclier s'entrainait à botter, dans l'embut, avec un équipier qui lui renvoyait la balle depuis les 22. G. Novès se tenait à quelques pas des vestiaires, à 20 mètres de lui. Il le fixait dans son dos, sans bouger, bras croisés, jambes tendues et écartées, sur ses appuis. Et la scène a bien duré quelques minutes. Même concentré à taper, Péclier l'avait vu et sachant Novès ainsi, il ne pouvait que le sentir. Que faisait le toulousain ? Le jaugeait-il pour le match ? Songeait-il éventuellement l'enrôler plus tard ? Lui faisait-il croire cela pour lui mettre ainsi la pression ? Allez savoir. C'était un moment croustillant pour nous, les quidams de la chose. Pour en revenir au sujet du jour, tout ceci ne fera pas un prix littéraire. Ce serait le monde à l'envers, je serai celui qu'on gourre. Cela ne vaut le pet, ni le rôt d'âne(u).

rugbymane a dit…

Oui Antoine, tu viens de lire du Moix, ça arrive, et puis Oui oui oui Malaparte ( lis la Peau aussi si ce n'était déjà fait), bref tu viens de lire Moix ça peut arriver, la chose à ne surtout pas faire c'est d'aller voir du Moix, car cet homme se pique depuis Podium( de la merde en tube) de faire du cinéma...bref...encore qu'après Cinéman...il devrait s'orienter vers la comédie musicale...à moins qu'il ne se décide enfin à hiberner...tellement abject en plus ce type...

ritchie en couverture a dit…

Ca balance pas mal, ça balance...
Et après la générale de Saint-Etienne-Béziers en bruit de fond, le difficile succès de Bordeaux en bordeaux face à Colomiers sous un bel arc en ciel... Mais ce n'est que leurre de jeu.
Les Boks s'annoncent. Ca n'a pas de prix. D'autant que leur incipit, je veux dire, pardon, leur première ligne, manque de syntaxe. C'est du moins ce qu'en a lu notre envoyé spécial à "Laisse et se taire"...

Gilles2 a dit…

Ah, ah, cher Rugbymane, "de la merde en tube". Bien vu. Une anecdote : il y a quelques années un de mes amis avait écrit à propos de monsieur en question :"Il y a des gens qui écrivent comme on fait sous soi. Yann Moix est de ceux-là". Le Moix, furieux se rèpand dans Paris en clamant qu'il va "lui défoncer la gueule". Mon ami l'apprend et joint l'autre au téléphone lui disant : "Où tu veux, quand tu veux, je suis ton homme, dans une demi-heure, allez, en route". Et que croyez-vous qu'il arriva? "Mais non, tu as mal compris ou bien on t'a mal répété, rien du tout...". Bref, là encore, pas de surprise...

Ritchie à l'affût a dit…

Ainsi donc, le Moix est haïssable, si je vous lis bien, amis ? Et pendant ce temps-là, Saint-Marc éhsite entre Picamoles et Harinordqouy en numéro huit. Quand tu as en sus Chabal sur le banc, problème de riches...

rugbymane a dit…

Bien cher Gilles, j'avais eu vent, je ne sais plus lequel de mes amis, enfin bref, m'avait rapporté telle petite anecdote dont j'ignorais l'épilogue bien dans le genre de l'oiseau du Moix (et si l'on relisait Vialatte ce jour?)Toute façon, le type est assez coutumier du fait. Il traînait, peut-être y traîne-t-il encore, chez Angelo, l'étoile de Montmartre, il me semble qu'elle s'appelait cette brasserie à l'ancienne tenue par toute une famille de napolitain, un endroit comme il en reste peu, accroché sur l'une des pentes reprouvées de la butte, juste en face "la république de Montmartre", un bar bistre où défilèrent les premiers grands groupes de rock alternatifs, Mano Negra et consorts, pour qui ça intéresse, bref, et là on le sentait nerveux, petit taurillon, dès qu'une jolie fleur se choisissait un gardener, parfois encore plus inconstant (souvent d'une autre espèce que la sienne, plus...plus quoi) dieu qu'il se trépignait dessus , et moi de loin assistant à tout ce maudit manège, n'ayant encore rien lu de lui, je me disais ( j'étais jeune naïf et tout), bien, bien, il a certes une sale gueule, mais s'il écrit dans cet "état explosif" évoqué par Cioran, ça peut le faire ( deux jours et dix pages plus tard, j'étais déjà requis pour regretter le contraire. Moix c'est inepte. Il a la phrase ok, mais au pire ça ne raconte rien, au mieux c'est trop cynique pour être honnête...) mais vu le pedigree de tous ceux qui s'accoudaient au comptoir de chez Angelo...il avait beau tenté d'avoir l'air méchant, teigneux, tout ce qu'on voudra, il repartait queue entre les jambes ( ou alors il fallait qu'il tombe sur un rival vraiment chétif) bon pour se sopaliner le désir à la sauvette...Hush hush huis clos d'huître chaude.

Seb en Ovalie... a dit…

MDR,Benoît t'es en forme au réveil!! "se sopaliner le désir à la sauvette" Fait du bien de rire parfois! Moix,je croisais sa gueule en biais,du temps où je créchais à Lamarck-Caulaincourt pendant mes "7 ans de réflexion",loin de tous les miroirs.Pendant ce temps notre ami Jeantet,devait déjà être the king de "L'empire des sens"...

Léon a dit…

moix, c'est sans commentaire possible : tu bois sa gueule déjà et tu sais que son narcissisme le bouffe tout cru 24/24. Bon... J'ai lu le Nobel 09, Muller : "l'homme est un grand faisan sur terre" ou u ntruc dans le genre (j'ai laissé le livre, une fois lu : 3/4 d'h, au bistro), de la daube! Mais avec paleron uniquement. Zéro joue, queue, aucun truc gélatineux bien onctueux. Donc, comme souvent, les Suédois nous sortent un truc de derrière aucun fagot et çà s'impose à la planète. Magie des prix...

Ritchie léontin a dit…

Léon, bien dit bien écrit, bien senti. Certains écrits n'ont pas de prix et d'autres trop...

Gilles2 a dit…

Bien cher Rugbymane, cessons de lui faire "la peau" et considérons qu'il est définitivement "kaput" pour nous. Et c'est ainsi... comme le concluait si joliment le grand Alexandre (bien plus sympa qu'Alexandre le grand, non?). A propos du beau Curzio, tu connais sa sublime villa (mon tropisme architectural continue...)?
Un dernier retour au local poubelle : je ne pense pas qu'il soit cynique, nos cousins d'outre-Manche et des antipodes diraient plutôt "greedy"... Ciao bello

Antoine a dit…

la Villa de Malaparte, on ne peut avoir de mépris pour elle, n'est-ce pas ?

Rugbymane a dit…

Bien cher Gilles, oui je connais la villa Malaparte ( que ce grand érudit mégalo fit construite en 37 à Capri), " un nef homérique finie en cale sèche" écrivit à son propos le grand travel writter Bruce Chatwin, décor choisi par Godard pour son adaptation du Mépris de Moravia ( lequel fut d'ailleurs secrétaire du grand Curzio)

Gilles2 a dit…

Malaparte, Charwin, Moravia...quel lecteur tu fais cher Rugby(blio)mane!
Un mot encore à propos de N'Diaye : je me souviens, en 81, de tous ceux qui voulaient émigrer à New York et que nous conchiions allégrement à l'époque... ça ressemble étrangement aux émigrations plus récentes. Je suis d'accord avec Ritchie, mieux vaut rester et combattre