vendredi 21 février 2014

Coeur ovale

Je n'ai pas connu l'Arm's Park de Cardiff. J'étais trop jeune pour cela... Mon premier reportage, je l'ai effectué pour le Tournoi 1985. Galles-Ecosse. J'avais acheté une cassette des choeurs gallois après avoir été visiter le musée de Cardiff et sa magnifique collection de pré-Impressionnistes, deux salles uniques au monde. Et puis j'étais revenu dans ma piaule d'hôtel écouter Land Of My Fathers. Emotion. Le lendemain, au National Ground, pendant les hymnes, j'avais écrasé une petite larme. Impossible d'écrire quoi que ce soit pendant les quinze premières minutes du match. Mes mains tremblaient. Le lundi, de retour à L'Equipe, je me suis fait sabrer mon article (du moins le début) par le responsable de la rubrique rugby d'alors, d'un grand trait rouge. Trop de descriptions et d'ambiance, pas assez de rugby. Ce qui m'avait vexé. Mais c'est ainsi que tout a débuté pour moi. Vingt neuf ans plus tard, m'y voici de nouveau. Le stade est encore plus beau. La ville n'a pas changé. Je n'irai pas au musée. Je garde ça pour plus tard: j'aurai encore au moins cinq déplacements à Cardiff d'ici la fin de ma carrière. Mais je suis certain que ce Galles-France 2014 va être chargé de feu, de flammes et d'émotions. On en reparle ici au coup de sifflet final.

7 commentaires:

richard escot a dit…

Une heure de discussion sur Ringer, Rives, Alun Wyn Jones et Jake Ball en salle de presse avec Eddie Butler du Millennium Stadium avant le coup d'envoi. Et je suis payé pour ça. Puting, plus belle la vie pas possible...

Madame Winrab a dit…

Avec un bon match français, s'eut été encore mieux !

richard escot a dit…

Ah là, de retour dans ma piaule d'hotel, whaou la claque. Plus gros écart depuis 1950...

benoit a dit…

Tout match de rugby n'aspire qu'à une chose...c'est de devenir un poème, épique forcément, mais pas que...Un poème magique, surtout. Sans doute aurait-il fallu que l'on score sur la belle percée de Basta...et peut-être qu'alors la trop nette et sans bavure victoire galloise serait devenu ce poème magique. Oui mais voilà...Il en va d'une partie de rugby comme d'un poème..."sa part magique est toujours accidentelle."Et ça, bien sur, c'est Dylan Thomas qui l'a écrit.

richard escot a dit…

Il y avait l'âme des poètes dans le Millennium Stadium, vendredi soir. Les poètes du feu.

benoit a dit…

mais oui et nos bleus fumaient comme des potes au feu...Le match qui vient de s'achever, cet Angleterre-Irlande me colle encore des frissons...n'en déplaise à certains pisse-vinaigre, la coupe du monde c'est que dalle, ça vaut rien, que fiff, la peau de mes noix, au niveau émotionnel, à côté du tournoi et d'ailleurs rien que le nom, rien que ça, ce joli mot chevaleresque de Tournoi...pfiou...

richard escot a dit…

D'accord avec toi, Benoit. Quel beau moment à Cardiff! Quel match à Twicks ! De la qualité... Malheureusement, le trophée Webb-Ellis a tout bouffé... Enfin tout, je m'entends... On en parlera en fin de Tournoi, justement.