dimanche 27 septembre 2015

Du piment dans le pudding

C'est moche. Tu organises une Coupe du monde, tu te mets en quatre poules, tu bosses super bien pendant quatre ans, tout le monde te prend pour la référence, ton équipe est au point, tu as quarante joueurs de la meilleure qualité, bien musclés, et tu t'arranges quand même pour laisser les plus géniaux et les plus talentueux chez eux pour prendre des bourrins parce qu'au dernier moment tu as des doutes. Du coup tu ne sais plus trop quoi faire tellement tu as d'options à ta disposition, et voilà qu'une nation de celtes marins rouges comme une balise à l'entrée du port et affligés par une flopée de blessés te prend à revers et t'inflige une défaite chez toi, dans le Temple que tu fréquentes depuis un siècle et demi. Pas sympa.
 
Vous avez entendu l'énorme cri de joie. Il résonnait aussi dans la salle de presse de Birmingham. Au milieu de quelques visages défaits. La phrase qui tue fonctionne toujours parfaitement: "Je soutiens deux équipes : la mienne et celle qui joue contre l'Angleterre." Jean-Pierre Rives disait qu'ils ne perdent pas souvent, les Anglais, mais que les battre d'un point à la dernière seconde est un réel plaisir. Ou quelque chose comme ça. Samedi soir, c'était 28-25. Trois points d'écart à cinq minutes de la fin. Génial. Cette poule A, comme Angleterre et Australie à la lutte pour une place en quart, et encore plus ouverte que la poule B comme Boks en pleine rédemption pour piquer l'Ecosse et atomiser les Etats-Unis.
 
Cette Coupe du monde voit rouge et rosse. Difficile de mieux commencer, de prendre autant de plaisir. Je n'ai jamais vu un tel engouement pour des matches de poule depuis 1987. Sauf peut-être un Galles-Samoa en 1991 à Cardiff. Merci aux Anglais d'avoir mis ainsi du piment dans le pudding.
 

8 commentaires:

Seb en Ovalie... a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Seb en Ovalie... a dit…

Ah oui quel bonheur cette victoire, déjà deux grands moments à inscrire dans les mémoires de cette coupe du monde qui apparaît finalement de plus en plus indécise (comme le monde...) mais avec des rebonds bien plus heureux (enfin ça dépend pour les équipes! lol). Et là comme un flash me revient l'image de ce gamin vêtu de rouge avec sa pancarte "Come on Wales!" qui ce soir comme un ange a dû s'endormir avec "Les ailes du désir" et pleins de comptes de faits en tête et là l'émotion m'étreint...En attendant une happy end pour les dragons dans cette World Cup of Fée ?

richard escot a dit…

Biggar than life

Antoine a dit…

Battre les Anglais chez eux, dans leur temple, avec une équipe amputée de quelques joueurs clés, chapeau bas messieurs les Gallois. Ce Gatland est un magicien.
Une mention spéciale à l'arbitre Français de la rencontre, digne descendant de Georges Domercq. Et vivement samedi prochain. Va y avoir de la sueur froide au litre dans les travées de Twickenham.

Antoine un peu Stone a dit…

Il s'est régalé et nous a régalé, l'ouvreur Gallois. Hier c'était Biggar Banquet !

richard escot a dit…

Oui, vivement samedi. On va aussi savoir pour ce XV de France qui avance à tous petits pas...

Juanes a dit…

Bonjour Mr Ritchie,
Juste un message d'encouragements, pour dire bonne continuation pour "commefou". De superbes articles et rédaction avec de belles histoires pour voir le Rugby sous un autre angle et des anecdotes comme on les aime. C'est Juanito mon collègue et votre ami, qui m'a fait découvrir ce blog.
J'en profite pour vous informer que le XV du Pacifique joue contre la sélection militaire nationale Nouvelle Z&lande demain soir à 19h00 au stage Jean Bouin à Paris. Une belle affiche de gala avant la Coupe du Monde de rugby Militaire.
Bien à vous.

richard escot a dit…

Hello Juanes
Merci pour les encouragements. Nous sommes effectivement une belle bande de timbrés.
Vous l'avez dit beau match à Jean Bouin. D'autant que la sélection militaire néo-zélandaise a une belle histoire (double) après guerres liée au XV de France et aux All Blacks.
Cdlt