lundi 28 septembre 2015

Ikigai

Mon bilan de cette première partie de première partie ? Et bien la deuxième partie entre l'Afrique du sud et le Japon. Nous étions tous Japonais ce samedi à Brighton. Dans quatre ans, nous le redeviendrons. En attendant, j'ai cherché à savoir pourquoi le Japon. Au-delà du rugby et sans remonter aux Lettres d'Iwo Jima. Ce n'est pas le Kariyushi, la chemisette à motifs, qui signifie aussi "bonheur". Ni les nœuds magiques chargés de prières (et là pas question de jeu de mots, hein?). Ni les pierres - ishiganto - qu'on place autour des maisons. Mais sait-on jamais, j'ai ramené de Brighton deux galets multicolores sculptées par la mer.

Le Japon nous a offert quelque chose de plus beau, de plus profond qu'une victoire, même joyeuse, sur l'Afrique du sud. Il nous a poussé à aller chercher notre chemin de vie. Je cite Marie Aucouturier, auteure d'un magnifique texte dans Air France Magazine. J'ai découvert par hasard ce bijou d'écriture dans ma bannette alors que je pensais au Japon sur le vol du retour, entre Birmingham et Roissy.

Marie Aucouturier, donc : "Ikigai. Chemin de vie, ce mot est un but, une raison d'être, un sillon qui dirige l'âme et en gomme les tourments. Chacun le poursuit sans vraiment le nommer. Car l'Ikigai a ceci de précieux qu'il ne peut être cherché. Il s'impose à vous, modestement, le jour où vous le possédez. Pour cette raison, chacun y place ses propres définitions."

Pause avant de repartir jeudi et non-stop vers le "trop fait web est lisse". Quel est votre Ikigai, ami(e)s de la Comme Fou ? En attendant de vous lire, sachez que le livre préféré de Marie Autissier est une merveille de plongée dans l'âme humaine: "Notes de Hiroshima", de Kenzaburô Ôé. Un cadeau d'anniversaire de ma fille Jade, il y a trois ans. Il n'y a pas ni hasard, ni coïncidences dans nos existences. Que des chemins tracées par d'autres et qu'il nous faut emprunter, solitaires, mais point seuls.

11 commentaires:

Seb en Ovalie... a dit…

1981.La France venait de passer des bijoux de droite aux larmes à gauche, une vague rose fleur dans le poing porteuse d'espoir. Depuis quelques émois par monts et par vaux au milieu du pacifique du haut de mes 7ans, la culotte courte, des tongs trop grandes qui me servaient de palmes, j'escaladais avec innocence le Temehani Rahi, pour une quête en contre plongée à la recherche de mon arche perdue le Tiaré Apetahi, qui faisait pas souvent de fleur. En effet une perle florale très rare à débusquer derrière la végétation exotique sous le vent, pour déloger ce trésor symbolique de l'île de Raiatea il fallait être franc du collier, un Koh Lanta kids effectué en equipe avec mon maître, après l'école vers 15h. Sous le soleil exactement ou par manque de brise, le temps s'immobilise, l'ascension me semblait vertigineuse, la vue sur le lagon, sur l'île sœur Tahaa(séparée de la mienne par un géant suite à un chagrin d'amour)et sur les marae (lieu sacré de la culture polynésienne descendante des maoris arrivés plus de mille ans avant)remplaçait toutes les lectures de Jules Verne et consorts. Nourri de récits de Cook en stock, mon Optimist rangé dans la baie, la gourde à la bouche je me sentais le roi du monde, un ange d'Uturoa qui ne savait pas encore l'existence de "Tabou"...Point de Murnau encore,juste des Vahinés exotiques sublimées par Gauguin, Vincent, Paul et les autres, et mon trésor délogé au milieu des pierres volcaniques, arboré avec fierté en équilibre sur mon lob d'oreille prêt à faire un rallye de plus de quinze jours en paréo pour le centenaire du Tiurai (fête nationale faite de concours locaux multiples, de courses de pirogues, de tamuré jusqu'au bout de la nuit etc...)où Hinano supplantait Heineken, et je pensais que la terre était ovale...Aujourd'hui mon monde Clément du haut de ces 7ans et demi cherche sa Terre Promise, trouvera t'il son Ikigai? En attendant, mon petit poucet à l'appétit d'ogre pour le savoir, des pierres pleins les poches, muni souvent de bottes pour arpenter 7 lieues, me réclame photos et légendes polynésiennes avant de s'endormir sous la pleine lune, imaginant peut être comme papa d'antan voguer, comme "Les révoltés du Bounty"...

Sylvie a dit…

Juste un passage en coup de vent pour demander à Benoit Jeantet de continuer "Nos guerres indiennes", 85 pages ce n'est pas assez surtout lorsque p 15 je lis ceci "Un certain Noël 1997 qu'en bande nous jouions aux contrebandiers de Moonfleet près du phare des baleines ." Ah ! Moonfleet ! Tu quoque filii . ( Les révoltés du Bounty c'est bien aussi, Seb, parfois j'ai l'impression d'avoir beaucoup navigué enfant ) Mais vous deux entre Île de Ré et Polynésie vous n'aviez pas le choix, moi la mer à Grenoble elle était dans mes rêves .
Bon Benoit, je n'ai jamais écrit à un écrivain et je ne suis pas certaine de savoir faire, dire mon admiration tout ça ce n'est pas mon truc . Je pratique depuis toujours la règle du jeu debout . Mais j'aime les pierres brutes, tout autant que les métaux finement ciselés, je ne sais pas pourquoi mais vous lisant j'ai des images de minerai, de matière noble et (é)mouvante . Je l'ai lu déjà 3 fois et à chaque lecture je trouvais une pierre précieuse - vous avez de la chance:-) il n'y a guère que Guerre et Paix, les Hauts de Hurlevent ou Jane Eyre que je relis régulièrement . Alors vas-y cravache . Je te suis . Cravache ....

richard escot a dit…

Hello Sylvie,
avant de lire le prochain, il y a l'intégrale Jeantet pour patienter.
"Nos rêves sont priés de prendre une douche froide" Ed. Jacques Flament
"Short stories" ed. Atlantica
"Ne donnez pas à manger aux animaux au risque de modifier leur équilibre alimentaire" Ed. Atlantica

Seb en Ovalie... a dit…

Sans oublier qu'avec Benoît "Nos rêves sont priés daller prendre une douche froide" Ed. Jacques Flament délicieux minerai mélancolique...L'écriture singulière de Mr Jeantet un mélange entre "Les quatre cents coups" jusqu'à "Trois souvenirs de jeunesse", un peu de "Dalva" déposé contre "L'arbre au sabot", du conte urbain saupoudré de Rohmer, enfin du Jeantet , quoi !! A picorer ou à dévorer ! Sans modération...

richard escot a dit…

Pour Jeantet, c'est le fils spirituel de Richard.
Brautigan

Christophe a dit…

Amusant Ritchie... Je n'imaginais pas un retour vers Paris (ou ailleurs).. Au moment où j'y suis en formation intensive (Clemi, rue Vaugirard, "accompagner le web documentaire en classe")... Mais il faut bien que tu te reposes?
Si j'ai tout bien compris de ta "mission" ta prochaine destination c'est " Au noooord...c'était Newcastle..."?

Seb en Ovalie... a dit…

2 mots pour résumer l'actualité et le jeu de notre XV de France depuis le début de la compétition : Grosso/Merdo. En espérant que cela finisse mieux que "Salo ou les 120 journées de Sodome"...

benoit a dit…

Et bien je prends enfin le temps de faire un détour- ce blog a toujours valu le détour et spécialement durant ces périodes de tournoi ( il y a comme une idée de chevalerie dans ce mot et j'aime ça) où Richard nous fait partager tous ces " à cotés" qu'on désespère de trouver ailleurs. Bref. Richard, comme à son habitude, sait rendre compte d'un climat, "correspondre" et "reporter" comme on aime et oui on aime. Voilà. C'est dit.-oui un long détour, mais j'avais pris du retard- les derniers seront les premiers, parait-il, on ne sait pas encore de quelle course au long cours il s'agit mais je prends- et j'en profite aussi, si vous me le permettez, pour saluer Seb, et les autres, tous les autres, ceux qui laissent une trace ici ou pas, mais cela revient strictement à la même chose, l'important c'est le passage, de faire et tailler un bout de route ensemble. Je voudrais enfin passer un bonjour amical à Sylvie dont les éloges- je ne sais si j'en mérite autant- au sujet de mes ouvrages, bien modestes, me feraient presque rougir. Vraiment un très grand merci,chère Sylvie. Lui répondre aussi qu'il n'y aura pas de suite à "Nos guerres..." mais un récit, beaucoup plus "classique", du moins en principe. D'ici là, vers janvier, un recueil de formes brèves mais nous en reparlerons, ou pas du reste. L'essentiel qui nous occupe pour l'heure état de vibrer à l'unisson de ce jeu qu'on nous propose de l'autre coté de la mer...Je vous souhaite à toutes et à tous, de belles émotions et, bien sur, tout le meilleur.

juanito a dit…

Un peu de musique ...
https://www.youtube.com/watch?v=kvPZkFN73Z8

Jean Michel, Pomasson a dit…

Chemin de vie ?
M'enivrer de parfum sur le chemin de ces Dames.
On s'est tant aimés, fanfaron que j'étais, suivant la voix de mon coeur !
Âme perdue, pigeon, j'ai ri amer...
Du coup, je vais à la laverie. C'est paisible, monotone et ça me ramène à moi-même le temps d'un roulement de tambour.
Un chemin comme un cycle court mais rafraîchissant.
Oh ! C'est pas que je sois sans le sou, sans famille ou en quête d'affection mais j'ai décidé de me réserver le temps qui reste.
D'être mon meilleur et dernier ami.
Suis-je un nouveau monstre ?
J'crois surtout que j'ai pas encore enterré ma hache de guerre.
Mesdames et messieurs, bonsoir.
J'vous laisse. J'ai une guerre à terminer.

richard escot a dit…

Superbe, mes ami(e)s... Et maintenant Galles-Fidji puis France-Canada. On va savoir.