samedi 31 octobre 2015

Savoir l'ouvrir


Après cette finale majestueuse, j'ai une pensée pour le coach australien. Il a récupéré cette équipe aussie en pleine crise il y a un an. Arrivé en finale, il n'a pas renié sa philosophie de jeu. A savoir l'ouvrir. Michael Cheika a été l'un des personnages du mondial anglais. Sa voix grave et rocailleuse, ses réparties toujours pesées, pensées. Sa présence animale. Mais un animal à cerveau show.

Pour que les All Blacks soient aussi forts, samedi, à Twickenham, il fallait que leurs adversaires se hissent à leur hauteur. Ils ont remonté un énorme handicap de dix-huit points en début de seconde période pour inscrire quatorze points et se retrouver à portée d'essai, 21-17, pour l'emporter. Revenir ainsi d'un trou si noir est tout à leur honneur et à celui de leur mentor, l'homme qui leur a insufflé un style.

Alors oui bien sûr, les All Blacks au sommet du monde. Mais il ne faut pas oublier les Wallabies au bon rebond de leur propre histoire et pour ce qu'ils ont proposé, à savoir une belle idée de rugby. Avec trois troisième-ailes pour plaquer, gratter et soutenir ; avec Genia, Foley, Beale, Folau, Ashley-Cooper, Giteau, Mitchell. Magnifiques attaquants. A l'égal de la génération 1990 (Campese, Horan, Little, Lynagh, Farr-Jones, puis Burke, Gregan, Larkham, Tune, Roff).

Je choisis Cheika au lendemain du sacre noir. Parce que. C'est ainsi. L'Australie fut lumineuse, elle aussi. Eclairant le jeu au sol, au ras, au large, dans le ciel. «Soyez maîtres des airs», demandait le coach aussie à ses joueurs. Héritage de l'Australian Rules. La règle wallabie n'est pas celle des trois P kiwis (rythme, conservation, position). Que trouver pour la résumer ? Bob Dwyer, quand il entraînait cette équipe, avait dit à ses joueurs : «Courez, courez, courez !» C'était le credo de son club, Randwick. Où évolua aussi Cheika. Elu, dimanche soir, meilleur entraîneur de l'année par le jury de World Rugby.

1 commentaire:

Benoit a dit…

Oui, tu as raison, Cheika a inspiré cette équipe à laquelle il a su insuffler des convictions , un tas d'idées-forces. Son autorité, sa présence ( rassurante mais pas que) ont fait beaucoup pour convaincre ses joueurs que le talent n'était rien sans travail. Rien que pour ça, oui...