Allez-y et revenez ici en parler. Franchement ? Un moment rare. Incroyable que ce film ne soit pas reparti de Cannes avec quelque chose. C'est un pur moment de bonheur, de bout en bout. 2h45 de vie vraie, de sentiments authentiques, de silences puissants, de regards profonds. Aussi de rires et de larmes, de musique, de chant, de peintures et de danse.
Personnellement, après m'être régalé, je vais maintenant me méfier des petits fours et des invitations à fêter un anniversaire. Reste que ce très long métrage est une invitation au bonheur, une proposition à revoir notre existence à l'aune de la poésie, de l'humour, du décalage, et ça tombe bien pour un blog d'ami(e)s ovales.
Je ne sais même pas en quelle langue il a été tourné et je m'en fous complétement. Ce Toni Erdmann est universel tant il est hilarant, décapant, émouvant, caméra la plupart du temps à l'épaule, tremblante comme la vie quand elle mérite d'être vécue.
Partageons nos retours, ami(e)s. Toni Erdmann, jusqu'au dernier plan, jusqu'à la dernière respiration, mérite toute votre attention. On n'y voit pas le temps passer, mais on l'apprécie s'écouler en toniques séquences. Nos erreurs, nos a priori, nos maladresses y sont magnifiées. Ah si, je sais, on y parle une langue magnifique : la bienveillance. Allez, je vous attends.
6 commentaires:
A propos de belles choses cinématographiques, comment avance le travail de note Seb national ?
Hâte de le lire !
Il est à fond dedans. A pris une petite semaine off mais normalement est lancé pour terminer le dico du cinéma, ou "le désir de voir" (titre provisoire) d'ici la fin janvier 2017. Soit six mois pour soixante-cinq textes. C'est possible. Heaven can't wait.
Et par ailleurs, Antoine, boost sur ton site ou pas ?
TONI ERDMANN (17,2) (Maren Ade, ALL/AUT, 2016, 162min):
Cette formidable chronique familiale sur le fil entre père et fille nous présente Winfried, père facétieux qui rend une visite inattendue à sa fille Inès, véritable working girl d’une grosse boîte à Bucarest. Véritablement plébiscité par la presse et le public lors du dernier Festival de Cannes, cette œuvre iconoclaste débarque sur nos écrans. La réalisatrice allemande connue pour l’excellent et anticonformiste Everyone Else (2009) (récompensé au Festival de Berlin par l’Ours d’argent, Grand Prix du jury et prix d’interprétation féminine pour Birgit Minichmayr) revient avec cet ovni de 2h42m malheureusement oublié du palmarès de Cannes. D’emblée la mise en scène nous présente Winfried lors d’une première situation burlesque qui nous plonge directement dans l’état d’esprit du film, déroutant ! La spirale infernale commence par nous emmener vers une description classique du conflit intergénérationnel avant de ne cesser de nous surprendre à partir de la moitié du film. La mise en scène régulièrement caméra à l'épaule pour mieux souligner les déséquilibres, souvent proche des comédiens, tourne autour et s’amuse régulièrement avec les spectateurs par des hors-champ en mode « où es Toni ? ». Ce récit de la reconquête d’un amour filial, par le biais d’un personnage inventé « Toni Erdmann », offre des montagnes russes d’émotions, les scènes mêlent les inventions, les rires et les larmes, n’oubliant pas au détour de cette fresque subtilement impudique, de faire une critique sociétale et social assez judicieuse. La réalisatrice tourne le dos au psychodrame, ne tombant jamais ni dans la mièvrerie et le pathos pour nous offrir l’un des plus beaux portraits sensible d’un père qui essaye d’inculquer dans un dernier espoir le véritable sens de la vie à sa fille qu’il sait malheureuse en ré-enchantant de façon clownesque son quotidien. Plus le scénario très brillant se dévoile plus le film prend de l’ampleur, plus cette comédie loufoque amplifie nos fous rires en étreignant nos cœurs par des scènes qui resteront longuement dans les mémoires de tous les cinéphiles (notamment fête d’anniversaire d’Inès…). Ce long métrage est totalement sublimé par l’interprétation stupéfiante, sensible, loufoque, au poil du comédien de théâtre autrichien Peter Simonischek, face à lui Sandra Hüller livre une performance en grand écart à la fois pudique, sans retenue en totale osmose avec son personnage. Cette farce douce-amère n’utilise aucun artifice inutile, peu de musique pour souligner des émotions, le film si bien écrit n’en a pas besoin. Venez vibrer lors ce film fleuve où l’humour est la politesse du désespoir et venez découvrir ce surprenant «Toni Erdmann». Un condensé de vie intime et universel. Imprévisible, pertinent, impressionnant, mélancolique, excentrique et bouleversant !
Commentaire critique comme on les aime. Dévoilant peut-être un peu trop le film. Attention à ne pas trop en dire, et utilisant beaucoup d'adjectifs qualificatifs. Le trop est l'ennemi du bien.
Mon maître en journalisme m'a écrit un petit mot, un jour, il y a longtemps, qui commençait ainsi : "N'écris pas formidable raconte-le". Suggérer, c'est tout l'art. En tout cas, avec cette critique, Seb, si nos ami(e)s de la Comme Fou n'ont pas vu ce film d'ici jeudi midi, c'est à désespérer, non ?
À la question "quels cinéastes savent-ils vous faire rire ?" la réalisatrice répondait qu'elle s'inspirait beaucoup plus d'un comédien tel Andy Kaufman.
Tout est là !
Kaufman, ce sont des situations grotesques, drôlatiques tellement poussées qu'elles en deviennent gênantes...ou l'inverse !
C'est exactement ce que j'ai ressenti en voyant ce film passionnant ( et pas uniquement parce que ma fille est aussi (!) une jeune working girl over-bookée ). De folles envies de rire teintées de gêne, ou d'envie de verser une petite larme...
Une réussite.
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