mardi 16 septembre 2008

Nietzsche v. Vizinczey

Prolongeant nos échanges, une idée a germé et alimente nos réflexions de la semaine. Stephen Vizinczey remarquait : " Il y a fondamentalement deux sortes de littératures. L'une vous aide à comprendre, l'autre vous aide à oublier". Friedrich Nietzsche s'interrogeait, lui, dans le Gai Savoir : "Qu'importe un livre qui ne sait pas nous transporter au-delà de tous les livres ?"
L'un nous invite à utiliser l'impulsion du balancier, l'autre à nous élever dans nos choix.
Friedrich, vertical ; Stephen, horizontal.
Et toi, dans quelle direction vas-tu, un livre sous le bras ?

14 commentaires:

benoit jeantet a dit…

pour peu que l'ouvrage ait du souffle, méfions-nous de trop d'épique, on n'y coupe pas trop écrasant, et donc pour peu que l'ouvrage ait du souffle, on se laisse planer, on divague au bon vent des pages...mais comme ici on doit disputer un peu et tenter de départager Nietzsche pour cet aphorismes ( les dix commandements de l'école du style) " Ce qui importe le plus c'est la vie: le style doit vivre."

benoit jeantet a dit…

donc on voulait avouer un léger faible ( mais s'agit-il de faiblesse en ce cas) pour Nietzsche...

Antoine a dit…

N'est-ce pas Nietzsche qui a écrit "préférer les livres qui nous apprennent à danser" ?

G.E. a dit…

Borges a dit:"si tu ne peux pas aller trop loin dans la lecture d'un livre,si tu trouves le début pénible, c'est qu'il n'est pas fait pour toi."

benoit jeantet a dit…

oui G.E a raison de citer Borges dont la phrase en a décomplexé plus d'une-un, comme souvent la honte nous tient au moment de s'avouer totalement imperméable au style, à la musique particulière de tel ou tel " grand " écrivain...ainsi l' Ulysse de Joyce illisible pour certains ( pas mon cas...), Proust ou Cohen ardus ou fastidieux pour d'autres...beaucoup plus triviale que la formule de Borges, La formule célèbre de Toulouse- Lautrec, à propos de la peinture laquelle, se lon lui et de mémoire," à un moment c'est comme la merde ( Lautrec ne s'embarrassait pas de style...) ça ne s'explique pas , ça se respire"...un peu définitif et minimaliste oui sûrement mais bon...

lulu a dit…

Coucou !
Moi si j'avais un livre sous le bras j'irais tout droit devant moi mais en le lisant . . .
Lulu !

richard escot a dit…

Ca c'est ma Lulu. Pas encore 9 ans, la gamine... Certes Borges. Certes Toulouse-Lautrec. Mais aller droit devant, n'est-ce pas une belle piste à suivre ? Avancer, quoi. Quoi qu'il arrive. Il est toujours temps, après, de se retourner pour se retrouver. Surtout à neuf ans, hein ? Et puis, sous le bras, pour le lire, il y a plus pratique. Alors marcher en le lisant. Merci Lulu pour cette réflexion.
Nous y voilà. Nous lisons, nous avançons. La littérature dans les pieds. Marcher, c'est découvrir la vie qui nous entoure, l'explorer. J'en conclu que Lulu est plutôt une adepte de l'horizontalité. Et se rapprocherait de Vizinczey pour cette littérature qui nous aide à comprendre.
Personnellement, j'aime l'aphorisme de Nietzsche sur la musique. De la musique avant toute chose. Dans toute chose. Et pourtant il y a en si peu dans ses écrits. Dense. Et non danse.
Continuons sur le chemin...

richard escot a dit…

Personnellement, je préfère attendre un peu, chercher, pour tenter de trouver l'ouvrage qui me fera franchir un palier supplémentaire plutôt que de me multiplier vers tous les azimuts. Je serai, comme Benoit, plutôt Nietzsche. Mais on ne sait toujours pas dans quel camp penche G.E. alias Gaby. Pour l'instant, le score est le suivant : Nietzsche 2 - Vizinczey 0. Et deux beaux tirs, certes, mais non cadrés (Gaby et Lulu)...

richard escot a dit…

Trois tirs non cadrés avec Antoine, qui ne s'est pas franchement prononcé, même si je sens bien une préférence pour Friedrich...

Seb en Ovalie... a dit…

Tout d'abord bravo Lulu !! En ce qui me concerne un beau jour d'aloscence confuse,du côté du lac kir de Dijon,sous un ciel déprimant j'ai eu l'immense "bonheur paradoxalement" de tomber sur cette phrase que j'ai ingurgité au centuple,à savoir:"Ne faut-il pas commencer par se hair,lorsque l'on doit s'aimer?"...Depuis après avoir plongé au plus bas de l'être,livres et dvd ensoleillés sous le bras je marche sur le "bon" chemin..Alors comment ne pas donner un avantage encore plus accentué à notre GRAND Friedrich?Nietzsche fait le break !!

richard escot a dit…

Avec l'intervention de Séb, mon vidéaste préféré, et sans aucun doute celle d'Antoine, il me semble de Nietzsche l'emporte nettement, ce qui ne m'étonne pas.
Nous avons certainement du tous passer par le chaos avant de trouver notre ordre intérieur et personnel. Entre autres choses.
Nous sommes donc tous ici, sur "comme fou", des enfants de Nietzsche, ce qui fait de nous une sacrée communauté d'idées. A creuser.
Résultat provisoire, à 24 heures de la fin du match : Nietzsche 4 - Vizinczey 0.
Je suis surpris que Gaby, qui nous l'avait présenté, n'ait pas été capable de marquer pour lui...

pierrot la tombal a dit…

Je vais droit à un arbre, je m'assois sous son ombre, je m'adosse à son âme. Et là, j'attends que le transport des mots me fasse oublier que je ne comprends rien...

richard escot a dit…

Se laisser charmer et envahir. Il y a ce pan féminin de la lecture qui nous voit être pris, au sens littéral de possédé. Accueillir, non subir.
Un livre doit entrer en moi, par sa musique, avant toute chose, par son chant, les échos qu'il distille et le murmure qui m'en reste une fois les pages refermées.
Alors à la fois bouillonnant et apaisé je me sens. Je suis parce que je lis. Par ce que je lis.

Anonyme a dit…

Oui tout à fait d'accord